Arsène O'Mahony
Comte O'Mahony
1787-1858
Chevalier des ordres de Malte, Saint-Maurice et Saint-Lazare, Hohenloe, etc.
Officier de cavalerie (1802-1817)
Un des plus brillants écrivains de la presse royaliste sous la Restauration
1 (1818-1841)
III.- La famille
Arsène dans les années 1840
huile sur toile signée Paulin Guérin et datée 184? (le dernier chiffre est illisible)
III.1- Mariages et enfants
Arsène O'Mahony s'est marié trois fois.
Il épousa en premières noces, le 27 septembre 1824 à Versailles (voir
contrat de mariage et
registre des mariages), "Célestine" Etiennette Alexandrine de Galard de Brassac-Béarn, âgée de 19 ans,
fille d'Alexandre-Louis René Toussaint (1772-ca1813?), créé comte de l'Empire en 1809, et de Catherine Victoire
Chapelle de Jumilhac. Célestine avait deux demi-frères, issus d'un premier mariage de sa mère avec Marc Pierre Antoine Le Cat d'Hervilly,
comte de Canisy, seigneur de
Déniécourt, Estrées, Fay, etc., et trois sœurs.
Autorisation de mariage par Mgr de Quelen, archevêque Paris
Véronique Winther raconte dans sa biographie de Marie O'Mahony qu'Arsène eut un véritable coup de foudre quand il rencontra Célestine lors d'une messe
au Sacré Cœur, qu'il fit sa demande, laquelle fut d'abord refusée par la comtesse de Béarn, sa fille désirant être religieuse.
Arsène lui écrivait une lettre bouleversante le 5 juillet, qu'il concluait ainsi : «
Elle ne sera pas mon épouse,
mais je resterai son frère, vous serez toujours notre mère à nous deux. » Puis Mme de Béarn
se ravisa
et accorda à Arsène la main de sa fille ! Il lui écrit : «
Ce qui rend ma joie plus parfaite encore, c'est que tout est venu de Dieu, je n'ai rien fait,
rien tenté pour changer
une résolution qui m'accablait de douleur. J'irai mardi mettre mon bonheur à vos pieds et la reconnaissance de mon père.
Il est bien heureux. Je le suis donc deux fois. »
Célestine n'était toujours pas au courant ! Quand la date du mariage fut arrêtée, elle fut informée et finit par accepter de quitter le couvent pour épouser Arsène.
Elle mourut le 21 septembre 1825, soit une semaine après avoir mis au monde "Marie" Monique (
registre des décès).
Le 2 octobre 1825, le marquis de Coriolis d'Espinouse écrivait à Lamennais : « Je viens d'apprendre, presque en même temps, que Mme O'Mahony était accouchée et morte.
Que je plains notre ami ! Je vais lui écrire. » L'inventaire après décès eut lieu le 12 janvier 1826 (AN MC/RE/LVIII/16).
Arsène n'a pas connu son beau-père, "chef de bataillon, absent sans nouvelles depuis huit ans" comme précisé sur l'acte de mariage de sa fille Alexandrine en 1821.
D'une famille très illustre, issue des ducs de Gascogne, le comte de Béarn était aussi un descendant du duc de la Force, maréchal de France (Jacques-Nompar de Caumont 1558-1652), rescapé de la Saint-Barthélemy).
On connait assez peu de choses sur lui, et il faut se méfier de ce qu'on lit à son sujet, car généralement les auteurs lui attribuent titres et fonctions
qu'il n'a jamais eus, le confondant avec son frère cadet, auquel les parents avaient eu l'idée étrange de donner exactement les mêmes prénoms ! Et même s'il semble que le prénom usuel de l'un soit Alexandre et de l'autre soit
Louis, c'est sous ceux d' "Alexandre Louis René Toussaint" qu'ils sont tous deux cités dans les ouvrages ... les auteurs ne faisant souvent qu'un des deux !
S'ils ne peuvent être différenciés par leurs prénoms, ils peuvent l'être par leurs titres : l'un est connu sous celui de "comte de Béarn" et l'autre sous
celui de "chevalier de Béarn" (du fait de sa qualité de chevalier de Malte).
