Nos cousins LAWLOR
Nouvelle Zélande
Afrique du Sud



Armoiries O'Lawlor ou O'Lalor






Notre ancêtre Michel O'Mahony eut cinq enfants de son épouse Helena Holles, à savoir Eugène, Barthélemy, Eleonor, Ann et Elizabeth. Nous savons très peu de choses sur l'aîné, sinon qu'il portait le titre d'esquire (dérivé du français écuyer ; à cette époque il s'appliquait aux membre de la "gentry" qui ne possédaient pas de titres supérieurs), habitait à Castlefarm (Molahiffe), était juge de paix pour le comté de Kerry, prêta en 1776 le serment d'allégeance à la couronne d'Angleterre (obligatoire pour bénéficier des droits civiques et pouvoir travailler dans l'administration ; depuis 1774 on n'était plus obligé de renier la religion catholique), fut marié à Margaret de Courcy dont il n'eut pas d'enfants, aida financièrement son frère en Emigration (1799)et mourut en 1814. Nous connaissons bien la vie et la carrière de Barthélemy, comte O'Mahony (1748-1825), auteur de la branche française de cette famille irlandaise (voir ici). Des trois sœurs, jusqu'à présent, nous ne connaissions rien de plus que leurs prénoms.

La récente découverte d'un contrat de mariage établi en 1783 entre Eugene O'M et Hughes Lawlor, nous permet de dire que l'une d'elles, Elizabeth, avait épousé en 1783 Hugh Lawlor, né vers 1750.

Les Lawlor, Lalor, Lalour, Lawler (avec ou sans O'), en irlandais O'Leathlaoghair, sont les noms d'un des 7 "septs" de Laois (ou Leix, autrefois comté de Queens), dans la province du Leinster [sept est utilisé en Irlande plutôt que clan]. Les chefs qui survécurent au massacre de Mullaghmast en 1577, furent dépossédés de leurs terres et transplantés en Kerry où subsistent encore de nombreuses branches de cette famille. Patrick Crosbie fut un des acteurs majeurs de cette transplantation qui fut formalisée par un accord qu'il passa le jour de la Saint Patrick 1607 avec les chefs des 7 septs. Pour les O'Lawlor, la signature est celle de "Teig Lalour", ce qui montre qu'il était à cette époque le chef du sept, dont 87 membres furent transplantés avec lui et anglicisèrent le nom en Lawlor ou Lawler (ceux qui étaient restés dans le Laois conservèrent Lalor). On notera que ce Teig Lalour était le frère de notre ancêtre Winifred, qui épousa John Crosbie, évêque protestant d'Arfert, frère du dit Patrick (Sur les Crosbie, voir ici).

Parmi ces familles qui subsistaient en Kerry au XIXe siècle, deux d'entre elles méritent d'être citées à cause de leurs liens avec les O'Mahony : Mais nous nous limiterons ici à l'étude des descendants de Michel O'Mahony.

Hugues Lawlor et Elizabeth O'Mahony, furent donc mariés par contrat du 10 novembre 1783. Le dit contrat était conclu entre Hugh Lawlor, Eugène O'Mahony et Elizabeth O'Mahony. La présence du frère aîné semble indiquer que leur père était déjà mort.




Registre d'enregistrement des contrats et autres actes

Un mémo d'un contrat ou accord portant la date du 10e jour de novembre 1783, fait entre Hugh Lawlor de Clorundongan dans le comté de Kerry, gentilhomme, d'une part et Eugene Mahony de Castlefarm de Merlinge dans le même comté, gentilhomme, d'autre part, et Elizabeth Mahony du même comté en 3e partie, par lequel, un mariage devant être bientôt solennisé entre Hugh Lawlor et Elizabeth Mahony, etc. ... se connecter sur family search et aller ici



Le couple eut 5 enfants, qui sont donc les cousins germains d'Arsène O'Mahony, fils de Barthélemy :
  1. Michael Hugh Lawlor, qui suit ;
  2. Hugh Lawlor, né en 1787, médecin ;
  3. James Lawlor 1789-1869 émigra en Nouvelle Ecosse, Canada. Il fut marié à Monique David, de Tracadie (Nouvelle-Ecosse, Canada) où tous deux sont morts. Ils eurent 3 filles et 3 garçons. Chaque fille épousa un Deslauriers (ou Delaurey, nom très répandu en Nouvelle Ecosse) d'où nombreuse descendance de ce nom. Il semble que seul un fils atteignit l'âge adulte, John, marié vers 1855 à Jacqueline Smith et dont ignore tout de leur descendance ;
  4. Marie-Ann, 1791-1833, morte d'apoplexie à Killarney, sans avoir été mariée semble-t-il ;
  5. Elizabeth, née le 3 mars 1799, sur laquelle nous ne savons rien.


