Arsène O'Mahony
Comte O'Mahony
1787-1858
Chevalier des ordres de Malte, du Phénix de Hohenlohe, des Saints-Maurice-et-Lazare, du Lys
Officier de cavalerie (1802-1817)
Un des plus brillants écrivains de la presse royaliste sous la Restauration
1 (1818-1841)
II.- La Plume : 1818-1841
« Il y a longtemps que les impies m'appellent un fanatique, les ministériels, un frondeur, les constitutionnels, un ultra, et les courtisans, un factieux. Embarrassé
du choix entre tant de titres, j'en ai adpoté un autre que peu de gens m'envieront et que personne ne m'arrachera, c'est celui de catholique romain. » [Lettre à M. de Laurentie, 1828]
Arsène, vers 1825
miniature signée Bertrand (?)
« O'Mahony fut avec Karl Ludwig von Haller à la tête d'un cercle
international influent d'ultras et joua un grand rôle dans la naissance de la presse politique.» (Albert Portmann-Tinguely dans le "Dictionnaire historique de la Suisse").
« Le comte O'Mahony a coopéré à la rédaction de tous les journaux royalistes et ultremondains de la Restauration, tels que le Conservateur, le Drapeau blanc, le Défenseur,
les Annales de la littérature et des arts, les Lettres champenoises, le Mémorial catholique, etc. » ("La France Litteraire
ou Dictionnaire Bibliographique" par J.-M. Querard).
Toute sa vie Arsène se montrera "toujours et partout fidèle" à ses convictions religieuses et politiques. La disgrâce
de nature politique qui, du moins le pense-t-il, a mis un terme à sa carrière militaire, ne fera que renforcer son désaccord avec les idées de Louis XVIII
et son soutien au comte d'Artois, plus tard Charles X.
Victor Hugo en parle dans Les Misérables quand il écrit :
"Messieurs Canuel, O'Mahony et de Chappedalaine esquissaient, un peu approuvés par Monsieur (futur Charles X) ce qui devait
être appelé la conspiration du bord de l'eau".
Ce complot, visant à mettre le comte d'Artois sur le trône, fit grand bruit à l'époque. Il est dénoncé le 2 juillet 1818,
plusieurs officiers royalistes en non-activité sont arrêtés, mais le Roi aurait fait étouffer le scandale et le 3 novembre un non-lieu est délivré contre les
accusés. Edmond Biré, dans son "Année 1817" [Champion, 1895], écrit que
Victor Hugo tranche ici une question singulièrement délicate : la Conspiration du bord de l'eau a-t-elle réellement
existée ? C'est un des points les plus obscurs de l'histoire de la Restauration, et termine ainsi son étude :
Une conclusion ressort invinciblement des faits : il est impossible d'admettre comme réelle et certaine la Conspiration du bord de l'eau. Il relève plusieurs erreurs dans ces quelques lignes
d'Hugo, notamment le fait qu'Arsène ait été un des chefs du complot :
O'Mahony ne figure dans aucun des articles de journaux qui s'occupèrent de cette affaire, et, ce qui est plus décisif, dans aucune des pièces de l'instruction : il n'est désigné nulle part comme ayant été mêlé
au complot de près ou de loin.
Cette crise eut néanmoins sur la vie politique des répercussions importantes parmi lesquelles le lancement du premier journal
"ultra-royaliste", le
Conservateur, dont Arsène devient l'un des tous premiers collaborateurs.
Le Conservateur 1818-1820
Le 30 septembre 1818, M. Le Normant, fils, écrit à Chateaubriand son intention de publier
un ouvrage qui, sous le titre du Conservateur, paraitra à des
époques indéterminées (de manière à échapper à la censure qui s'établissait sur les feuilles quotidiennes), et lui demande de bien vouloir, avec ses amis, concourir
au succès de cette entreprise. Entre deux ministères, l'auteur du
Génie du Christianisme donne une réponse favorable le
5 octobre suivant. Le Conservateur est né, créé pour être en opposition avec le journal libéral
Le Minerve. Le premier numéro parait le 8 octobre, accompagné de la devise "
le Roi, la Charte et les Honnêtes Gens".
Aux côtés de Chateaubriand et d'Arsène, on compte parmi les rédacteurs le vicomte de Castelbajac, le vicomte de Bonald,
l'abbé de
La Mennais, M. Fiévée, le marquis d'Herbouville, le cardinal de La Luzerne, etc. Le journal a cessé de paraître
en mars 1820, afin de protester contre le projet de loi rétablissant la censure.
Cette résolution fut annoncée aux souscripteurs par une lettre de Chateaubriand achevant la 78e et dernière livraison.
Le journal connut un succès considérable du à la célébrité de ses rédacteurs. Lamartine en a dit :
« La masse faisait la force, le génie faisait l'éclat.
Jamais écrit périodique n'en eut davantage . »
Dans la rédaction du grave Conservateur, M. le comte O'Mahony avait mission de dérider les lecteurs et s'en acquittait de son mieux ; lorsque ce recueil, après une courte existence
cessa de paraître, il ne cessa pas dans d'autres publications cléricales de lancer, comme dit M. Vuarin "le trait plaisant et ironique" [Revue chrétienne 1910 p202].
