10. René III d'Amphernet
chevalier, marquis d'Amphernet (1681), baron et patron de Pontbellanger, seigneur de Bures, vicomte maire de Vire
René d'Amphernet fut baptisé le 8 octobre 1663 dans l'église paroissiale de Montchauvet (
voir acte) ;
il était âgé de cinq ans et cinq mois environ. Il reçut son prénom de René de son oncle
"messire René d'Amphernet, marquis d'Amphernet, conseiller au parlement de Normandie, son parrain".
Il eut pour marraine noble demoiselle Marguerite Le Cormier de la Bindelière. Le dit parrain mourut
en 1681 et le titre de marquis d'Amphernet passa au filleul.
Conseiller du roi, il succéda dans l'office de Vicomte-Maire de Vire à messire Charles Lambert,
écuyer, seigneur et patron de Vengeons. Renault Lecoq affirme dans ses mémoires qu'il fut
pourvu de cette charge en 1688; M. Cazin avance cette date de deux ans.
En décembre 1689, René d'Amphernet venait de traiter de la charge de vicomte de Vire avec les
héritiers de Guillaume Lambert, dernier vicomte.
Quoi qu'il en soit,
René d'Amphernet était vicomte de Vire lorsqu'il partit sous les ordres du colonel Antoine
de Pellevé, comte de Flers. Il figure dans la liste de 1a compagnie des gentilshommes sous
cette rubrique: " Le sieur de Pontbellenger, vicomte de Vire, 2,500 livres de revenu, non marié."
Le 4 août 1691, messire René d'Amphernet épousa noble damoiselle Marie Lambert, fille de feu messire Charles Lambert, écuyer, seigneur et patron de la paroisse de Vengeons,
conseiller du Roi, et de Michelle de Turgis. Cette même année, par un édit s'appliquant
à toutes les vicomtés, l'office de maire fut enlevé à René d'Amphernet et réuni à
l'office du lieutenant général du bailli de Caen. De l'union du vicomte de Vire avec Marie Lambert naquirent plusieurs enfants dont :
- Gabriel-Jean-Baptiste-Michel, 1692-1748, qui suit ;
- Marie Michelle, 1694-1761, mariée le 9 février 1722 à Pontbellanger, avec Jean-Baptiste de
Collardin, 1696-1727,
seigneur de Rully, Conseiller du Roi en ses conseils, président en la cour des comptes,
aides et finances de Normandie. Ils eurent une fille unique, Louise, qui épousa en 1745
Ferdinant-Charles Ollivier, seigneur châtelain d'Orsonville, Bretonville,
Mondonville-la-Saint-Jean, Roinville-sous-Auneau, Poisac, Aucconville et autres lieux, conseiller du Roi en ses conseils, grand maître enquêteur et général
réformateur des eaux et forêts de France au département de Caen. Le couple Ollivier n'eut pas d'enfants
et se désista d'une partie leurs biens en faveur de Louise Perrine d'Amphernet à l'occasion de son
mariage, et plus tard leur héritière. Madame Ollivier fut présente au mariage d'Antoine-Henri, vicomte de Pontbellanger
auquel elle donnait 100 000 livres. On retrouvera souvent leur nom dans l'histoire de la famille d'Amphernet
;
- Marie Léonore, 1696-?, mariée le 8 juillet 1716 à Pontbellanger, avec Pierre de Chapdelaine, seigneur du Hamel,Conseiller du Roi au baillage et siege présidial de Caen.
En 1702, décéda noble dame Marie Lambert; elle fut inhumée le 13 septembre dans le chœur de
l'église Notre-Dame de Vire, et son cœur, transporté à Pontbellanger et inhumé dans le chœur de l'église. Aux années 1707, 1708 et 1709, messire René d'Amphernet était au nombre des trésoriers de la fabrique de l'église Notre-Dame de Vire.