C'est le 18 juin 1809, en son quartier général de Schonbrunn, que Sa Majesté impériale et royale (Napoléon 1er) signa les Lettres patentes
portant
collation du titre de Comte à M. Alexandre Louis René Toussaint Galard-Bearn, chef de cohorte de la garde nationale d'élite de la Somme,
et érection du majorat dont la dotation consiste en une grande maison, avec cour, jardin et dépendances, sise à Paris, rue dela Ville-L'Evèque, faubourg
Saint-Honoré, n°33, produisant annuellement 10,800 francs nets de rente. Ces lettres furent scellées, le conseil du sceau tenant, le 7 juillet suivant.
(Bulletin de Lois, n°244). La constitution d'un majorat (bien inaliénable) était alors nécessaire pour transmettre son titre à sa descendance masculine.
Dans son
Armorial du premier empire (
voir ici)
le vicomte Révérend ajoute des précisions inexactes, à savoir
"lieutenant des gardes du corps", "chevalier de Saint-Louis", "mort à Versailles le
29 octobre 1857", montrant une fois encore la confusion entre les deux frères !
Armoiries accordées à Alexandre par lettres patentes de 1809.
Coupé d'azur et d'or : l'azur, parti d'un trait et chargé à dextre du signe des Comtes pris dans la classe des propirétaires et à sénestre d'une chapelle d'argent ouverte, ajourée et croisillée d'or ; l'or, écartelé, le premier et le quatrième, aux trois goëlands de sable becqués et membrés de gueules, le second et le troisième, aux deux vaches de gueules, superposées, encornées et clarinées d'azur.
Tous deux sont nés à Paris, paroisse Saint-Sulpice, l'un le 1er septembre 1772 (état civil de Paris reconstitué) et l'autre le 30 août 1776 (dossier
de Légion d'honneur - base Léonore). Mais celui qui est mort à Versailles le 29 octobre 1857 est le chevalier de Bearn, comme le montre notamment le bulletin de décès
dans lequel la "comtesse Alexandre de Béarn" fait part du décès de son beau-frère et non de son mari (
voir ici).
Tous deux furent chevaliers de Malte dès leur naissance et obtinrent de leurs ministres respectifs un congé de longue durée pour aller à Malte faire
leur caravane, l'aîné en 1792 (il était alors sous lieutenant au 26e
d'Infanterie anciennement régiment de Bresse dont leur père avait été colonel commandant 1778-1788) et le cadet en 1791 ( il était alors élève de 3e classe de
la Marine). Il est probable, mais cela reste à vérifier, que le cadet ait prononcé les vœux
de chasteté, pauvreté et obéissance et ait été reçu chevalier profès de Malte (d'où le titre "chevalier de Bearn"), alors que marié, son aîné ne put être que
chevalier non profès, sans doute autorisé à porter la croix de Saint-Jean-de-Jérusalem, comme cela se faisait à l'époque.
Un autre point commun entre les deux frères est que, tout à leurs caravanes, ils n'obéirent pas à la loi du 8 avril 1792 qui rappelait tous les Français ayant
quitté la France, et ainsi furent portés provisoirement
sur les listes d'émigration. Ils réclamèrent auprès de la Convention, demandant leur radiation
n'ayant adopté ni les idées, ni la conduite des émigrés,
ayant encore moins songé à se joindre à eux, se bornant à faire leur service.
Leur pétition, rapportée favorablement par le citoyen Saladier (député à la Convention Nationale pour les départements de la Seine-Inférieure et de la Somme), allait être discutée quand la loi du 28 mars 1793 fut votée. Elle comprenait les résidents à Malte dans la classe des émigrés et les deux frères Brassac furent portés d'une façon définitive sur la huitième liste des émigrés, à la date du 19 Nivôse an II (8 janvier 1794)
et une partie des biens, dont le domaine de Grignon (appartenant à leur mère), fut confisquée pour deux septièmes de la valeur, représentant la part des deux absents dans l'héritage maternel.
Les ayant droit du comte de Béarn, à savoir sa veuve,
née Catherine-Victoire Chapelle de Juimilhac, trois filles et une petite-fille
(Marie O'Mahony) furent indemnisées le 30 juin 1826 d'un montant de 16 000 francs. On voit sur le Sommier des biens nationaux de la ville de Paris (rue des batailles) que la famille avait été dépossédées à deux reprises, perdant 16 000 francs à chaque fois.
