Maison de Galard

branche de Brassac de Béarn



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Blason Galard de Brassac de Béarn
écartelé des Galard de Brassac et des Béarn



Le 27 septembre 1824 à Versailles, Arsène, comte O'Mahony, lieutenant colonel de cavalerie, chevalier des Ordres de Saint-Jean de Jérusalem et d'Hohenloe, domicilié à Versailles, avec M. son père, rue Saint-Honoré n° 4, épouse en premières noces, Célestine Galard de Brassac-Béarn, domiciliée à Versailles chez Mme sa mère, rue du Vieux-Versailles n°31.


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Signatures portées sur le registre des mariages, année 1824


Etaient présents avec les mariés : le père du marié et la mère de la mariée, Thomas-Marie Louis Geneviève de Morant, marquis de Morant, comte de Penzes, baron de Fontenay, officier au régiment de la Reine, Louis Henri Joseph, comte de Buisseret, de Thiennes, Steenbecque et Blarenghien, amis du marié, Alexandre Louis René Toussaint Galard de Béarn-Brassac, lieutenant des Gardes du Corps du Roi, oncle paternel, Joseph, comte de Jumilhac, oncle maternel. Monique de Gouy d'Arsy, mère de l'époux, était décédée l'année précédente (1823). Le père de l'épouse est déclaré "absent sans nouvelles".


Ce père déclaré absent est Alexandre Louis René Toussaint, comte d'Empire, chef de bataillon d'infanterie, chef de cohorte de la garde nationale d'élite de la Somme, né à Paris en 1772 et "disparu" dans les années 1813. On n'en sait guère plus !

Peu de choses sont en effet connues sur le père de Célestine, et il faut se méfier de ce qu'on lit à son sujet, car généralement les auteurs lui attribuent titres et fonctions qu'il n'a jamais eus, le confondant avec son frère cadet, auquel les parents avaient eu l'idée étrange de donner exactement les mêmes prénoms ! Et même s'il semble que le prénom usuel de l'un soit Alexandre et de l'autre soit Louis, c'est sous ceux d' "Alexandre Louis René Toussaint" qu'ils sont tous deux cités dans les ouvrages ... n'en faisant souvent qu'un !

S'ils ne peuvent être différenciés par leurs prénoms, ils peuvent l'être par leurs titres : l'un est connu sous celui de "comte de Béarn" et l'autre sous celui de "chevalier de Béarn" (du fait de sa qualité de chevalier de Malte). C'est le 18 juin 1809, en son quartier général de Schonbrunn, que Sa Majesté impériale et royale (Napoléon 1er) signa les Lettres patentes portant collation du titre de Comte à M. Alexandre Louis René Toussaint Galard-Bearn, chef de cohorte de la garde nationale d'élite de la Somme, et érection du majorat dont la dotation consiste en une grande maison, avec cour, jardin et dépendances, sise à Paris, rue dela Ville-L'Evèque, faubourg Saint-Honoré, n°33, produisant annuellement 10,800 francs nets de rente. Ces lettres furent scellées, le conseil du sceau tenant, le 7 juillet suivant. (Bulletin de Lois, n°244). Dans son Armorial du premier empire (voir ici) le vicomte Révérend ajoute des précisions inexactes, à savoir "lieutenant des gardes du corps", "chevalier de Saint-Louis", "mort à Versailles le 29 octobre 1857", montrant une fois encore la confusion entre les deux frères !



Armoiries accordées à Alexandre par lettres patentes de 1809.