Arsène a ainsi signé des articles dans 17 numéros mais on lui en attribue aussi plusieurs autres anonymes. Les principaux sont :
- no 2 - Théâtre, article sur la Famille Glimet
- no 8 - Lettre écrite par un habitant de Montcontour à M. Le comte O'Mahony
- no 12 - Réponse à la lettre d'un habitant de Montcontour
- no 14 - Revue d'Etrennes
- no 17 - Du champ d'Asile
- no 21 - La Fille d'Honneur, comédie en cinq actes et en vers de M. Duval
- no 26 - Sur la lithographie
- no 29 - Sur la première représentation d'Orgueuil et Vanité, comédie de M. Souques
- no 42 - Coup d'oil de 1814 à 1821
- no 44 - Politique du moment
- no 50 - Petite revue des petits hommes et des petites choses
- no 51 - Réflexions préliminaires sur l'Exposition des Tableaux du Louvre
- no 54 - (suite)
- no 56 - (suite)
- no 58 - (suite)
- no 60 - (suite)
- no 64 - Sur la Bibliothèque des Dames chrétiennes
En novembre 1818 prit fin l'occupation de 150 000 des armées anglaise, russe, prussienne et
autrichienne, imposée par le traité de Paris signé le 20 novembre 1815, après la chute de Napoléon et le retour de Louis XVIII.
Dans la collection de Vinck (Un siècle d'histoire de France par l'estampe, 1770-1870),
la Bibliothèque nationale conserve une estampe (gravure à l'eau-forte coloriée)
intitulée "Départ des Etrangers, autrement dit des Alliés ! Sermon du Père Aubri De Castel-fulgens
(Chateaubriand ainsi nommé par le "Nain Jaune")." Cette estampe accompagnait la 13e
livraison du Nouvel Homme gris, éphémérides politiques constitutionnelles de janvier 1819,
accompagnée d'une note : "On distingue au nombre des auditeurs, le cardinal De laluzerne, Talleirand Prince de Bienauvent, L'abbé De La Mennais, MM. De fremilli, De Bonald, O Mahoni, De la Bourdonnaye, De Villèle, Marcellus etc,"
Un des auditeurs est Arsène O'Mahony ... reste à trouver lequel !
-cliquez sur l'image pour l'agrandir-
Le Conservateur est en ligne sur Gallica (voir
ici).
Un article du
Véridique de Gand (12 février 1819) nous apprend qu'à cette époque Arsène se donnait à sa passion du théâtre :
Les comédiens sociétaires du Conservateur continuent de donner des représentations qui ne sont pas aussi suivies qu'ils le
disent, mais qui ne laissent pas que de réjouir quelques amis du bon vieux temps. Le comique de la troupe, M. le comte O'Mahony,
s'était distingué dernièrement, en jouant dans la perfection un rôle de dénonciateur de comédies etc.
Le Drapeau blanc 1819-1830
Alphonse Martainville, qui avait rallié très tôt la cause des Bourbons, écrivit dans plusieurs journaux avant de fonder en janvier 1819
sa propre feuille, Le Drapeau blanc.
"M. O'Mahony s'y trouva naturellement placé, et n'étant plus soumis à la censure sévère d'un rédacteur en chef comme M. de Chateaubriand, il donna
carrière à son goût de la pointe ; il défendit les mœurs par des épigrammes, et la religion par des quolibets, il se chargea d'une
partie des insultes contre les libéraux".
Ce journal "date de la chute du ministère Decazes, au moment où les hommes
du Conservateur se personnifièrent au pouvoir en la personne de M. de Villèle. Une scission alors éclata entre eux. Le gros du troupeau, comme c'est l'ordinaire, suivit son
chef au pouvoir. L'autre parti, moindre, qu'on appela
l'incorruptible, se releva avec le Drapeau blanc, qui avait pour rédacteurs, outre Martainville,
Lamennais, de Haller, O'Mahony, Saint-Victor, etc. et fit au ministère Villèle une lutte implacable qui continua dans le
Mémorial catholique."
En fait Lamennais ne les rejoignit que fin 1822, comme rédacteur en chef. Quelques mois avant, après avoir lu les
Odes,
et sachant que Victor Hugo ne ferait aucune demande aux journaux, il écrit à Saint-Victor (le 18 juin 1822)
une lettre débutant ainsi :
"Le jeune Victor Hugo vient de publier un recueil de ses poésies où il y a des choses très belles. Comme il a autant de délicatesse
que de talent, il ne veut pas faire la moindre démarche pour se faire annoncer dans les journaux. Je lui écris de vous remettre deux exemplaires de son recueil et
je lui fais espérer que vous voudrez bien prier de ma part M. O'Mahony d"en parler dans le Drapeau blanc. Ce jeune Hugo, par ses opinions politiques et religieuses,
et par son caractère droit et ferme, mérite que les honnêtes gens s'intéressent à lui."