I.- "Michael" Hugh LAWLOR, cousin germain d'Arsène O'Mahony, est né le 8 octobre 1786 à Killarney, Kerry, Irlande.

 

"I Michael Lawlor of Killarney in the County of Kerry Gent son of Hugh Lawlor late of Killarney aforesaid deceased presented for the appointment of cadet by the Lord Lieutenant of Ireland do make oath and swear that I have caused search to be made for a parish register whereby to ascertain my age but am unable to produce the same there being none to be found, and further I make oath and swear that from the information of my parents and other relations which information sincerely believe to be true that I was born in the parish of Killarney In the County of Kerry on the eight day of October in the year one thousand seven hundred and eight six and that I am not at this time under the age of fifteen or above twenty two years. Witness by hand this 12th of February 1808 in the year of our lord one thousand eight hundred and eight. Sworn before me this 12th of February 1808 ? Mahony."

 

"Moi, Michael Lawlor de Killarney dans le comté de Kerry, Gentilhomme, fils de défunt Hugh Lawlor de Killarney, présenté par le Lord Lieutenant d'Irlande pour la nomination des cadets, prête serment et jure que j'ai fait rechercher un registre paroissial afin de vérifier mon âge, mais que je ne suis pas en mesure de le produire car il n'en existe pas, et en outre je prête serment et jure que d'après les informations de mes parents et d'autres relations que je croie sincèrement vraies les informations selon lesquelles je suis né dans la paroisse de Killarney dans le comté de Kerry le huit octobre de l'an mille sept cent huit six et que je ne suis pas en ce moment mineur de quinze ans ou plus de vingt-deux ans. Certifié par ma signature ce 12 février 1808, année de notre seigneur mille huit cent huit. Déclaré sous serment devant moi ? Mahony le 12 février 1808" .

 

(source : forum RootsChat Delany/Delaney of Cork qui cite le site findmypast)



Il entra dans l'armée comme cadet en 1808, fut lieutenant en second en 1809, lieutenant en 1814 (18 mai) et capitaine en 1823 (brevet du 9 avril). Il embarqua à bord du William Pitt qui partit de Porthmouth le 7 juillet 1809 et arriva à Madras (Inde) le 28 mars 1810. Servant dans l'armée britannique indienne, au 10e "Regiment of Madras Native Infanterie". Il servit à Fort St. George (Madras) (voir ici annuaire 1819) puis au fort de Seringapatam (aujourd'hui Srirangapatna) dont il était le capitaine-adjudant ("Fort adjutant") à l'état-major, lorsqu'il fut mortellement blessé. Il mourut à Maïssour (Mysore, Mysuru) le 30 mars 1824, âgé de 37 ans, laissant un fils dont on pense généralement que la mère était une "bibi" locale, que l'on connait sous le prénom de Mary.



       
Uniforme du "10th Regiment of Madras Native Infanterie", photo prise en 1890 du fort de Seringapatam et coupure du journal "The Oriental Herald"