C'est Mme de Galard qui avait acheté une petite maison au 23, rue des Batailles (rue supprimée en 1858)
A voir sur ce sujet MC/ET/XLVI/1032 :
21 avril 1852 Dépôt d'envoi en possession définitive des biens d'Alexandre Louis René Toussaint Galard de
Béarn-Brassac, chef de bataillon d'infanterie, absent depuis le 28 novembre 1832. ET
Mainlevée par Marie Yves Arsène Barthélemy Daniel, comte O'Mahony, propriétaire, demeurant à
Lyon, place Bellecour, au profit de la succession de Jean-Baptiste Joseph Philibert vicomte
d'Hervilly, admis à la succession d'Alexandre Louis René Toussaint Galard de Béarn-Brassac. ET
Mainlevée par partie des héritiers du comte de Alexandre Louis René Toussaint Galard de BéarnBrassac,
au profit de la succession Jean-Baptiste Joseph Philibert vicomte d'Hervilly.
Si on relis les actes de mariages des deux filles de Célestine qui se sont mariées à Versailles (les deux autres s'étant mariées à Paris, nous n'avons donc pas les actes), on y voit l'absence du père et la présence de l'oncle :
-1821 mariage d'Alexandrine "fille mineure de M. Alexandre Louis René Toussaint, comte de Béarn Brassac, chef de bataillon, absent sans nouvelle depuis huit ans" et parmi les signatures, celle de Célestine "comtesse de Béarn" et celle
du "chevalier de Béarn" cité comme étant Alexandre Louis René Toussaint Galard Béarn de Brassac, chevalier de Béarn, lieutenant colonel, lieutenant des gardes du corps de Monsieur, frère du roi, chevalier de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem et chevalier des ordres royaux et militaires de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, demeurant à Paris rue du Bac".
-1824 mariage de Marie "fille mineure de M. Alexandre Louis René Toussaint, comte de Brassac Béarn, chef de bataillon, absent sans nouvelle" et parmi les témoins se trouve encore "Alexandre Louis René Toussaint Galard de Béarn Brassac, colonel,
lieutenant des gardes du corps du Roi, chevalier des ordres royaux de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, demeurant à Paris, rue du Bac, n° 58, oncle paternel de l'épouse", et il signe le chevalier de Béarn.
Revenons sur cette "absence sans nouvelle" du comte de Béarn. Depuis huit ans dit-on en 1821. Cela nous mène aux années 1812-1813. Le comte de Bearn était
chef de cohorte de la garde nationale d'élite de la Somme.
A-t'il disparu (mort ou prisonnier) au cours
de la terrible retraite de Russie en décembre 1812 ? Ou bien a-t'il été mobilisé en janvier 1813, faisant partie des 100 000 gardes nationaux composant
le nouveau contingent de 350 000 homme (pendant
tout le règne de Napoléon, les gardes nationaux ont servi de réserve à l'armée et ont été mobilisés
au gré des guerres de l'Empire) et a-t-il disparu au cours de la campagne d'Allemagne ? Le saurons-nous un jour ? Un inventaire après déclaration d'absence sera effectué le 21 juillet 1819 au 33, rue de la Ville-L'Evêque par maître Moisant (MC/ET/XLVI/761)
Grâce aux états de service (jusqu'à 1819) du chevalier de Béarn, "chevalier de Malte et de Saint-Louis", que nous trouvons dans son dossier de Légion d'honneur (chevalier le 18 mai 1820),
nous pouvons faire la part des choses et ne pas attribuer à son frère ce qui fait partie de cette liste.
-Entré au service dans le corps royal de la marine en mars 1789.
-Embarqué en 1790 jusqu'en 1791
-Embarqué sur les vaisseaux de Malte en 1791 jusqu'en 1797. A fait les campagnes de 1792 à 1796 dans le Levant et a reçu dans les deux dernières campagnes
deux blessures graves.
-Entré officier supérieur dans les gendarmes de la garde du roi, sorti lieutenant chef d'escadron le 6 juillet 1814.
-Breveté major le 1er mars 1815, il a fait la campagne de 1815 à l'armée du roi, en Belgique
-Licencié le 31 décembre 1815
-Lieutenant en premier dans les gardes du corps de Monsieur le 1er janvier 1816
-Lieutenant le 28 juillet 1819.
A 29 ans donc, le comte de Béarn avait épousé, en 1801, Catherine Victoire Chapelle de Jumilhac, alors veuve et mère de deux garçons en bas âge.