M. Sarran écrivait que dans certains journaux on avait cherché à armer les actionnaires les uns contre les autres :
c'est ce qui explique, pour
le Drapeau Blanc, la retraite de MM. de Lamennais, de Saint-Victor et O'Mahony, propriétaires de six actions sur douze, mais ayant
contre eux la réunion des six autres douzièmes et un concours de circonstances difficiles et tracassières, qui ne leur a pas permis de tenir position.
En 1822 toujours, Arsène est admis à la Congrégation de Paris (voir
ici).
Le Défenseur 1820-1821
Le premier numéro du Défenseur, "ouvrage religieux, politique et littéraire", parut le 1er mars 1820, fondé par
une partie de la rédaction du Conservateur en tête desquels était La Mennais. Parmi les signatures, outre celle d'Arsène,
étaient
Bonald, Saint-Victor, Genoude, Rubichon, le cardinal de La Luzerne ... "toute l'ancienne rédaction en un mot, moins
Chateaubriand et Fiévée." Lamartine et Nodier y collaborent.
Il paraissait d'abord à des époques indéterminées, mais on en donna ensuite un cahier tous les samedis. Quoique la politique
y tienne une grande place, on y trouve plus d'articles relatifs aux matières ecclésiastiques ou religieuse.
Les parutions sont réunies en 5 tomes datés mars 1820, juillet 1820, septembre 1820, mars 1821 et mai 1821 dans lesquels se trouvent les articles signés d'Arsène :
- Tome 1 - Les fous, première promenade
- Tome 1 - D'une faction
- Tome 1 - Opinion de M. de Bonald, député de l'Aveyron, sur le projet de loi relatif aux élections, prononcée le 16 mai 18
- Tome 1 - À M.T.B., auteur de l'article sur les quatre Benjamin Constant inséré dans la onzième livraison du Défenseur
- Tome 1 - Lettre sur Paris
- Tome 2 - Plusieurs "Lettre sur Paris"
- Tome 2 - Réflexions
- Tome 2 - Des Honnêtes gens
- Tome 2 - Quelques réflexions au sujet de la Garde Royale
- Tome 2 - Voyage pittoresque et romantique, de M. Ch. Nodier, etc.
- Tome 3 - Quelques réflexions su sujet d'un ouvrage intitulé Vie de L.-J. de Bourbon-Condé
- Tome 3 - Plusieurs "Lettre sur Paris"
- Tome 4 - Lettre sur Paris
- Tome 4 - Critique sur La mort du Duc d'Enghien de M. E. Michelet
- Tome 4 - Réflexions sur le discours prononcé par M. le général Donnadieu
- Tome 5 - Quelques mots sur les évènements actuels
- Tome 5 - Quelques vérités ; réflexions politiques
- Tome 5 - Encore quelques vérités ; réflexions politiques
On trouve le tome 1 sur Google books (
ici).
Les annales de la littérature et des arts 1820 et suivantes
La parution de ce journal a été annoncé en octobre 1820. Parmi les principaux rédacteurs se trouve Arsène. Ce journal paraitra toutes
les semaines par livraison deux feuillets et demie.
Les lettres champenoises 1820 et suivantes
C'est en 1820 que parut le premier numéro des
Lettres Champenoises ou "correspondance morale et littéraire" rédigée par MM. de Feletz, Michaud, O'Mahony, Laurentie, Saint-Prosper
et plusieurs autres hommes de lettres. Dans le prospectus d'annonce, on peut lire, "nos éloges n'ajouteraient rien à le réputation que s'est déjà faite, quoique très jeune encore, M. le comte O'Mahony."
voir ici
La Foudre 1821-1842
La Foudre, journal des nouvelles historiques, de la littérarure, des spectacles, des arts et des modes, rédigé par une société
des gens du monde et d'hommes de lettres, est un journal parraissant tous les cinq jours par livraison de cinq feuilles,
dont le premier numéro sortit le 10 mai 1821. Le principal rédacteur était Théodore Dartois. Parmi les autres se trouvent O'Mahony, Michelet, Nodier, Beauchamp.
Le gouvernement qui l'avait créé et subventionné, se décida à le supprimer pour faire cesser le scandale de ses agressions malicieuses et
implacables contre les demi-dieux du parti libéral.
On pouvait lire dans le numéro 20 : "M. le comte O'Mahoni, connu par ses honorables sentiments et ses écrits qui ont si puissamment servi la cause royale, va, dit-on, publier la
Suite des Mille
et Une Nuits. On peut assurer d'avance que cet ouvrage empêchera bien de gens de dormir."
Il existe cependant un numéro du 29 septembre 1842, célébrant le vingt-deuxième anniversaire "de la naissance de cet enfant du miracle [le duc de Bordeaux]", numéro dans lequel
Arsène rend compte de la séance de l'Académie du 27 septembre (
ici).