Coupé d'azur et d'or : l'azur, parti d'un trait et chargé à dextre du signe des Comtes pris dans la classe des propirétaires et à sénestre d'une chapelle d'argent ouverte, ajourée et croisillée d'or ; l'or, écartelé, le premier et le quatrième, aux trois goëlands de sable becqués et membrés de gueules, le second et le troisième, aux deux vaches de gueules, superposées, encornées et clarinées d'azur.
voir http://www.heraldique-blasons-armoiries.com/armoriaux/noblesse_empire/blasons_G1.html




Tous deux sont nés à Paris, paroisse Saint-Sulpice, l'un le 1er septembre 1772 (état civil de Paris reconstitué) et l'autre le 30 août 1776 (dossier de Légion d'honneur - base Léonore). Mais celui qui est mort à Versailles le 29 octobre 1857 est le chevalier de Bearn, comme le montre le bulletin de décès dans lequel la "comtesse Alexandre de Béarn" fait part du décès de son beau-frère et non de son mari (voir ici).

Tous deux furent chevaliers de Malte dès leur naissance et obtinrent de leurs ministres respectifs un congé de longue durée pour aller à Malte faire leur caravane, l'aîné en 1792 (il était alors sous lieutenant au 26e d'Infanterie anciennement régiment de Bresse dont leur père avait été colonel commandant 1778-1788) et le cadet en 1791 ( il était alors élève de 3e classe de la Marine). Il est probable, mais cela reste à vérifier, que le cadet ait prononcé les vœux de chasteté, pauvreté et obéissance et ait été reçu chevalier profès de Malte (d'où le titre "chevalier de Bearn"), alors que marié, son aîné ne put être que chevalier non profès.

Un autre point commun entre les deux frères est que, tout à leurs caravanes, ils n'obéirent pas à la loi du 8 avril 1792 qui rappelait tous les Français ayant quitté la France, et ainsi furent portés provisoirement sur les listes d'émigration. Ils réclamèrent auprès de la Convention, demandant leur radiation n'ayant adopté ni les idées, ni la conduite des émigrés, ayant encore moins songé à se joindre à eux, se bornant à faire leur service. Leur pétition, rapportée favorablement par le citoyen Saladier (député à la Convention Nationale pour les départements de la Seine-Inférieure et de la Somme), allait être discutée quand la loi du 28 mars 1793 fut votée. Elle comprenait les résidents à Malte dans la classe des émigrés et les deux frères Brassac furent portés d'une façon définitive sur la huitième liste des émigrés, à la date du 19 Nivôse an II (8 janvier 1794) et une partie des biens, dont le domaine de Grignon (appartenant à leur mère), fut confisquée pour deux septièmes de la valeur, représentant la part des deux absents dans l'héritage maternel.
Les ayant droit du comte de Béarn, à savoir sa veuve, née Catherine-Victoire Chapelle de Juimilhac, trois filles et une petite-fille (Marie O'Mahony) furent indemnisées le 30 juin 1826 d'un montant de 16 000 francs. On voit sur le Sommier des biens nationaux de la ville de Paris (rue des batailles) que la famille avait été dépossédées à deux reprises, perdant 16 000 francs à chaque fois. C'est Mme de Galard qui avait acheté une petite maison au 23, rue des Batailles (rue supprimée en 1858)
A voir sur ce sujet MC/ET/XLVI/1032 : 21 avril 1852 Dépôt d'envoi en possession définitive des biens d'Alexandre Louis René Toussaint Galard de Béarn-Brassac, chef de bataillon d'infanterie, absent depuis le 28 novembre 1832. ET Mainlevée par Marie Yves Arsène Barthélemy Daniel, comte O'Mahony, propriétaire, demeurant à Lyon, place Bellecour, au profit de la succession de Jean-Baptiste Joseph Philibert vicomte d'Hervilly, admis à la succession d'Alexandre Louis René Toussaint Galard de Béarn-Brassac. ET Mainlevée par partie des héritiers du comte de Alexandre Louis René Toussaint Galard de BéarnBrassac, au profit de la succession Jean-Baptiste Joseph Philibert vicomte d'Hervilly.