René épousa en secondes noces, le 20 décembre 1703 à Neuville, Louise Poret, fille de François Poret,
chevalier, sieur et patron de Tréprel, Fresne, Esson et Préaux,
Gouverneur pour le Roy "ès costes du Bessin", et
veuve de Robert Néel, seigneur de Bernières-le-Patry,
alliance dont on ne sait
rien, et en troisièmes noces le 11 avril 1712 , dans l'église de Pontbellanger,
noble dame Jeanne-Magdelaine de Bures, fille de messire François de Bures, chevalier,
seigneur de Bures, et de Jeanne Gréard, son épouse, patronne et dame de Bures et de Beaumorel. Elle était veuve de
Jean de Guernon
De cette union sont issus trois enfants:
- François d'Amphernet, chevalier, baptisé le 17 mai 1713, garde de pavillon de la marine, seigneur et patron de Bures et de Rully, marié le 13 août 1739 avec Antoinette de Cauvet, dame de Saint Gilles Guéhebert, la Dangesse et autres lieux, dont il eut :
- Michel, abbé de Bures, né à Vire le 15 octobre 1747. Traduit devant le tribunal révolutionnaire de Rouen, il y déclara n'avoir prêté aucun des serments exigés par les décrets. Il fut condamné à mort pour avoir répandu son culte superstitieux et fanatique. En effet, sous la Terreur, il porta secours et consolation de la religion dans plus de 60 paroisses du pays de Caux
- Georges François, né le 23 septembre 1754, marié le 15 septembre 1787 à Marie Louise de Morand, dont
Pierre avec lequel s'éteint cette branche, à sa mort en juillet 1868. Marié le 14 septembre 1835, il eut en effet une fille unique, Vitaline, comtesse d'Angerville ;
- Antoinette, née le 11 mai 1762, religieuse.
- Georges-Michel d'Amphernet,
seigneur et patron de Bures et de Bertot, vicomte de Vire,
né au château de Pontbellanger le 6 mai 1714 et baptisé le 9 juillet.
Lieutenant d'infanterie au régiment de Rochechouart, il était vicomte de Vire en 1746. Il a
rempli jusqu'en 1760 les fonctions de subdélégué (le sous-préfet de l'époque) de la ville de Mortain. Il a disparu de manière mystérieuse dans la forêt de Rennes.
Il avait épousé en 1741 en premières noces Renée, fille de Nicolas de la Broise,
seigneur de la Chevrenaye, qui lui
apporta l'hôtel dit d'Amphernet, à Mortain. Veuf le 4 mai 1744 (vue 8/288), il épousa en
secondes noces le 30 janvier 1747 à Rosporden (Kernével), Jeanne Pauline, fille
de Philippe du Gretz de Mont-Saint-Père, chevalier de Saint Louis, lieutenant de vaisseaux du roy,
et de Jeanne-Marie de Gléguennec, dame de Meslien et de Kermadéoua en Kernével (Finistère).
D'après une tradition de famille, il fut assassné avec son domestique dans la forêt de Fougères, en faisant un voyage
de Mortain dans le pays de sa femme. On ne retrouva jamais son corps. La justice entérina son absence
par un acte de tutelle, passé devant le grand bailli de Mortain le 22 avril 1759, "des enfants sous âge de Messire
Georges-Michel d'Amphernet, chevalier, seigneur de Bures et autres lieux, issus de son second mariage avec noble dame
Jeanne-Pauline de Gretz de mon-Saint-Père, vu la longue absence dudit seigneur d'Amphernet et l'incertitude de son retour ..."
C'est sans doute pour cela que, lorsque Jeanne Pauline
fit aveu le 4 janvier 1764 pour le rachat de Kermadeoua, elle est qualifiée "épouse séparée de biens de Georges Michel
d'Amphernet, seigneur de Bures et autres lieux", et non pas "veuve".
Elle mourut 4 ans plus tard.
Le couple eut comme enfants :
- Pierre-Ambroise d'Amphernet, chevalier, né à Pontbellanger, en 1715, baptisé le 3 décembre 1715.