II.- Henry Charles LAWLOR, auteur des Lawlor de Nouvelle Zélande, cousin issu de germains de Maurice O'Mahony, fils unique de Michaël Hugh Lawlor, est né à Seringapatam, Madras, Inde, le 19 décembre 1814. Il fut éduqué en Ecosse où il fit des études de droit et devint avocat. Il épousa le 2 août 1840 en la cathédrale Sainte-Marie d'Edimbourg Anne Caroline Thomas, née le 28 janvier 1817 à Cawnpore (aujourd'hui Kanpur), Inde. Le traité de Waitangi, signé en février 1840 entre la couronne britannique et différents chefs maoris, incorporait la Nouvelle-Zélande à l'empire britannique et donnait des droits équivalents aux Maoris et aux Britanniques. Encouragé comme tant d'autres par les efforts de la New Zealand Company, créée à Londres pour promouvoir la colonisation, le jeune couple décida d'émigrer vers la nouvelle colonie. Il quitta Greenock Harbor à bord du navire Brilliant le 28 décembre 1840 et débarqua sur la plage du petit campement de Cornwallis (aujourd'hui Karangahape Peninsula à Auckland) le 20 octobre 1841, soit 301 jours plus tard, à la grande surprise des colons qui croyaient le navire abîmé en mer. Les passagers étaient au nombre de 27, incluant deux nouveaux nés, dont Marie Anne LAWLOR, née à bord le 11 juillet ! On leur avait promis une ville bien établie, mais ils ne trouvèrent rien d'autre que la plage et la brousse ! Les maoris de la péninsule d'Awhitu les aidèrent à construire des huttes et leur fournirent des produits frais. Henry Charles prit des parts dans une scierie qui fit faillite au bout de six mois. La famille retourna alors habiter la petite maison qu'elle avait construite à Cornwallis et y resta neuf années, pendant lesquelles naquirent 2 autres enfants.

En 1850, la famille déménagea à Onehunga, village fondé en 1846 pour les anciens soldats des régiments dits "fencibles" auxquels on avait donné des terres (aujourd'hui faubourg d'Auckland). Sir George Grey, gouverneur de Nouvelle Zélande obtint à Henry un emploi de greffier du tribunal.

En février 1863, le gouverneur Grey le nomma "resident magistrate" à Coromandel, "warden" avec des appointements de 350 £ et percepteur des revenus des champs aurifères (sans appointements) ; et en juillet de la même année, il était également nommé magistrat résident pour les terres indigènes pour 50 £ annuelles supplémentaires. En mai 1865, il fut nommé magistrat résident pour Eastern Hauraki avec un appointements de 400 £ par an.

Les magistrats résidents étaient chargés de régler les petits litiges, comme le faisaient nos juges de paix créés en 1790 et remplacés en 1958 par les tribunaux d'instance et les médiateurs. Les "warden's courts" étaient des tribunaux spécialisés dans des secteurs particuliers, en l'occurence ici celui des mines d'or. Le gouverneur nommait des "wardens", également sortes de juges de paix, pour régler les problèmes et les différends concernant les plaintes minières.




NOMINAL RETURN OF ALL OFFICERS IN THE EMPLOY OF THE GOVERNMENT:
THEIR DUTIES, SALARIES, LOCATION, AND DATES OF APPOINTMENT. 1966
-cliquez sur l'image pour agrandir-



Un nommé William Hunt fit le 10 août 1867 une découverte importante d'or dans le courant de la rivière Kuranui à l'extrémité nord de la ville de Thames et la société "Thames Goldfield" fut créée suite à un accord avec les maoris locaux. Quelques mois seulement après, Henry Lawlor s'installa à Thames et y fit venir sa femme et ses enfants, restés à Onehunga en raison des guerres maories de 63-64 et de la nécessaire éducation des enfants. Son salaire était alors de 400 £ ; il prit sa retraite le 30 juin 1868 avec une pension de130 £. Avec sa famille il se retira à Tararu, à 7 kms de Thames. Il continua cependant certaines activités comme en témoigne une lettre écrite en juin 1874 à propos d'un voyage à Whangarei pour y tenir un tribunal le 10, qu'il signait "H. Charles Lawlor, Revising Officer for the Electoral District of Mongonui and Bay of Islands".

Henry Charles était très croyant et, bien que n'étant pas pasteur, il faisait le culte, comme il l'avait fait sur le bateau durant la traversée puis à Cornwallis pendant des années. Il avait reçut en 1861 sa première licence de lecteur laïc dans l'église Saint-Pierre d'Onehunga. Le 20 février 1870, il avait organisé une congrégation à Tararu, et y tenait des services chaque semaine. Ces services avaient lieu sur la plage ou dans les maisons des colons, Henry s'y rendant à pieds depuis Thames pour les organiser. Il y avait ensuite créé une école du dimanche pour les enfants anglicans. En 1872 il persuada M. Graham de donner un terrain pour y construire un lieu de culte et en 1880 il dirigea la construction de l'église Saint-Jean l'Evangéliste.