Le Mémorial Catholique 1824-1830
En dénonçant violemment en 1822-1823, le « libéralisme dogmatique » et la « doctrine
gallicane » incarnée par l'archevêque de Paris, Mgr Frayssinous, Lamennais brise un concensus par lequel la presse catholique
ne s'aventure pas trop sur le terrain politique. Il est donc lâché par les
équipes des différents journaux auxquels il collabore. Il représente un risque pour
quiconque l'engagerait pour une tribune dans les colonnes de son journal. Aussi lui reste-t'il
à fonder lui-même un journal et une presse catholique d'un autre type.
Au terme de ces expériences, Lamennais prend conscience de la nécessité d'une
nouvelle presse catholique, qui osera dire haut et fort ce que pensent les chrétiens, à partir
de l'Évangile, qu'il présente comme la loi de l'humanité.
Ainsi naît en janvier
1824 le
Mémorial catholique, dirigé par l'abbé Gerbet et l'abbé Salinis, mais en réalité
largement inspiré et contrôlé par Lamennais qui relit tous les articles avant leur publication
dans le journal le jeudi. Le
Mémorial catholique demeure un journal conservateur, hostile aux
idées libérales : il est l'héritier de la pensée de Bonald et du
Conservateur, condamne l'héritage de la Révolution en des termes souvent violents, et dit craindre
tout virage républicain dans le régime en place (Guilhem Labouret :
Presse catholique et écriture polémique autour de 1830).
Ce journal paraissait par livraison de quatre feuilles, vers le 15 de chaque mois, depuis le 15 janvier 1824 et jusqu'en août 1830.
Ses principaux rédacteurs étaient Lamennais et
le spirituel et fin railleur comte O'Mahony [Abbé Faure
Rapport historique sur l'œuvre de Saint-Louis de Gonzague, Pitrat, 1885].
A côté de Lamennais vinrent s'inscrire deux noms illustres, de Bonald et de Haller.
Un écrivain spirituel, brillant, caustique,
athlète exercé dans les luttes de la presse, le comte O'Mahony, s'était attribué le rôle de tirailleur. Autour des maîtres se groupaient
une pleiade de jeunes écrivains, dont plusieurs sont devenus célèbres [Abbé de Ladoue :
Vie de Mgr de Salinis, 1877].
C'est dans le deuxième numéro (février 1824) qu'Arsène publia son premier article intitulé
Lettre de M. le comte O'Mahony aux rédacteurs du Mémorial catholique. Il commençait ainsi :
Je dois d'abord vous remercier de la proposition que vous me faites de coopérer à la rédaction du
Mémorial catholique. Cette marque de votre
souvenir me flatte d'autant plus que, dans ce siècle oublieux, j'étais loin de de croire qu'on se rappelait encore le nom d'un écrivain qui depuis six mois n'écrit plus, et les efforts d'un défenseur de la vérité qui a cessé de combattre ; car nous autres
royalistes
en retraite nous avons appris à nos dépens combien, en tout, le présent est pressé d'effacer le passé. J'ai donc un double motif de vous exprimer ma reconnaissance.
Article complet
« qu'on médite les pages que M. le comte O'Mahony écrivait dans le Mémorial catholique et autres feuilles périodiques et qu'il a depuis recueillies et publiées
sous le titre modeste de Souvenirs, et qu'il aurait pu intituler plus justement : Histoire écrite entre 1819 jusqu'en 1829, de ce qui s'est passé en 1830. »
Les feuilles sont réunies dans 6 volumes, à raison de deux tomes par année. Les principaux articles signés par Arsène sont :
- Tome 1 - Lettre de M. le comte O'Mahony au rédacteur du Mémorial catholique
- Tome 1 - Esquisses d'après nature.- Les préventions
- Tome 1 - Le lépreux de la cité d'Aoste, du comte Xavier de Maistre
- Tome 1 - Esquisses d'après nature.- Le journaliste dans l'embarras
- Tome 1 - Littérature. Sur le Tibère de Chénier
- Tome 2 - Sur la préface d'une tragédie de Clovis, de M. Népomucène Lemercie
- Tome 2 - Esquisses d'après nature.- Une leçon de poésie libérale
- Tome 2 - Esquisses d'après nature.- Une parade philosophique
- Tome 3 - Réflexions au sujet d'un poème romantique
- Tome 3 - De la violation des cimetières par L. Fr. de Robiano de Borsbeeck
- Tome 3 - Sur un rapport fait à une école d'enseignement mutuel
- Tome 3 - De la religion considérée, etc., de M. F. de la Mennais
- Tome 5 - Sur un journal janséniste, jugé par un journal libéral
- Tome 6 - Réflexions
Lettre datée de Versailles, le 1er juillet 1829, à un père jésuite :
Mon vénérable père,
La personne qui m'a transmis votre lettre veut bien aussi se charger de vous porter la réponse. Je profite donc de son
obligeance pour vous remercier de votre souvenir et du cadre que vous voulez bien me donner. Je le remplirai de mon mieux quand j'en aurai loisir, mais le Mémorial (seul recueil ou j'écris)
ne parait qu'une fois par mois, et j'ai des engagements pris pour plusieurs articles. Heureusement qu'il seras toujours temps de parler des
jésuites. La haine qu'on leur a vouée est assez robuste pour nous faire espérer qu'elle ne mourra pas de sitôt : le sujet aura donc toujours le mérite de la circonstance.