Il fut plusieurs fois blessé dans les guerres des Flandres, fut lieutenant colonel au régiment
du Lyonnais, commanda dans deux campagnes le régiment des recrues de Caen. En 1741 il était
capitaine d'une compagnie de grenadiers qui lui appartenait. Connu des allemands sous le nom
de chevalier d'Enfer, il monta le premier, avec le héros Chevert, à l'assaut de Prague.
En 1747, combattant les espagnols dans l'armée qui campait au Puget de Provence, il
surprit les ennemis dans le poste de Chasteuil et fit prisonniers vingt et un hommes et
le lieutenant. Il fut pensionné le 25 novembre 1766 et mourut en 1786 à Granville. Il était chevalier de Saint-Louis. Il avait épousé Catherine de Billeheust.
Les trois frères étaient co-seigneurs de Bures qu'ils tenaient de leur mère.
Par un traité fait sous seing privé à Mortain le 3 septembre 1755 entre Georges-Michel, tant en son chef que comme
exerçant les droits de Pierre-Ambroise,
et Antoine-Michel, leur neveu (n°12 ci-dessous), ils lui cèdent tous leurs droits sur Bures
moyennant la
somme de 6 000 livres.
René, marquis d'Amphernet, baron et patron de Pontbellanger, vicomte de Vire, mourut
en son manoir de Pontbellanger, à l'âge de 75 ans, le 12 novembre 1736, il fut inhumé le
lendemain dans le chœur de l'église de cette paroisse.
René d'Amphernet, par Hyacinthe Rigaud,
Marie Lambert, sa 1
re épouse, attribué à Nicolas de Largillière, et Jeanne-Madeleine de Bures, sa 3
e épouse
René d'Amphernet de Pontbellanger
11. Gabriel Jean Baptiste Michel d'Amphernet de Pontbellanger
chevalier, seigneur et patron de Pontbellanger et en partie de Bures
Gabriel, 2e du nom, né le 9 septembre 1692 (
voir acte).
Il a été nommé par son grand-père Gabriel, "chevalier, seigneur, baron et patron de Pontbellanger, Montchauvet et Arclais et par Madame Damfernet".
Il mourut le 30 juin 1748 et fut inhumé le lendemain dans le chœur de l'église de Pontbellanger (
voir acte).
Un certificat donné le 15 janvier 1752 par le curé de Vire portait
que de son mariage il restait quatre enfants, deux filles et deux garçons, qui se trouvaient
sans bien «
ayant eu le malheur que Monsieur de Pontbellanger leur père était mort
il y avait environ quatre ans
chargé de dettes considérables qui avaient
absorbé la meilleure partie de leurs biens, de sorte que ces quatre
enfants étaient totalement hors d'état de subvenir non seulement aux dépenses nécessaires pour recevoir l'éducation conforme à leur naissance, mais même à celles qu'il faudrait
pour vivre dans une condition médiocre avec le simple nécessaire. »
Le 25 janvier 1753, l'évèque de Coutances donnait confirmation par un certificat portant
«
qu'il (Gabriel, ndlr) était d'une bonne et ancienne noblesse mais pauvre et que sa succession
était si modique qu'elle n'était
pas suffisante pour nourrir et entretenir quatre enfants qu'il avait laissé et qui par conséquent
avaient besoin de secours pour pouvoir être élevés selon leur état et condition. »
Il avait épousé le 13 février 1730, Madeleine de Guernon de Ranville, fille unique et héritière de Jean et de dame Jeanne-Madeleine de Bures (
voir signatures acte).
Gabriel d'Amphernet eut comme enfants:
12. Antoine-Michel d'Amphernet de Pontbellanger
chevalier, marquis d'Amphernet, baron et patron de Pontbellanger
Né le 13 novembre 1730 et baptisé le 22 suivant à Pontbellanger, il
eut pour parrain et marraine messire Antoine Ruault, chevalier, seigneur et patron
de Mesnilbenoit et noble dame Michelle d'Amphernet, veuve de M. de Rully.