Il mourut le 4 décembre 1894, et la notice nécrologique du Church Gazette parla de lui comme étant le plus ancien lecteur laïc de l'Église en Nouvelle-Zélande après trente-trois ans de service. Il était veuf depuis le 3 août précédent. Tous deux furent enterrés au cimetière de Tararu.



  
Henry-Charles Lawlor et Ann-Caroline Thomas




Tombe des époux Lawlor.




Eglise St Jean l'Evangéliste, construite pour Henry Charles Lawlor pour qu'il puisse faire le culte à Tararu.



Leurs enfants furent :
  1. Ann Caroline, née à bord du Brilliant le 11 juillet 1841, morte le 21 octobre 1905 à Lyttelton, Christchurch City, Canterbury, New Zealand, à l'âge de 64 ans, mariée en premières noces le 20 octobre 1865 à Taranaki, avec James Daniel LEE, dont 4 enfants et en secondes noces en 1877 avec Edward THOMSON, d'où 2 filles ;
  2. Elizabeth Foulis, née le 8 juillet 1846 à Karangahake, morte le 11 juillet 1922 à Auckland, à l'âge de 76 ans, mariée le 4 octobre 1873 à Tararu, avec George Edward THOM, né le 27 août 1834 à Shoalhaven Heads, New South Wales, Australie, mort le 14 février 1896 à Thames, (maladie pulmonaire des mineurs) à l'âge de 61 ans, d'où 8 enfants ;
  3. Henri Charles Thomas, né le 30 août 1849 à Karangahake, auteur d'une branche en Afrique du Sud, qui suit en IIIa ;
  4. Laura Louisa, née le 16 juillet 1851 à Onehunga et morte après quelques jours ;
  5. George James, né le 28 octobre 1852 à Onehunga, qui suivra en IIIB ;
  6. Theodore Minet, né le 4 octobre 1854 à Onehunga qui suivra son frère en IIIC ;
  7. Elinor Elizabeth, née le 11 novembre 1856 à Onehunga, morte le 27 mars 1927 à Tauranga, Bay Of Plenty, mariée à Frederick Bridges KENSINGTON, né le 7 mars 1852 à Worton, Wiltshire, Angleterre, décédé le 29 novembre 1932 à Oropi, Bay Of Plenty, à l'âge de 80 ans ;
  8. Mary Louisa, née le 28 décembre 1858 à Onehunga, morte le 19 février 1921, âgée de 62 ans, mariée à Wynne Charles Stewart GRAY le 20 août 1877, d'où 6 enfants ;
  9. Flora Hastings, née le 15 février 1863 à Onehunga et morte à Thames le 24 mars 1937, à l'âge de 74 ans, mariée à Robert BURRA (1840-1910).



           
Les filles de Henry-Charles Lawlor et Ann-Caroline Thomas
Ann-Caroline, Elizabeth-Foulis, Elinor-Elizabeth, Lary-Louisa et Flora-Hastings.







IIIa.- Henry "Charles" Thomas LAWLOR (Charlie), fils aîné d'Henry Charles, est né le 30 août 1849 à Karangahake. Il est l'auteur d'une branche en Afrique du Sud.