Si on relis les actes de mariages des deux filles de Célestine qui se sont mariées à Versailles (les deux autres s'étant mariées à Paris, nous n'avons donc pas les actes), on y voit l'absence du père et la présence de l'oncle :
-1821 mariage d'Alexandrine "fille mineure de M. Alexandre Louis René Toussaint, comte de Béarn Brassac, chef de bataillon, absent sans nouvelle depuis huit ans" et parmi les signatures, celle de Célestine "comtesse de Béarn" et celle du "chevalier de Béarn" cité comme étant Alexandre Louis René Toussaint Galard Béarn de Brassac, chevalier de Béarn, lieutenant colonel, lieutenant des gardes du corps de Monsieur, frère du roi, chevalier de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem et chevalier des ordres royaux et militaires de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, demeurant à Paris rue du Bac".
-1824 mariage de Marie "fille mineure de M. Alexandre Louis René Toussaint, comte de Brassac Béarn, chef de bataillon, absent sans nouvelle" et parmi les témoins se trouve encore "Alexandre Louis René Toussaint Galard de Béarn Brassac, colonel, lieutenant des gardes du corps du Roi, chevalier des ordres royaux de Saint-Louis et de la Légion d'honneur, chevalier de l'ordre de Saint Jean de Jérusalem, demeurant à Paris, rue du Bac, n° 58, oncle paternel de l'épouse", et il signe le chevalier de Béarn.

Revenons sur cette "absence sans nouvelle" du comte de Béarn. Depuis huit ans dit-on en 1821. Cela nous mène aux années 1812-1813. Le comte de Bearn était chef de cohorte de la garde nationale d'élite de la Somme. A-t'il disparu (mort ou prisonnier) au cours de la terrible retraite de Russie en décembre 1812 ? Ou bien a-t'il été mobilisé en janvier 1813, faisant partie des 100 000 gardes nationaux composant le nouveau contingent de 350 000 homme (pendant tout le règne de Napoléon, les gardes nationaux ont servi de réserve à l'armée et ont été mobilisés au gré des guerres de l'Empire) et a-t-il disparu au cours de la campagne d'Allemagne ? Le saurons-nous un jour ? Un inventaire après déclaration d'absence sera effectué le 21 juillet 1819 au 33, rue de la Ville-L'Evêque par maître Moisant (MC/ET/XLVI/761)

Grâce aux états de service (jusqu'à 1819) du chevalier de Béarn, "chevalier de Malte et de Saint-Louis", que nous trouvons dans son dossier de Légion d'honneur (chevalier le 18 mai 1820), nous pouvons faire la part des choses et ne pas attribuer à son frère ce qui fait partie de cette liste.
-Entré au service dans le corps royal de la marine en mars 1789.
-Embarqué en 1790 jusqu'en 1791
-Embarqué sur les vaisseaux de Malte en 1791 jusqu'en 1797. A fait les campagnes de 1792 à 1796 dans le Levant et a reçu dans les deux dernières campagnes deux blessures graves.
-Entré officier supérieur dans les gendarmes de la garde du roi, sorti lieutenant chef d'escadron le 6 juillet 1814.
-Breveté major le 1er mars 1815, il a fait la campagne de 1815 à l'armée du roi, en Belgique
-Licencié le 31 décembre 1815
-Lieutenant en premier dans les gardes du corps de Monsieur le 1er janvier 1816
-Lieutenant le 28 juillet 1819.

A 29 ans, le comte de Béarn avait épousé, en 1801, Catherine Victoire Chapelle de Jumilhac, alors veuve du vicomte d'Hervilly-Casiny et mère de deux garçons en bas âge. Ces deux fils moururent avant elle (1850 et 1853) éteignant la ligne masculine de cette famille qui possédait le château de Deniécourt-en-Santerre (Estrées-Deniecourt) dans la Somme, détruit pendant la guerre (1916). Le couple eut quatre filles :
  1. Alexandrine, mariée en 1821 à Charles-François Goujon de Thuisy, baron de Verjeur ;
  2. Antoinette Césarine, mariée en 1827 à Victor Marie Riquet, marquis de Caraman. Elle a peint un portrait de sa sœur Célestine et aussi de sa nièce Marie (pastel, 1944), portraits introuvables ;
  3. Célestine, mariée en 1824 à Arsène, comte O'Mahony ;
  4. Claire, mariée en 1831 à Vincent Manca-Amat, duc de Vallombrosa et de Lazimara.