Par lettre du roi du 6 avril 1748, il fut nommé à la charge de lieutenant en la compagnie du chevalier d'Amphernet
dans le régiment d'infanterie du Lyonnais.
Il reçut le 3 janvier 1757 la cession que lui fit Jean-Baptiste, son frère, de
tous ses droits de succession de leurs feus père et mère, à la charge de le loger et nourrir et de lui payer
300 livres de rente viagère.
Pour que son fils aîné puisse entrer dans les pages du roi, il obtint
le certificat suivant : «
Nous Denis-Louis d'Hozier, chevalier, conseiller du Roi en ses
conseils, président en sa cour des comptes, aides et finances de Normandie et commissaire de
Sa Majesté pour lui certifier la noblesse de ses écuyers et de ses pages, Certifions au Roi que Mr d'Anfernet, neveu de Demoiselle Louise Perrine d'Anfernet, reçue dans la maison royale de St Louis à St Cyr le deux avril mil sept cent cinquante
trois, a la noblesse plus que suffisante pour être admis au nombre des pages que Sa Majesté fait élever dans ses écuries, et même que les titres qui nous ont été représentés
justifiant sa noblesse par filiation suivie depuis l'an mil trois cens quatre vingt quinze,
peuvent procurer à monsieur d'Anfernet, son père, l'honneur d'entrer dans les carosses du Roi. En foi de quoi, nous avons signé le présent certificat, auquel nous avons mis l'emprunte du sceau de nos armes, à Paris le dix huit février mil sept cent soixante
neuf. » (voir
ici).
Il présenta une requète au lieutenant général du bailliage de Vire pour que soient corrigées
certaines erreurs dans des actes antérieurs pour "que tous les membres d'une maison aussi
noble et ancienne telle qu'était la maison d'Anfernet
que d'être en état de prouver leur descendance et filiation de la manière la
plus incontestable, afin de pouvoir justifier qu'ils étaient de la qualité requise pour être
admis aux honneurs de la cour des rois de France, réservé à la haute noblesse, ainsi que dans les chapitres nobles et dans les ordres et
religions de chevalerie". Il obtint une ordonnance du 10 octobre 1777 par laquelle il fut ordonné que les erreurs ou omissions
soient rectifiées (voir Chérin).
Il fut admis aux honneurs de la cour sous le
titre de marquis d'Amphernet de Pontbellanger le 12 novembre 1784 (Gazette de
France) et cela explique pourquoi ses fils se faisaient appeler comte et vicomte de Pontbellanger.
On pouvait lire dans
Le Mercure de France (12 nov. 1784 - Preuves de cour)
: «
Haut et puissant seigneur Antoine-Michel, marquis d'Amphernet,
baron de Pontbellanger, lieutenant au régiment de Lyonnais, justifia qu'il avait la qualité
requise pour être admis aux honneurs de la Cour des rois de France réservés à la haute noblesse.
Il eut l'honneur de monter dans les carrosses de Sa Majesté et de suivre le Roi à la chasse. »
Nous n'avons pas connaissance de documents datés entre 1784 et sa mort, dans lesquels ce titre
de marquis aurait été utilisé. Il est probable qu'il tenta de faire revivre le titre de marquis
de René III en le choisissant pour sa présentation au Roi, mais la Révolution l'en empécha !
Le citoyen Anthoine Michel Damphernet, vivant de son bien.
mourut au château
de Pontbellanger le 23 germinal an V (12 avril 1797 -
voir
acte).
Il avait épousé
à Troisgots (Manche) le 24 septembre 1755,
Françoise, fille de Pierre le Forestier et de Jacqueline Aupois.