Vous avez lu, sans doute, l'admirable brochure de l'abbé de La Mennais. C'est tout à la fois une histoire et une prophétie. Elle
a produit beaucoup d'effet, je veux dire de sensation ; car c'est aujourd'hui tout ce que la vérité peut produire. Quant à ses effets, il n'en faut point espérer. On a pris son parti ; on a fait alliance avec le mensonge ;
on se trouve bien dans le mal ; on y reste, et on y restera ... éternellement !
Au reste, le dénouement de tout ceci est plus prochain qu'on ne pense. La secte va vite et droit au but ; bientôt elle l'atteindra, à la grande surprise de niais qui
dorment et des sots qui croyent veiller. Encore quelques concessions, encore quelques lois religieuses à la manière de celles en faveur du sacrilège et de celle
contre les communautés de femmes ; encore quelques sermons comme celui du sacre ; encore quelques fournées de traîtres amnistiés ; encore quelques milliers de croix, de rubans,
de pensions, de faveurs, aussi convenablement appliqués ; et l'œuvre sera consommée !!!... Quand ce jour sera venu, peut-être commencera t'on à s'apercevoir que
la force d'une monarchie n'est pas dans la rente, son éclat dans les illuminations, sa gloire dans les feux d'artifices, et sa prospérité dans les billets de l'opéra.
En attendant, mon vénérable père, disons la vérité, prêchons la dans le désert, prions pour le petit nombre qui l'écoute et surtout
pour le grand nombre qui ne l'écoute pas ; et remettons le reste entre les mains de celui dont le royaume survivra à tous ceux de ce monde, et dont les lois dureront plus que toutes les constitutions, sans même en excepter la Charte constitutionnelle.
Lettre du 1er juillet 1829
Article paru dans Gilblas le 5 décembre 1830
La Quotidienne
Arsène collabora à ce quotidien. Dans ses souvenirs politiques, est repris un article qu'il y fit paraître en 1828 sous le titre de :
Lettre à M. Laurencie.
La rupture avec Lamennais : L'Invariable 1831-1841
Un virage
important a lieu en 1827-1828 : la politique réactionnaire de Villèle marque le pas, ce
dernier échouant aux élections de novembre 1827. Martignac est nommé premier ministre,
et le Mémorial penche désormais pour plus de libertés. Dans cette perspective, et prenant le
prétexte des journées révolutionnaires de juillet 1830 qui l'obligent à interrompre la
parution, le Mémorial laisse la place à un quotidien, le premier grand quotidien catholique,
libéral de surcroît, L'Avenir. Il y eut alors rupture avec La Mennais, comme le raconte
Hyppolyte Barbier [Biographie du clergé contemporaine (1844), page 215] :
Il y a eu scission entre M. de La Mennais et M. O'Mahony, lors de l'apparition de l'Avenir. Celui-ci voyait avec peine les tendances républicaines de l'écrivain, il s'en offusquait, et bientôt s'avança visière levée contre lui, l'innocent homme ! M. de La Mennais ne pouvait plus faire pour le nouveau champion que de lui répondre par le silence. Il fut généreux jusqu'au bout, et l'Avenir tombait qu'on ne savait pas encore ici bas s'il existait en Suisse un journal appelé l'Invariable .
Et La Mennais écrivait lui-même :
O'Mahony, qui m'élevait autrefois sur un piedestal et presque surles autels ! Qui l'aurait cru ? Qui le croirait encore ? Et je suis le parrain de sa fille ! Voilà les hommes, mon ami. Voilà les
catholiques et les partisans du pape ! Ils ont tout de l'Evangile, excepté la charité, c'est à dire rien.
La dernière séance de la Congrégation se tiendra le dimanche 18 juillet 1830. Quelques jours plus tard la Révolution de juillet
place Louis-Philippe sur le trône, comme l'avait prédit Arsène dans une lettre à son ami l'abbé Combalot,
récemment invité à monter en chaire devant le Roi et la Cour durant le carême de cette anné 1830 : Vous parlez
à des sourds couronnés, et ce sera le dernier Carême de la cour de Charles X. Vous faites ainsi l'enterrement de la Monarchie !
Commence alors "la petite émigration suisse de 1830" :
Alors que certains, comme le P. Caillau, se rendaient en Italie, un groupe plus important rejoignait Fribourg en Suisse :
c'étaient les royalistes, avec l'abbé Perreau et le groupe des mennaisiens plus conservateurs. A leur tête, le comte Arthur
[c'est sous ce prénom qu'est généralement connu Arsène durant la période suisse!] O'Mahony, un ancien rédacteur, avec
La Mennais, du Drapeau Blanc et du Conservateur, puis, intime de la Chênaie [propriété de Lamennais et siège de la Congrégation de Saint-Pierre qu'il avait fondée]
et de l'équipe du
Mémorial. 1830 et l'annonce de l'
Avenir le détache du groupe pour le vouer au légitimisme militant.