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A gauche : Marie O'Mahony, fille de Célestine, par Paulin Guérin, et à droite, Claire, d'après Winterhatler.




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Le château de Deniecourt, dans la Somme, appartenait au premier mari de la comtesse de Béarn. Elle en eut probablement l'usufruit car elle y séjournait fréquemment avec sa famille.
Cela explique pourquoi le comte de Béarn était officier de la Garde Nationale de la Somme.
Le château fut complètement détruit en 1916 pendant le guerre.



La Maison de Galard tire son nom de la seigneurie de ce nom, première baronnie du Condomois. Elle est issue des comtes du Condomois eux-mêmes issus des ducs de Gascogne. Le premier membre connu de cette maison qui prit le nom de Galard est Garcie Arnaud, baron de Galard, né aux environs de 995, qui signa une charte le 12 janvier 1062 avec Hugues et Hunald de Gabarret. Depuis, la maison de Galard a donné de nombreuses branches dont la principale est la branche de Terraube. Eléonore d'Armagnac apporta le fief de Brassac par son mariage en 1278 avec Géraud de Galard, seigneur de Terraube En 1508 la branche de Terraube se scinda en deux : Terraube, l'aînée, et Brassac, la cadette.

  1. François de Galard, baron de Brassac, de Pradeils, de Saint-Maurice, de Mont de Marsan, de Saint-Lobor, de Roquefort, seigneur de Cussol, de la Rivière, de Cadelles, de la Valette, de Montoisel, etc. Il fut l'un des cent gentilshommes de la maison du Roi, et fut nommé chevalier de l'ordre du Roi, en 1508. Il épousa le 12 novembre 1508 Jeanne de Béarn, fille unique et héritère de Jean de Béarn, vicomte de Foix, et Jeanne d'Antin. Elle était issue des comtes de Foix et Béarn (en Béarn les femmes étaient aptes à concentrer dans leurs mains le rang et le pouvoir). Leur contrat de mariage stipulait que leurs descendants joindrait le nom de Béarn à celui de Galard et écartelerait leurs armes. Jeanne de Béarn donna à son mari 15 enfants, dont Jean, qui suit.


  2. Jean de Galard de Béarn, chevalier, seigneur baron de Brassac en Quercy, de Saint-Maurice, la Rivière et Saint-Loubouer dans la sénéchaussée des Lannes, baron de Roquefort en Marsan, de Pradeils en Rouergue, et de Clion en Saintonge. Il fut admis en 1558, parmi les cents gentilhommes de la maison du Roi. Il devint capitaine-commandant d'une compagnie de 50 hommes d'armes. Il fut également échanson de Monseigneur le Dauphin. En 1565, il fut nommé gentilshomme de la maison du Roi, chevalier de l'Ordre de Saint-Michel en 1564, puis en octobre 1568, gouverneur des villes de Saint-Jean d'Angély et de Châtellerault. Il reçut le cordon de l'ordre du Saint-Esprit des mains du maréchal de Montluc, dont il était le cousin issu de germain, et reçut pour cette occasion, le 16 avril 1564, la lettre d'amission du roi Charles IX. Il fut au conseil de guerre de Souillac, à l'attaque de Mont de Marsan, et ses biens en Saintonge et en Chalosse furent confisqués par les Huguenots. Des missives de Charles IX, datées du 16 avril 1564, et plusieurs lettres d'Henri III et de Catherine de Médicis, prouvent que les vertus guerrières du vicomte de Brassac étaient tenues en grande estime. Il s'était allié, le 13 septembre 1553, avec Jeanne de La Rocheandry, dame d'honneur de la reine, qui le rendit père de René, qui suit, et de huit autres enfants.