La bénédiction nuptiale avait été donnée par Pierre Le Forestier, curé de Pontbellanger,
frère de la mariée. Sur le registre, Antoine Michel signe "Damphernet de Pontbellanger" ;
c'est la première fois que l'on voit les deux patronymes accolés
(
voir acte).
Il détenait les titres de sa famille et de celle de Pontbellanger
comme l'indique cette décharge datée de 1765.
Le couple eut les enfants suivants, tous baptisés à Pontbellanger, leur père étant qualifié dans chacun des actes "seigneur et patron de ce lieu" :
- François-Michel, "appelé le comte de Pontbellanger", né le 13 octobre 1755 à
Pontbellanger, fut page du roi en 1769 et page du duc de Penthièvre en 1771.
Il fut ensuite sous-lieutenant (1774) puis lieutenant au régiment de Penthièvre, dragons
capitaine attaché au régiment de Beauvaisis infanterie, capitaine dans Penthièvre infanterie en 1778,
capitaine-major réformé, en 1782, au régiment des dragons du Duc de
Penthièvre, chevalier de Saint-Louis.
Il demanda, ainsi que son frère, les honneurs de la cour, mais ne semble pas s'être présenté. On trouve dans Chérin
la note suivante : « Mr d'Anfernet, comte de Pontbellanger, capitaine de dragons au régiment de Penthièvre. Mr d'Anfernet, vicomte de Pontbellanger, son frère, capitaine de cavalerie au régiment Royal Lorraine, prient Monsieur Chérin d'accélérer le mémoire qu'il doit envoyer à
Monsieur le duc de Coigny pour que l'un et l'autre montent dans les carosses du roi. »
Il était avec son frère à Jersey et celui-ci lui avait fait donner un commandement
à Guernesey. Il a participé au débarquement de Quiberon. Il se faisait appeler le comte de
Pontbellanger d'où la confusion de titre faite par nombre d'historien entre lui et son
frère Antoine Henry qui portait le titre de Vicomte de Pontbellanger. Il servit dans les armées
de l'Ouest où il fut Commandant capitaine d'une compagnie de 117 gentilshommes bretons en
mars 1795, dans la division du Prince de Léon.
Il avait épousé le 15 janvier 1818 mademoiselle Pecou (alias Pewcot) de Cherville. Parmi les
témoins
était
le marquis de Chabanais (Alexandre Louis Gilbert Colbert), cousin germain. On notera que sur l'acte de mariage
le mot "comte" est rayé. Le couple n'eut pas d'enfant.
François-Michel a hérité de sa tante, Louise Perrine, marquise de Colbert Chabannais,
morte en émigration à Londres, pour les biens qu'elle possédait hors de France.
François-Michel, gentilhomme de la chambre du Roi Louis XVIII, mourut à Paris le 5 mars 1821. Sa veuve lui survécut jusqu'au 12 avril 1858. Elle mourut à Paris, rue Saint-Dominique et fut inhumée
dans le cimetière de Pontbellanger, dans une tombe isolée du caveau familial. On lui reprochait en effet d'avoir laissé un château vide
à son neveu Charles-Félix et d'avoir expédié en Angleterre tout ce qu'il contenait.
A son sujet, voir ici.
- Joseph-Michel, né le 13 septembre 1756 à Pontbellanger, officier dans le régiment de Pondichéry, décédé à 29 ans ;
- Jeanne-Anne, née le 6 septembre 1757 à Pontbellanger, portée sur les fonts le lendemain par deux domestiques
du seigneur du lieu, décédée le 19 germinal an VIII au château de Pontbellanger, âgée de 42 ans ;
- Antoine-Henry, "titré vicomte de Pontbellanger", né en 19 janvier 1759
à Pontbellanger, qui suit.