Ces deux fils moururent avant elle (1850 et 1853) éteignant la ligne masculine de la famille d'Hervilly qui possédait le château de Deniécourt-en-Santerre
(Estrées-Deniecourt) dans la Somme.
Le couple eut quatre filles :
- Alexandrine, mariée en 1821 à Charles-François Goujon de Thuisy, baron de Verjeur ;
- Antoinette Césarine, mariée en 1827 à Victor Marie Riquet, marquis de Caraman. Elle a peint un portrait de sa sœur Célestine et aussi de sa nièce Marie (pastel, 1944), portraits introuvables ;
- Célestine, mariée en 1824 à Arsène, comte O'Mahony ;
- Claire, mariée en 1831 à Vincent Manca-Amat, duc de Vallombrosa et de Lazimara.
A gauche : Marie O'Mahony, fille de Célestine, par Paulin Guérin, et à droite, Claire, d'après Winterhatler.
Le château de Deniecourt, dans la Somme, appartenait au premier mari de la comtesse de Béarn.
Elle en eut probablement l'usufruit car elle y séjournait fréquemment avec sa famille.
Cela explique pourquoi le comte de Béarn était officier de la Garde Nationale de la Somme.
Le château passa aux Kergolay par le mariage en 1820, de Louise, héritière de la maison d'Hervilly
puis aux Prunelé, toujours par mariage (1875).
Il fut complètement détruit
en 1916 pendant le guerre.
Arsène a par contre entretenu de bonnes relations avec sa belle-mère qui habitait rue de Grenelle, n°42, à Paris ou au château d'Estrées-Deniécourt
dans la Somme. Arsène veilla à ce que Marie garde le contact avec les Béarn, d'abord par courrier, puis en effectuant des visites à sa grand-mère qui
était également sa marraine.
Le 4 août 1826 la Commission d'Indemnité des anciens propiétaires de biens confisqués à la Révolution accorde 17 480 livres aux ayants droits
du beau-père d'Arsène, parmi lesquels Marie, "mineure sous la tutelle de son père".
Pensant que la mort pourrait le surprendre sans lui laisser le temps d'écrire ses dernières volontés, il avait rédigé le 24 décembre un testament par lequel il léguait à son père l'usufruit de tous ses biens, et à son épouse leur nue propriété.
Sur la famille de Galard de Bearn-Brassac,
voir ici.
Sur Marie O'Mahony,
voir ici.
Après 18 mois de veuvage, Arsène épousa en deuxièmes noces, le 26 février 1827, au château de Bois de la Pierre, à Crulai, dans l'Orne,
Augustine Pasquier de Franclieu, âgée de 24 ans, née le 13 janvier 1803 à Compiègne (registre des mariages de Crulai 1820-1834 vues 40 et 41/97 - voir
feuille 1
et
feuilles 2 et 3).
Son père est Anselme Florentin, baron de Franclieu (1765-1844), chevalier de Saint-Louis, maire de Crulai depuis 6 ans, lieutenant de vaisseau,
et sa mère est Augustine (1780-1844), fille du comte d'Erard, lieutenant général.
Arsène était très proche de son beau-père dont il partageait les idées politiques.
Augustine Fortunée Pasquier de Franclieu (1803-1846)
-collection particulière-
Comtesse O'Mahony, née Augustine de Franclieu, peinte par la baronne de Franclieu, sa belle-sœur, née Eugénie du Colombier (1806-1888)
vraisemblablement d'après la photo ci-dessus.
Paulin Guérin a exécuté un portrait d'Augustine en 1841, à Paris, comme l'indique cette lettre de Mme d'Erard de Franclieu (du Bois de la Pierre) à son fils Anselme (à Pin), le 27 octobre 1841 :
« ...Tu crois sans doute Augustine rendue chez elle [à Fribourg], ainsi qu'elle devrait y être depuis déjà du temps, et bien elle est encore à Paris. Son mari a été très souffrant, ensuite le bon M. Paulin Guérin, ayant voulu faire
son portrait, il a fallu attendre son retour de la campagne, où il était à faire celui de M. de Dreux-Brézé ... » On ignore où se trouve ce portrait.