Il travailla dans le secteur minier. On sait qu'en janvier 1884 il se rendit en territoire maori avec son frère George James , et il laissa dans son journal leurs impressions très intéressantes sur ce peuple. Ils allèrent d'abord à Roturua où ils investirent dans les mines. Le jour suivant, ils se rendirent à Tauranga où : les Maoris y ont très gentiment mis un vieux moulin à farine à notre disposition, et nous ont invités à rester, ils nous ont appelés pour partager leur souper avec eux, composé de poisson bouilli et de pommes de terre, dont ils nous ont donné un plat empilé, nous avons tout mangé, puis ils nous ont donné du thé et du pain. Peu de temps après, nous nous sommes baignés dans la rivière, avec E Wi (William) notre hôte, ce qui nous a beaucoup rafraîchi après le long vagabond poussiéreux que nous avions, à environ 20 miles. Le soir, beaucoup de jeunes hommes et femmes sont entrés dans le moulin et ont passé quelques heures à faire des tours de gymnastique à cordes, etc. Ils sont ensuite rentrés tranquillement à la maison et nous avons dormi profondément jusqu'au matin. Le lendemain, le contact amical se poursuivit : Nous avons pris le petit déjeuner avec les Maoris qui pensaient qu'ils ne pouvaient pas en faire assez pour nous, nous nous sommes ensuite baignés et avons jeté un coup d'oil aux alentours. J'ai été amusé par la façon dont les femmes lavent leurs vêtements, elles ont apporté leur linge à un petit ruisseau, à travers lequel elles ont placé une large planche, elles ont ensuite mouillé et savonné soigneusement le vêtement et l'ont mis sur la planche, et ont commencé à le battre avec un bâton d'environ 18 pouces de long par 3/4 de pouce d'épaisseur, après chaque demi-douzaine de coups, ils le retournaient et recommençaient à le frapper comme auparavant, ils chantaient généralement une chanson triste pendant le processus. Si, comme à cette occasion, c'était une bonne journée de séchage, ils mettent les vêtements juste séchés et lavent ceux qu'ils portaient. À Awa Hou, à 11 kilomètres d'Ohinemutu, ils ont passé la nuit avec le professeur de l'école natale, qui semble bien s'entendre avec les Maories, ils ne lui volent jamais bien qu'ils le fassent à quelqu'un d'autre qu'ils le peuvent. Wairoa, près du lac Tarawera, Nous sommes allés directement à l'hôtel Terrace et nous avons été assiégés par un essaim de Maoris tout comme les Arabes voulant chacun rendre un service pour obtenir de l'argent, nous leur avons rapidement montré que nous n'avions pas peur et les avons traités assez froidement. Ils ont été conduits de l'autre côté du lac jusqu'aux terrasses roses et blanches par six jeunes Maoris fidèles, Apara, le capitaine et guide Kate Middlemas, la brave femme qui porte la médaille de la Humane Society pour sauver la vie d'un vieil homme qui se noyait. Elle parlait très bien anglais et nous faisait rire. Le lendemain matin, Lawlor a enregistré ce qu'ils considéraient comme une tranche divertissante de la vie maorie: Nous avons été réveillés par un grand bruit de Maoris, en regardant dehors, nous avons vu une femme d'âge moyen venir le long de la rue en marchant très lourdement et en faisant un ou deux pas de temps en temps, et brandissant un bâton, tout le temps elle hurlait du haut de sa voix. Nous nous sommes assurés qu'un tort avait été fait à ses relations et qu'elle allait avoir un taua [parti de guerre] 288 dans la colonie, alors nous sommes allés voir le plaisir. À cette époque, la vieille femme marchait de long en large le long d'un chemin, à un rythme très rapide, foulant si fort que nous pouvions sentir le sol trembler, elle gesticulait sauvagement et dansait la marche de la polka de temps en temps, puis éclatait en chanson, quand elle a dû se retourner, elle a sauté si vite qu'on pourrait penser qu'elle s'attendait à attraper quelqu'un derrière elle. Pendant tout ce temps, les Maoris du village ont écouté ce qu'elle disait. Charlie a demandé à l'un d'eux quel utu (argent) elle essayait d'extorquer, pensait-elle obtenir 20 £. Il a dit qu'elle essayait d'obtenir tout ce qu'elle pouvait, mais si les Maoris disaient qu'elle devait prendre 10 £, elle devrait être satisfaite. Au moment où nous sommes partis, nous avons vu l'accusé commencer ses voyages, comme la femme, pour avoir son mot à dire.

Son investissement dans les mines d'or ne satisfit sans doute pas ses espoirs, ce qui le poussa à tenter sa chance en Afrique du Sud où la découverte de l'or dans les républiques boers de Transvaal et d'Orange en 1886 déclencha une formidable ruée d'hommes et de capitaux. Johannesbourg poussa comme un champignon. Il écrivit à son frère (ses impressions sur Maurice et Madascar) écrites "à son retour à Johannesbourg" en 1890, sans que l'on sache si ce furent des escales lors de son émigration ou un voyage ultérieur.