Deux gravures dédiées au comte de Pontbellanger, capitaine au régiment de Penthièvre
13. Antoine-Henri d'Amphernet
vicomte de Pontbellanger
Haut et puissant seigneur Antoine-Henri, capitaine au régiment de Royal-Lorraine, cavalerie,
en 1783, demanda le même honneur que son frère et eut les honneurs
de la Cour en 1786 et reçut de Jean-Marie de Bourbon l'autorisation de porter l'habit d'équipage du roi. Il épousa à Versailles, par contrat
du 29 avril 1787, signé de LL. MM et des princes et princesses de la famille royale, mademoiselle Louise du Bot du Grégo, considérée comme l'une des plus riches héritières de
Bretagne. Elle était la fille unique du haut et puissant messire du Bot, chevalier, seigneur
du Grégo, marquis de La Roche et de Coatarmoal, baron de Laz, comte de Gournois,
vicomte de Curru. seigneur de Trévarez et autres lieux. Elle eut les honneurs de la cour en 1789. Le vicomte d'Amphernet de Pontbellanger signa, avec trois de ses cousins,
la protestation de 1789. Il a émigré dès le début de la Révolution et a assuré la fonction d'aide de camp du Comte d'Artois. En 1795, il rejoint l'armée royale bretonne et
sert sous les ordres de Tinténiac auquel il succède en général en chef. Il est mort à Médreac le 24 février 1796.
Voir ici la fiche qui lui est consacrée, et l'
article wikipedia.
Lorsque Antoine Henri avait suivi le comte d'Artois en exil, Louise avait refusé de l'accompagner. La jeune femme recevait le Général Hoche soit au château de Trévarez, près
Châteauneuf-du-Faou, dans le Finistère soit au château du Vau-de-Quip, près d'Allaire dans le Morbihan. Cette propriété appartenait à sa mère, née M de la Caunelay qui la transmettra directement à son unique petit-fils Charles-Félix, qui suit.
Antoine-Henri
14. Charles-Félix d'Amphernet
vicomte de Pontbellanger
Charles-Felix, né à Quimper, le 9 avril 1788, fit les campagnes d'Italie, d'Espagne
et de Russie. Il fut nommé capitaine après avoir sauvé le général Jomini au passage de la Bérésina.
Il fit partie de l'état-major du vice-roi d'Italie à la campagne de l'Elbe. Il devint ensuite
aide de camp du général de Grouchy, depuis maréchal et pair de France. Au combat de Vauchamps,
où les Français obtinrent un avantage sur les Prussiens, commandés par Blucher, en 1814,
"d'Amphernet de Pontbellanger entra vaillamment le premier dans un carré de trois mille Russes,
dont deux mille demeurèrent prisonniers". Le grade de chef d'escadron lui fut donné sur le champ
de bataille; il reçut également la croix d'honneur sur un champ de bataille pour avoir,
au combat de Saint-Dizier, où Napoléon battit les alliés, en 1814 , traversé avec un escadron
de dragons, malgré un feu d'infanterie très nourri, le faubourg de cette ville et avoir, par
cette manœuvre, rendu toute cette infanterie prisonnière. Il fut nommé officier de la
Légion d'honneur. Ses états de service sous Grouchy le desservirent à la Restauration et mirent
fin à sa carrière militaire. Il est mort à La Barre (près de Redon) le 08 août 1827 laissant pour ses héritiers
les domaines de Trevarez, Pontbellanger, le Grégo, le Vaudequip et La Barre.
Son oncle, appelé le comte de Pontbellanger, avait paru à la cour sous le titre de marquis. Son
père avec celui de vicomte.C'est ce dernier titre que porta Charles-Félix
en probable hommage à son père.
Il avait épousé en 1819 Monique Zulmé Quesnel de la Morinière et eut deux enfants:
- Michel Adrien, qui suit ;
- Antoinette qui a épousé le comte du Fresne de Virel et habite le château du Grégo.