  3. René de Galard de Béarn, baron de Brassac, Saint-Maurice de Chaussat, de Poy, de la Rivière, seigneur de Clion, de Saint-Antoine, du Bois, en Saintonge, de Pradeils, sieur de Saint-Même. Il fut appelé le vicomte de Brassac. Chevalier de l'ordre du Roi, guidon de la compagnie de M. Honorat de Savoie, amiral de France. Il fut attaché, le 1er avril 1581, à la personne de Monsieur, frère du Roi, avec le titre de premier gentilhomme de sa chambre. Nous le voyons ensuite capitaine de cinquante hommes d'armes. Il se convertit au calvinisme, religion dans laquelle il éleva ses enfants. Il contracta plusieurs unions. De la première seule, le 15 juin 1578, avec Marie de La Rochebeaucourt, postérité, dont Louis, qui suit. René dilapida en 12 ans l'immense fortune de cette première épouse, qui demanda et obtint la séparation de corps et de biens.


  4. Louis de Galard de Béarn (1581-1647), troisième fls du précédent, eigneur de La Rochebeaucourt, Semoussac, Sémillac, Saint-Maurice, la Rivière Saint-Loboère, puis comte en partie de Brassac, de Béarn et de Clion, après le décès de son frère en 1645. Il était protestant. En mai 1636, après des émeutes populaires, il fut un des députés choisis par les assemblées insurrectionnelles, porte parole des attroupés chargé auprès du roi de protester contre le nouvel ordre fiscal.Il s'allia le 26 août 1609, à Marie de Rançonet de Noyon, d'où quatre fils, dont :


  5. Alexandre de Galard de Béarn (1610-1700), comte de Béarn et de Brassac, baron de la Rochebeaucourt, seigneur du Repaire, de Rougnac, de Mas-Millaguet, de Semoussac, de Lavaur, baron de Salles et de Genté. Il fut colonel du régiment de Navarre infanterie. Lors du siège de Cognac en 1651, il accueillit et hébergea dans son château de Salles, les députés envoyés à Poitiers auprès du roi. En 1649, la noblesse d'Angoumois lui donna pouvoir de représentation aux Etats-Généraux. Les cahiers de doléance reprenaient les arguments anti-fiscaux de 1636, sur le commerce des vins. Il servit pendant la Fronde, dans les rangs des royaux. Il contracta union, le 24 septembre 1646, avec Charlotte de La Rochefoucault, qui lui apporta les seigneuries de Salles et de Genté. D'elle vinrent François-Alexandre, qui suit, et plusieurs filles.


  6. Louis-Alexandre de Galard de Béarn (1648-1713), seigneur de Brassac, Saint-Maurice, la Rivière, Saint-Antoine du Bois, Saint-Lobor, La Rochebeaucourt, (du chef paternel), et de Salles et de Genté (du chef maternel), comte de Béarn, etc., ordinairement particularisé par le titre de comte de Brassac, est l'auteur de la branche dite de La Rochebeucourt. Il était colonel dans le régiment d'Angoumois en 1692. Il avait épousé Marie-Madeleine de Fouillé, fille du marquis de Pruneveaux et soeur de l'ambassadeur de Danemark. Elle descendit dans la tombe laissant entre autres enfants le suivant.


  7. Guillaume-Alexandre de Galard de Béarn (1693-1768), appelé le comte de Brassac, occupa plusieurs fonctions honorifiques auprès de Stanislas, roi de Pologne, duc de Lorraine et de Bar, dont il était le premier gentilhomme en même temps que le premier écuyer de Madame Victoire. Il épousa, le 26 juillet 1714, Luce-Françoise de Cotentin de Tourville, dame du palais de la duchesse de Berry, et fille d'Anne-Hilarion de Tourville, Maréchal de France, Vice-amiral et Lieutenant général de Bretagne. Malgré un terrible manque d'argent, par acte du 17 janvier 1716, il acheta le régiment de Bretagne-Cavalerie, au marquis d'Ancenis, pour la somme de 114 000 livres. Il paya cette somme avec les diamants de sa femme. Il en fut le maître de camp. Devenu colonel, il était à la cour le Louiss XV. Il aima et pratiqua efficacement les beaux-arts. Au nombre de ses compositions musicales les plus estimées, nous pouvons citer l'Empire de l'amour, Léandre & Héro, et l'acte de Linus dans des Fragments. De son union naquit le suivant.