Cependant le départ de ses nouvelles publications est assez laborieux. Il donne d'abord ses
Souvenirs politiques (Avignon, 1831),
réimpression de ses articles du
Mémorial avec des retouches pour en diminuer le mennaisisme primitif.
Vient ensuite :
l'Invariable, Nouveau Mémorial catholique, octobre 1831.
Introduction au premier volume, Fribourg, 1831. Finalement la revue annoncée :
l'Invariable, Nouveau Mémorial catholique, qui parut d'octobre 1831 à juillet 1838
et devait rompre brutalement avec les nouvelles tendances et la personne de La Mennais. [
Revue Bénédictine, Volume 83, Abbaye de Maredsous, 1973]
Arsène en était l'éditeur,
la liberté d'édition en vigueur en Suisse, et la possession d'un passeport anglais, lui permettant de poursuivre en toute impunité son combat politique contre
la Monarchie de Juillet. On pouvait lire en tête du premier numéro :
L'ancien Mémorial était à sa 12e année, et paraissait devoir fournir une longue carrière, quand il fut interrompu par l'explosion révolutionnaire de juillet (1830).
Cependant plusieurs rédacteurs qui avaient alors quitté la France, s'étant depuis retrouvés en Suisse, ont résolu d'employer les loisirs de leur exil volontaire en travaillant à un nouveau recueil du même genre et conçu dans le même esprit que l'ancien.
Que s'il leur manque, pour soutenir la réputation que s'est acquise le premier Mémorial, l'habile collaboration de plusieurs de ses rédacteurs, occupés maintenant en France à enseigner des doctrines nouvelles dans un journal nouveau (l'Avenir), ils se sont, en compensation, assuré l'assistance de quelques écrivains, tant français qu'étrangers, connus pour leur
invariable attachement à l'invariable vérité, et qui les aideront à soutenir dignement le titre qu'ils ont choisi.
- 1831 - Introduction au premier volume de l'Invariable (octobre 1831)
- 1831 - Avertissement aux souverains sur les dangers actuels de l'Europe (novembre 1831)
- 1831 - 1831 ou les trois voix (décembre 1831)
- 1831 - Réponse à L'Ami de la Religion journal ecclésiastique(décembre 1831)
- 1831 - Polémique (4e livraison)
- 1831 - Invasion des États du Pape (5e livraison)
- 1832 - Sur la mort de M. Périer (6e livraison)
- 1832 - Avertissement (7e et 8e livraisons)
- 1832 - Considérations politiques (7e et 8e livraisons)
- 1832 - Littérature : considérations sur les ruines (9e livraison)
- 1832 - Documents ecclésiastiques : premiers effets de l'encyclique (10e et 11e livraison)
- 1833 - Considérations politiques : De Madame et de la France (13e livraison)
- 1833 - Considérations politiques : Des Templiers (14e livraison)
- 1833 - Considérations politiques : Quelques mots aux royalistes (15e livraison)
- 1833 - Dialogue entre un rédacteur de l'Invariable et un ami (16e livraison)
- 1833 - Considérations politiques : Des diverses nuances royalistes (17e livraison)
- 1833 - Sur l'éducation de M. le Duc de Bordeaux (18e livraison)
- 1833 - Révélation importante (19e et 20e livraisons)
- 1834 - Lettres politiques (quatrième lettre) : Du point le plus important de la politique jeune-France (31e et 32e livraisons)
- 1835 - Articles non signés (37e et 38e livraisons)
- 1836 - De la perfectibilité humaine - signé A.M. (43e livraison)
- 1836 - Académie des Sciences, agriculture, arts et belles-lettres d'Aix (50e livraison)
- 1836 - De la ligue contre la Vérité et ses défenseurs (51e livraison)
- 1836 - Appendice aux Dialogues dur le Protestantisme (52e livraison)
- 1836 - Mort de Charles X (54e livraison)
- 1836 - L'Invariable jugé par le Journal du Commerce (54e livraison)
- 1837 - Un document pour servir à l'Histoire de la nouvelle Babel (55e livraison)
- 1837 - Poésie : réflexions préliminaires (58e livraison)
- 1837 - Considérations morales et politiques à l'occasion des élections : des causes et des effets probables de la dissolution de la Chambre (62e livraison)
- 1838 - Préface sans livre (67e livraison)
- 1838 - Athanase, de M. de Görres (68e livraison)
- 1838 - Persécution protestante contre l'église catholique en Allemagne (68e livraison)
- 1838 - Chronique d'Einsidlen, de M.J. Regnier (74e livraison)
- 1838 - Causes et conséquences du différend entre la France et la Suisse (74e livraison)
- 1838 - Platon-Polichinelle (Ire et IIe parties (74e livraison)
- 1838 - Réflexions sur la chute de M. de Lamennais, de M. l'Abbé Ph. Gerbet (77e livraison)
- 1839 - Les pèlerinages de Suisse, de M. L. Veuillot - second article (83e livraison)
- 1839 - Le duc de Blacas (83e livraison)
- 1839 - Persécution de l'Église catholique en Russie (84e livraison)
- 1840 - De la prédiction d'Orval - signé l'Invariable (89e et 90e livraisons)
- 1841 - Une conversion (93e et 94e livraisons)
- 1841 - Le 13 juillet - signé l'Invariable (94e et 95e livraisons)
- 1841 - Appendice - signé l'Invariable (94e et 95e livraisons)
- 1841 - Trois miracles récents - signé l'Invariable (94e et 95e livraisons)
Selon plusieurs auteurs, il était à cette époque l'informateur du Saint-Siège et du diplomate autrichien Louis-Philippe de Bombelles,
alors ambassadeur en Suisse, fils d'un marquis français ayant émigré sous la Révolution et pris du service en Autriche.