Pour plus de détails sur Charles-Félix,
voir ici
Charles-Félix d'Amphernet de Pontbellanger
15. Michel Adrien d'Amphernet
vicomte puis comte de Pontbellanger
Michel Louis Adrien Marie d'Amphernet, est né à Redon le 3 Juin 1820. Il habitait le château de Pontbellanger (Normandie), que possède la famille d'Amphernet,
sans interruption, depuis bien des siècles. Il s'était défait du domaine de Trevarez, où sa grand-mère Louise recevait Hoche, et où lui-même organisait de grandes
chasses, vendu le 25 juillet 1845 aux frères François et Louis Montjarret de Kerjégu, négociants à Brest, qui érigèrent le château actuel.
Le château de Pontbellanger étant occupé par sa tante Pecou de Cherville, comtesse douairière O'Mahony, qui en a l'usufruit,
Michel, demeurant alors à Rennes, rue des changes, numéro dix, chercha un domaine où s'établir et fit alors l'acquisition du château du Bois de Rocques (Calvados)
par acte passé le 3 mars 1846, dans lequel il est encore qualifié vicomte.
(
voir ici).
Il se marie en premières noces, à Jandun dans les Ardennes, le 27 août 1851, à Louise Alexandrine
Barbin de Broyes, avec laquelle il passe vingt ans de vie conjugale en son château à
Rocques, où elle meurt sans enfants le 6 octobre 1870. Il fut maire de Rocques à partir de 1859
et on trouve sa qualité de comte sur le premier acte d'état civil qu'il signe. Devenu veuf,
il vient vivre à Paris où il possède un appartement au
71 rue Monceau, non loin de la Cité Odiot où habite Louise Alexandrine Lafreté (20 décembre 1825 - 9 mars 1903), née Rivière, et ses deux enfants.
Le dernier acte d'état civil qu'il signe en tant que maire de Rocques est du 28 avril 1872.
Le 12 juillet 1873, trois ans après avoir perdu sa première femme, Michel d'Amphernet de Pontbellanger se marie en secondes noces avec Louise Rivière, elle même veuve depuis
huit ans d' Achille Lafreté (30 octobre 1777 - 24 décembre 1865), qu' elle avait épousé le 26 juin 1856, officier d'infanterie, chevalier de la Légion d'honneur,
fils de Jean Jacques, ancien receveur général des finances de Lorraine et secrétaire du roi en 1780, et d'Angélique Rosalie Jogues de Martinville. Achille était officiellement
le père de deux enfants : Georges Michel et Marthe.
Quatre ans plus tard, le 17 mars 1877, Michel adopte Georges Michel Lafreté, licencié en droit, âgé de 24 ans.
Le 9 juillet de l'année suivante, il adopte Marthe Lafreté, majeure âgée de 22 ans
voir ici. Le frère et la sœur portent alors le nom de Lafreté d'Amphernet de Pontbellanger. Officiellement Georges-Michel et Marthe sont les enfants adoptifs de Michel, mais ils étaient en fait ses enfants adultérins.
Il était membre du Jockey club. Michel-Adrien meurt le 4 octobre 1886 à Pontbellanger. Il était alors Maire de cette commune depuis 10 ans.
16. Georges Michel Lafreté d'Amphernet de Pontbellanger
comte de Pontbellanger
diplomate, magistrat, maire de Pontbellanger à la suite de son père, il est mort sans postérité,
le 27 décembre 1901, dans sa 49ème année. En 1877 il entre en fonction à l'ambassade de France en Autriche (à Vienne), comme attaché (Le Gaulois 1877/11/25). Il occupe toujours ce poste en 1879. Le Figaro du 2 aôut 1880 annonçe
sa démission du ministère des affaires étrangères : "M. de Pontbellanger avait été attaché à l'ambassade du marquis de Vogüé
à Vienne, et venait de subir avec succès l'exament de secrétaire".
En juin 1880 il est donc secrétaire de 3e classe. En 1882 il est 2e substitut du procureur général de la Cochinchine.
En août
1885 il est nommé substitut du procureur de la République près le tribunal de Saïgon.