  8. Anne-Hilarion de Galard de Béarn (1715-1788), comte de Béarn et de Brassac, baron de la Rochebeaucourt et autres lieux, fut baptisé le 22 novembre 1715 à Saint-Sulpice. Il fut, à l'âge de six ans, nommé lieutenant dans le régiment royal étranger par brevet émanant du duc d'Orléans, régent de France. On le trouve ensuite tour à tour mousquetaire gris, garde de la Marine au port de Toulon (1733), enseigne de vaisseau (1734) et enfin lieutenant de vaisseau à 19 ans (1735). , était qualifié plus généralement comte de Béarn. Victime d'un passe-droit, commis par M. de Maurepas, ministre de la marine, il quitta la carrière navale et se retira à la cour où il devint premier écuyer de Madame Victoire, fille de Louis XV, fonction qu'il occupa jusqu'à sa mort. Il avait épousé le 11 janvier 1739 par devant Hurtrelle, notaire à Paris, Olympe de Caumont La Force, fille unique du duc de La Force. L'agrément fut conclu avec l'agrément et en présence du roi, de la reine et du dauphin et des princesses. Il apporta dans ce mariage la terre de Brassac et la moitié de celle de La Rochebeaucourt. Il reçut en 1777 des lettres recognitives ratifiant l'érection en comté de la terre de Brassac faite en 1609 au profit de Jean de Galard. Il testa à Versailles le 10 janvier 1774, instituant pour son héritier universel, son petit-fils Alexandre-Léon-Luce Ils eurent plusieurs enfants dont Guillaume-Alexandre, qui suit, et Adélaïde, mère d'Anne Jacobée de Caumont, maîtresse du duc de Provence, futur Louis XVIII. .


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A gauche : à gauche, Adélaïde, marquise Caumont de la Force, par Drouais (1767)
à droite : sa fille Anne Jacobée, maitresse du comte de Provence



  1. Guillaume-Alexandre de Galard de Béarn (1741- après 1791), portait alternativement le titre de Marquis de Brassac et de Comte de Béarn, mais le dernier était le plus usuel. Les titres de marquis de Cugnac et de Boisse passèrent dans ses mains par la mort de son aïeul le duc de la Force. Il fut admis à l'âge de 15 ans aux Mousquetaires Gris, puis entra dans le régiment de Chartres-cavalerie avec le grade de capitaine. Il fut successivement élevé à ceux de brigadier et de maître de camp. Il fut nommé en 1770 colonel dans les Grenadiers de France. Il devint ensuite colonel du régiment provincial de Limoges, et accéda en 1783 au grade de maréchal de camp. Premier gentilhomme de la chambre de Monsieur, frère du Roi, Madame Victoire le choisit pour son premier écuyer. A ces honneurs il ajouta celui d'être chevalier de Saint-Louis et commandeur des ordres de Saint-Maurice et de Saint-Lazare. Il fréquenta assidument la cour de Versailles, et se retrouva en 1793, à la tête d'une dette de 1 640 000 livres, et en face de 63 créanciers avec lesquels il signa un "contrat d'union" les autorisant à vendre ce qui leur conviendra de ses biens. Sa femme Anne Potier de Novion lui donna quatre fils, dont Alexandre-Léon-Luce, marquis de Brassac, chambellan de Napoléon, grand-père de la princesse de Broglie, et Alexandre-Louis-René-Toussaint, beau-père d'Arsène O'Mahony.



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Joséphine-Éléonore-Marie-Pauline de Galard de Brassac de Béarn (1825-1860), Princesse de Broglie, petite-fille d'Alexandre Léon Luce
par Ingres 1851-1853