Dans une lettre écrite de Fribourg le 18 avril 1842 à M. Leclère d'Aubigny, Arsène écrit : "J'ai reçu une lettre charmante de notre grand peintre. Il y règne une foi si profonde, si soumise et si confiante, qu'on ne peut la lire sans attendrissement. Veuillez le remercier de ma part, du bien qu'il m'a fait au cœur et à l'esprit par ces douces et édifiantes paroles. Dîtes lui aussi le bonheur quotidien, le bonheur de tous les instants, que je dois au précieux portrait que je regarde sans cesse, et que j'admire et surtout que j'aime chaque jour d'avantage. Jamais ce talent n'a mieux servi l'amitié".
Bertrand O'Mahony écrivait ceci : « Une photographie nous la montre presque menue, brune, avec un visage aux traits fins, un regard plein de charme, et le teint pâle. Elle ne donne pas l'impression d'avoir une robuste santé. »
Le baron de Franclieu, naquit à Chantilly le 29 juillet 1765. Après une
enfance que sa sœur a raconté dans ses
Mémoires
, il entra dans la
marine, prit part à la guerre d'Amérique et obtint en 1788 le grade de lieutenant de vaisseau.
De retour en France lors de la Révolution, il émigra avec les siens dès 1791 et rejoignit l'armée de Condé,
en compagnie de son père, de sa sœur,
de son frère cadet Jean-Baptiste, et de son cousin François-Charles. Là, le prince, qui estimait fort l'"excellente tête" d'Anselme, le prit comme aide de camp (mai 1792). Peu de temps après, il passa à l'armée du duc
de Bourbon et servit encore d'aide de camp à ce prince. Ayant quitté le corps, réfugié dans
Maëstricht assiégée, il prit bénévolement du service sous les ordres du prince de Hesse, qui lui
confia, pour la défense de la ville, une batterie d'artillerie et un poste d'observateur.
Il obtint la croix de Saint-Louis en 1795 et ne rentra en France qu'en 1802.
Il s'établit
alors à Baugé, puis à Eraine, dans l'Oise, où il avait des terres. Sous la Restauration, il devint
capitaine de vaisseau de 2e classe (31 décembre 1814) et commanda en second le vaisseau école
Borda.
Retraité en 1817, il s'établit au château du Bois de la Pierre, qu'il avait acheté à Crulai,
dans l'Orne, dont il fut maire
de 1821 à 1830. A l'arrivée au pouvoir de Louis-Philippe (1830) il partit à Fribourg avec son gendre O'Mahony et leurs familles. Il ne revint au Bois de la Pierre
qu'en 1834 et y mourut dix ans plus tard. Il est l'auteur d'un "Journal" d'émigration.
Sur la famille de Franclieu,
voir ici.
Château de Bois de la Pierre à Crulai (61),
où se sont mariés Augustine Pasquier de Franclieu et Arsène O'Mahony
Après la mort des époux Franclieu en 1844, la famille ne le conservera pas et il sera vendu en 1848 à un avocat de l'Aigle.
C'est aujourd'hui un centre de loisirs de la ville de l'Aigle (centre Roland Boudet)
Augustine éleva Marie, âgée de 2 ans, comme sa propre fille et donna à Arsène 15 enfants, nés entre 1827 et 1846,
dont la moitié sont morts jeunes : Célestine à 16 ans, Joséphine à 1 an, Joseph à 10 ans, Henri à 4 ans, Patrice à 2 ans, Arsène à la naissance, et Patrice à 1 an.