Arsène écrivait le 21 février 1836 au père Nicolas Deschamp, professeur au pensionnat de Fribourg et qui était à la tête des jésuites ayant voulu créer un organe périodique dès le lendemain de 1830 :
Si pour exciter votre plume, il fallait un autre motif que votre désir de faire le bien,
je vous dirais
que cet Invariable, que vous avez créé, que vous avez dirigé, que vous avez longtemps enrichi, vient de recevoir un double encouragement.
D'abord une collection entière a été prise pour la Bibliothèque du Vatican; ensuite le Saint-Père a versé sur le pauvre et indigne directeur une de ces
grâces spéciales, récompense inappréciable aux yeux du chrétien.
Louis-Philippe, comte de Bombelles (1780-1843),
-Sur cette famille, alliée des Biaudos de Castéja, voir
ici-
(La mère d'Arsène, cousinait avec la sœur du comte de Bombelles).
Il fut, également à cette époque, reçu chevalier dans l'ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, comme l'atteste le diplôme signé le 16 décembre 1836 par Charles Albert, roi de Sardaigne, de Chypre et de Jérusalem,
duc de Savoie etc..., grand maître de cet ordre depuis 1831. Sur le diplôme comme sur les documents afférents, il est qualifié chevalier de Saint-Louis, à tort.
Le Véridique 1831-1833
Arsène était aussi un des principaux rédacteurs du
Courrier fribourgeois qu'il transforme en 1831 pour en faire
Le Véridique, faisant venir le théologien protestant converti Jean Georges Esslinger qui devient vite le protagoniste rédactionnel jusqu'en 1832.
Le Véridique fut publié à Fribourg jusqu'en 1833, à raison de trois,
puis deux parutions hebdomadaires. Avec un registre manuscrit unique et très intéressant intitulé
Registre de comptabilité avec l'Office des postes de Berne contenant des listes d'abonnés de 1831 dans toute
la Suisse et à l'étranger, avec noms, prénoms et/ou titre des personnes et institutions ainsi que les frais d'envois. La liste commence par les ambassades étrangères à Berne, mais contient un grand nombre de personnalités importantes non seulement en Suisse, mais dans toute l'Europe. Sont indiqués également les nombres d'exemplaires envoyés à des bureaux d'expédition dans d'autres cantons et villes afin d'être vendus sur place.
La Gazette du Lyonnais 1833-1835
En 1833 Théodore Pitrat, fondateur de la
Gazette du Lyonnais, fut emprisonné pour quinze mois et vit naître
un nouveau journal royaliste
le Réparateur "fondé contre lui" par son principal collaborateur. Abandonné par
nombre de ses rédacteurs, il trouva en Arsène son principal soutien :
"Après 1833, le principal correspondant de la Gazette, réside à Fribourg, en Suisse, d'où il semble avoir en des rapports
avec la cour de Prague ; c'est le comte Arthur O'Mahony, le noble écrivain qui a collaboré à presque tous les journaux
« royalistes et ultramontains » de la Restauration."
Si Arsène entre en rapports avec Pitrat, c'est qu'après la parution du
Réparateur la
Gazette du Lyonnais a donné
un nouveau coup de barre à droite. Il lui envoie d'abord l'
article communiqué du 29 décembre 1833, qui provoque la démission du général d'Haupont, gouverneur d'Henri V.
D'autres articles suivent, en 1834, ainsi qu'il l'a promis, s'attaquant tous au
Réparateur qu'il déteste pour ses velléités libérales et aussi pour des motifs plus personnels, car ce journal a feint de
ne pas le connaître ou de présenter ses écrits comme "des recueils badins de
Bouquets à Chloris, de charades et de logogriphes (Revue
d'Histoire de Lyon, tome douzième, année 1913)
Dans son numéro du 1er mars 1834, Arsène avait fait insérer un article de polémique paru dans
l'Invariable et qui fit
réagir ainsi : "Après deux mois de silence, M. le comte O'Mahony vient de publier, dans un journal de cette ville, une réponse au
Réparateur, à laquelle le
Réparateur ne répondra pas. Le public ignorera donc ..."