En septembre 1887 il quitte son poste de conseiller auditeur à la cour d'appel de Saïgon et est appelé à d'autres fonctions.
En juillet 1889, le comte de Pontbellanger, attaché payé à la direction politique (du ministère des affaires étrangères) est chargé des fonctions de commis principal à la même
direction. Dans son numéro du 18 juillet 1890,
Le Temps donne la liste des officiers d'académie dans laquelle figure "Pontbellanger, attaché au ministère des affaires étrangères".
Auguste Pavie raconte : "Un consul (M. de Pontbellanger) m'avait été adjoint lors de mon retour au Siam, l'année précédente (1892), mais son tempérament n'avait
pu se faire aux discussions sans issues avec les Autorités locales, et après quelques mois de séjour, il avait renoncé à sa situation pour rentrer en France".
Au mois d'août le roi du Siam
l'avait décoré de la croix d'officier de l'Elephant blanc au cours de la visite du ministre Pavie. On peut lire dans
Le Temps du 25 juillet 1893 : "Lors de son arrivée à Bangkok, M. Pavie était accompagné d'un consul, M. de Pontbellanger, bien connu en Cochinchine et au Cambodge, où il a fait un long séjour et où il a laissé de bons souvenirs. A la suite
d'altercations assez vives avec le ministre des affaires étrangères siamois, M. de Pontbellanger s'est décidé à quitter le Siam. Il n'a pas été remplacé."
En février 1894 il publie dans la
Revue
de Géographie l'article intitulé "Bangkok et le royaume de Siam. Agriculture, Industrie et Commerce", signé Comte de Pontbellanger, Consul de France. Le 31 août le ministre Hanotaux écrit au Comte de Pontbellanger, consul de France à Bangkok.
Consul de 1ère classe il part en 1895, à la demande du gouverneur général de l'Indo-Chine, pour Hanoï par le paquebot-poste de l'Extrème-Orient qui appareille à Marseille le 14 avril.
"M. de Pontbellanger, consul de France de 2ème classe, mis par le Ministère des Affaires étrangères à la disposition de M. le Gouverneur général de l'Indo-Chine, est appelé à servir sous les ordres de M. le Secrétaire général du Gouvernement général de l'Indo-Chine. Il aura le rang et la solde de Résident de 1ère classe (9 000 fr + 9 000 fr de supplément colonial)."
On peut lire dans
Le Monde illustré du 25 septembre 1897 : "le comte de Pontbellanger - il y en a quelques uns - avait quitté Bangkok, rappelé par son gouvernement à cause de son énergie, mais prédisant avec vigueur des malheurs prochains à ce peuple siamois pesant peu dans la balance des peuples."
Par décret du 11 août 1899, il est nommé conseiller à la cour d'appel du Sénégal (emploi créé) à Saint-Louis.
Par décret du 6 août 1901 il est nommé Procureur de la République à Bingerville, chef du service judiciaire de la Côte d'Ivoire, du Dahomey et de la Guinée. Le choix de Bingerville comme siège du tribunal d'appel était critiqué.
"M. de Pontbellanger, fut envoyé en Afrique pour reconnaitre le terrain. Il vit Bingerville et il en mourut. Cette expérience parut suffisante." (Journal des chambres de commerce 1902/05/10).
Son beau-frère lui avait racheté le château de Pontbellanger. Il avait épousé à Toulon, le 4 avril 1895, Marie Martin,
fille d'un négociant parisien. Avec lui s'éteint la branche aînée de la Maison d'Amphernet. Son cousin Michel,
de la branche cadette (dite bretonne), marquis d'Amphernet, reprend le nom et les armes des Pontbellanger et se fait appeler marquis d'Amphernet de Pontbellanger.
Georges-Michel était très lié avec son cousin de la branche bretonne, Jonathas, qui était en poste à Saïgon en même temps que lui.
Georges-Michel et annonce de son décès dans le "Journal des débats politiques et littéraires" du 5 janvier 1902