- Marie Félicité Augustine Monique est née le 26 février 1827 à Versailles où elle est baptisée ayant pour parrain l'abbé de Lamennais
et pour marraine son arrière-grand-mère maternelle de Belleval. Elle prit l'habit du Sacré Cœur le 10 mars 1848, un mois après le 3e mariage de son père. Elle sera religieuse successivement à La Ferrandière, Bourges, Paris et Marmoutiers. Elle mourut à Chambéry le 4 septembre 1887, âgée de 60 ans ;
- Marie Michel Jean Paul Barthélemy Augustin, né à Versailles le 13 décembre 1828, 3 comte O'Mahony. Son parrain est
Jean Antoine Louis de Pasquier, marquis de Franclieu, lieutenant-colonel de cavalerie, chevalier de Saint-Louis, son cousin, et sa marraine est sa tante Aurore des Salles,
veuve du comte de Ludres, demi-sœur de son père. Il légua quelques biens aux Franclieu, parmi lesquels le crucufix en buis
de Madame Elisabeth, qui est conservé dans la chapelle du château de Longpra (sur Paul, voir ici) ;
- Marie Josèphe Gabrielle Jeanne Célestine née à Versailles le 24 mars 1830 a été baptisée à Fribourg par le cardinal de Rohan-Chabot le 24 octobre.Son parrain est Nicolas Jean des Garets
et sa marraine est sa grand-mère maternelle, Augustine d'Erard. Elle mourra d'une crise d'appendicite, à Aix, le 14 mars 1846, âgée de 16 ans ;
- Marie Marguerite Joséphine Raphaël Aloyse de Gonzague Brigitte est née à Fribourg le 20 juillet 1831 et est baptisé le même jour par l'abbé des Garets. Son parrain est son oncle Anselme de Franclieu
et sa marraine est sa sœur Marie. Elle mourut le 2 juillet 1832, âgée de 11 mois ;
- Marie Joseph Raphaël Pierre François Patrice né le 5 septembre 1833 à Fribourg et baptisé le 11 par le chanoine Aeby,
curé de Fribourg. Son parrain est son oncle Anselme de Franclieu et sa marraine est Marie, sa sœur. Il mourut à 10 ans, le 20 décembre 1842, d'une longue maladie nerveuse ;
- Marie Ange Jean-Baptiste Henri est né le 5 septembre 1834 à Fribourg et y est décédé le 11 décembre 1837 ;
- Marie Louis de Gonzague Philomène François-de-Sales Anselme Chrisosthone est né le 28 janvier 1835 à Fribourg.
Chancelier du consulat de France à Hong-Kong, il décèda le 21 février 1866
des suites de la morsure d'un singe (voir ici) ;
- Marie Elisabeth Françoise de Chantal Antoinette Thérèse est née à Fribourg le 23 juin 1836. Elle fut religieuse au Sacré Cœur
pendant 50 ans et mourut le 17 juin 1910, âgée de 74 ans, en Alsace (alors allemande) où elle trouva refuge après avoir été expulsée de France par la loi de 1901 sur les congrécations ;
- Marie Ange Ignace Paul Xavier est né le 12 août 1837 à Fribourg (voir ici) ;
-
Marie Alle Joséphine Magdelaine Alphonsine Béatrice (aussi appelée Béatrix) est née le 22 juillet 1839 à Fribourg. Elle fut religieuse du Sacré-Cœur à Amiens, Lille, Moulins et Poitiers. Elle est morte le 24 septembre 1897 ;
- Marie Hélène Alphonsine, du tiers-ordre de Saint-Benoit, est née à
Fribourg le 14 septembre 1840. Son parrain est son grand-père Anselme de Franclieu et sa marraine
est Antoinette de Moreal, épouse
d'un cousin germain de son père. Elle est décédée à Dole le 30 mai 1929 et est enterrée à Sampans.
Elle écrivit un article paru dans Le Diable au XIXe Siècle de nov-déc 1894 à propos de la
médaille de Saint-Benoit (voir ici).
Sa nièce Aymée Pasquier de Franclieu, épouse de Jarente, fut sa légataire universelle.
- Marie Catherine Gabrielle Aloyse François-de-Sales est née le 25 février 1842 à Fribourg et est morte célibataire à Dijon
le 22 septembre 1923, léguant ses biens à ses nièces Aymée Pasquier de Franclieu (épouse de Jarente) et Madeleine Garnier des Garets (épouse Chabannes)
(voir ici) ;
- Marie Patrice Aloys Stanislas Joseph est né le 7 juillet 1843 à Fribourg, et y est décédé à 2 ans ;
- Marie Arsène est mort à la naissance en juillet 1845 à Fribourg ;
- Marie Joseph Arsène Patrice Célestin, est né le 11 octobre 1846 au château de Montvallon, à Lissieu, dans le Rhône. Il a été baptisé le 15 octobre ; son parrain est
le comte Eugène Jacques Joseph Innocent de Vogüé (1777-1854), ancien député de l'Ardèche (élu en 1815, 1820, 1824), ancien pair de France (1827-1830), domicilié au château de Gourdan, près d'Annonay dans l'Ardèche, et la marraine est sa sœur Marie-Elisabeth.
Il est mort le 25 janvier 1847 et est enterré au pied de l'église de Lissieu avec ses parents.