Mais le public n'ignora rien et
La Gazette du Lyonnais fut même obligée de faire un second tirage de plus
de 300 exemplaires de cet article que le
Réparateur avait condamné à rester à jamais ignoré. Les journaux
royalistes avaient annoncé la nomination de M. de Bermond en qualité d'aide-de-camp d'Henri V et Arsène prétendait que cette
nomination n'aurait pas lieu. "Il se vante d'avoir à Prague des correspondants qui le tiennent, mieux que personne, au courant de ce qui s'y passe".
Dans ses cahiers, Madame de Chateaubriand écrit : "La Gazette du Lyonnais était sous l'influence du Duc de Blacas (
2) et des Jésuites par l'entremise du Comte de Mahony qui habitait la Suisse. Ce journal se faisait l'écho de toutes le inimitiés de ses inspirateurs"
La France 1834-1837
Le 2 août 1830, Charles X et son fils, le duc d'Angoulême, avaient abdiqué, laissant le jeune duc de Bordeaux (
3) seul prétendant au trône. Un
mouvement de soutient se créa à l'égard de celui qui pourrait être roi sous le nom d'Henri V, et en
avril 1833 l'avocat Forfelier et le journaliste Nettement créent
L'Echo de la jeune France, organe d'un mouvement
développant un climat de ferveur autour du jeune prétendant.
Mais ces abdications ayant été obtenue sous la contrainte de l'émeute en 1830, elles étaient considérées nulles par Charles X et ses proches, réfugiés
maintenant au château de Prague en Bohème, au premier rang desquels, le duc de Blacas. Cet "henriquinquisme" les irrite,
et la venue à Prague de plusieurs centaines de Français
le 29 juillet 1833 à l'occasion de la majorité royale (13 ans) pour saluer dans le jeune prince le Roi, est un déclencheur.
Le duc, depuis quelques temps déjà en relation avec Arsène qui soutenait ses idées
sur cette
question, le charge de transformer la feuille satirique
le Brid'Oison
qu'il a fait racheter en novembre 1834, en un quotidien sous le nom de
La France, "journal des intérêts monarchiques de l'Europe" (
4).
L'Invariable l'annonce : "Ce que nous avions fait pressentir dans la note de la page 30 de cette livraison s'est
heureusement confirmé. L'excellent journal de M. de Lisle prend enfin, avec un nouveau titre, le développement
qui convient aux grands sujets qu'il traite et à la haute protection qui le soutient. Nous en recevons à l'instant
la nouvelle par son
prospectus,
que nous nous empressons de reproduire ici tout entier". [tome 5, 1834, 31e livraison p. 118]
Le duc de
Blacas et ses amis, dont Arsène, étaient d'accord avec tous les royalistes
sur la nécessité, le jour où le trône pourrait être relevé, après la mort de Charles X,
d'y appeler Henri V (le comte de Chambord) et non Louis XIX (le duc d'Angoulême), mais ils ne voulaient pas qu'il échappe à
la tutelle de son oncle pour se placer sous celle de sa mère, la duchesse de Berry.
Les O'Mahony et le comte de Chambord
(1) Ainsi qualifié dans l'article nécrologique de la Presse du 31 décembre 1858, du Monde dramatique du 13 janvier 1859, etc.
(
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(2) Pierre Jean Louis Casimir de Blacas d'Aulps (1771-1839). Louis XVIII l'avait nommé ministre de la Maison du Roi, grand-maître de la garde-robe et intendant général des Bâtiments de la Couronne.
En 1830, il suivit les Bourbon dans leur exil.
(
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(3) Henri d'Artois, comte de Chambord, petit-fils de Charles X et neveu du duc d'Angoulême qui ont abdiqué en sa faveur
le 2 août 1830, et que ses partisans considèrent
comme le futur roi Henri V. Sa mère est la duchesse de Berry (
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(4) Le soulèvement de la duchesse de Berry, Hugues de Changy, 1986, p 234 ;
Souvenirs Amand d'Haupoul, 1902, p 407
(
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AN : AB/XIX/3302 , Dossier 14 : Lettres au comte Arsène O'Mahony sur les questions religieuses et politiques et les journaux l'Invariable, la Quotidienne, l'Ami de l'Ordre adressées par : la duchesse de Blacas, 2 pièces (s. d.) ; Max de Foresta (13 avril 1838) ; Frapier, 5 pièces (1839-1845) ; de la Grelaye (17 décembre 1839) ; Lecat (J.-B.) (7 mars 1840) ; de Montbel, à Goritz (28 mars 1839) ; Teillard (24 mars 1840) ; l'évêque de Saint-Claude, 2 pièces (1840-1842) ; une marquise, à Prague (République tchèque), sur les ouvres du parti légitimiste et l'exil de la duchesse de Berry (30 septembre 1833) ; 6 pièces non signées ou non identifiées (1833-1840 et s. d.) ; minutes de lettres à un religieux sur la profondeur de l'action de Félicité Robert de Lamennais et sur les doctrines de « l'Avenir » qui gagnent le clergé français, 2 pièces (s. d. [1831]). 1831-1845.