Le 28 novembre 1837, Augustine écrivait de Fribourg une lettre à son amie la duchesse de Blacas, à Goritz, dans laquelle on pouvait lire :
« Il a passé à Fribourg de singuliers personnages :
la reine de France et de Navarre, l'auguste épouse de
M. Nauendorf, dit Louis XVII, avec sa nombreuse famille composée de six ou huit princes et princesses. Ils voyagent
dans une voiture à quatre chevaux avec quatre voitures de suite. Cette pourpre royale a produit peu d'effet à Fribourg,
mais, malheureusement, elle fait beaucoup de dupes en France. Honnêtes gens, royalistes, tombent dans ce piège grossier,
sacrifient pour ce misérable intriguant la plus grande partie de leur fortune. Entre autres, une dame de Nantes,
dont le fils était ruiné, a vendu une terre de 600 000 francs et en a envoyé 400 000 à cet aventurier. Il est clair que
la police française le soutient et contribue à accréditer son roman. »
La lettre de la comtesse O'Mahony fut interceptée par la police de Metternich et se trouve aux Archives de Vienne avec
nombre de correspondances secrètes, rapports, lettres interceptées, dont beaucoup se rapportent à Louis XVII.
La duchesse de Blacas est Félicie du Bouchet de Sourches-Montsoreau (1780-1856), marié à Pierre-Louis (1771-1839), comte puis duc(1821) et
prince de Blacas d'Aulps (1837), lequel occupa des fonctions importantes auprès des rois Louis XVIII et Charles X.
Deux mois après la naissance de son quinzième enfant, Augustine s'éteignit à Lissieu, au château de Montvallon qu'Arsène avait acheté à son retour de Fribourg, pour y loger sa nombreuse famille. Elle est enterrée au pied de l'église du village.
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 Paul |
 Monique |
 Louis |
 Elisabeth |
 Xavier |
 Béatrix |
 Alphonsine |
 Gabrielle supposé |
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Sur la famille Pasquier de Franclieu,
voir ici.
A la mort de sa femme, Arsène se retrouve seul avec Patrice (2 mois), Gabrielle (4 ans), Alphonsine (5ans), Béatrice (6 ans), Xavier (9 ans), Elisabeth (10 ans), Louis (11 ans), Henri (12 ans) etc., et
c'est Monique, alors âgée de 19 ans, qui va s'occuper de ses frères et sœurs jusqu'à ce que leur père se marie à nouveau.
Il épousa en troisièmes noces, le 21 février 1848 à Dole (Jura), Marie Eugénie Garnier de Falletans (
voir ici registre et bans)
, qui sera mère de Maurice et Marie. Maurice est le seul des 18 enfants d'Arsène qui assura la postérité O'Mahony.
Eugénie Garnier de Falletans
Eugénie était la fille de Paul-Eugène (1785-1862), chevalier non profès de Malte, ancien garde du corps dans la compagnie écossaise, propriétaire à Dole, Choisey, Molay et Sampans, et
d'Adèle Le Bas de Girangy (1796-1857).
Les parents d'Eugénie
Eugénie vivra les premières années de son mariage à Montvallon puis à Lyon où Arsène mourut en 1858. Elle alla alors s'établir près de sa famille, à Dole puis à Sampans, où elle vivra avec sa fille Marie jusqu'à sa mort en 1906.
Elle est enterrée à Sampans.
- Marie Maurice Augustin Patrice est né le 2 janvier 1849 au château de Montvallon. Son parrain est le cardinal de Bonald, archevêque de Lyon, et sa marraine est
sa bisaïeule Victoire Le Bas de Girangy (voir ici) ;
- Marie Eugénie Augustine Monique, est née le 18 janvier 1851 au château de Montvallon. Elle fut baptisée le lendemain ; son parrain est Paul Eugène Garnier de Falletans, son grand-père, et sa marraine est sa demi-sœur Monique, alors religieuse au Sacré Cœur de Lyon.
Avec sa mère et avec ses demi-sœurs Alphonsine et Gabrielle, elle vécut la plus grande partie de sa vie à Dole et à Sampans, où elle est décédée,
célibataire, le 22 février 1922.
Maurice et Marie
Sur la famille Garnier de Falletans,
voir ici.
(1) Ainsi qualifié dans l'article nécrologique de la Presse du 31 décembre 1858, du Monde dramatique du 13 janvier 1859, etc.
(
retour au texte)