Quand il arriva dans ce pays, il avait la quarantaine et avait déjà acquis une solide expérience minière. Il fut d'abord employé à la "Jumpers Gold Mining Company" à Doornfontein, près de Johannesbourg. Il s'intéressa ensuite à deux mines de diamants, l'une dans l'Etat Libre d'Orange (sans doute la mine de Gilboa près de Ladyland où naquit son fils) et l'autre dans le Transval. C'est à cette époque qu'il rencontra, en 1898, sa compagne Anna Marghareta Johanna Swart, née le 14 octobre 1868 à Prieska (ville proche des mines de Kimberley), divorcée de Stephan Benadies (ou Bernade) avec lequel elle avait eu 2 fils. Ayant attrapé le scarlatine, elle mourut à Johannesburg le 7 février 1908. Lui-même mourut à Johannesbourg le 12 août 1923 "après une courte et douloureuse maladie" selon le Thames Star (NZ) du 5 novembre 1923. Sur l'acte de décès, il est précisé qu'il était "Battery manager", c'est à dire responsable des broyeurs utilisés dans les mines.



  
Henry-Charles-Thomas Lawlor



IVa.- James Thomas LAWLOR (Jim), leur fils unique, né le 28 mai 1899 à Ladybrand, Etat libre d'Orange, Afrique du Sud, fut baptisé à Johannesburg, diocèse de Pretoria, le 26 juillet 1905 et mourut le 21 mai 1989 à Durban. Il fut marié le 3 juillet 1925 à Milfred "Alma" Stock (1902-1978), dont il divorça en 1930. Il se remaria en 1933 avec Margaret "Eileen" Sheridan (ca 1911-2000).

  
James-Thomas, et son fils Ken.




Rand Pieoneers Monument, Pioneers Park, Johannesburg : Plaque commémorative portant les noms de Henri-Charles-Thomas et de son fils James-Thomas
Un "Rand Pioneers" est l'un de ceux qui, par leur activité, leur entreprise ou leur industrie, a été le père fondateur de la société de Johannesburg à partir de 1886.
Le Rand est une zone entourant Johannesburg, ce qui devait être le cœur des mines d'or de l'Afrique du Sud.



[Merci à Selwyn Bosch pour son aide sur cette branche].







IIIb.- George James LAWLOR, deuxième fils d'Henry Charles, est né à Onehunga le 28 octobre 1852. Il épousa le 22 juin 1876 à Otahuhu Augusta Eliza Gray. Son grand-père, John Gray, arrivé en Nouvelle Zélande en 1847 avec le Royal New Zealand Fencible Corps, lieutenant-colonel, puis magistrat résident (1848), député au premier parlement néo-zélandais (1853).

En janvier 1884 il se rendit en territoire maori avec son frère aîné, comme nous l'avons vu plus haut, sans grand succès non plus, puisque nous le retrouvons finalement agent d'assurance, ce qui le faisait se déplacer beaucoup dans la province pour prospecter des clients. Un article de la Ohinemuri Gazette du 22 août 1896 nous apprend qu'il attrapa une pneunomie lors d'un de ses voyages. En 1906, alors qu'il était agent à Thames pour la compagnie A.M.P., voyant que la ville commençait à décliner, et que de l'or avait été découvert à Waihi (province d'Auckland), il y déménagea, pensant y trouver une meilleurs situation. En 1908 il était nommé juge de paix (Auckland Star du 11 juin). Il y mourut le 4 mars 1913, et y fut enterré. Peu après Eliza déménagea à Auckland où elle vécut avec sa fille Charlotte, Manakau road. Elle y est morte le 21 avril 1933 et fut enterrée auprès de son mari au au cimetière de Waihi. On pouvait lire dans le Thames Star du 20 avril : "La mort de Mme George Lawlor, une résidente de Thames depuis près de 50 ans, est survenue à Tapu hier soir, des suites d' une soudaine crise cardiaque. Mme Lawlor vint à Thames avec son défunt mari, M. George Lawlor, peu après l'ouverture des champs aurifères de Thames et fut associée à la vie sociale et philanthropique de la ville jusqu'il y a quelques années, quand son cœur commença à faiblir. Lui survivent 2 filles, Mme. N.B. Lush, de Te Kuiti, et Melle C. Lawlor, de Tapu, Thames.



George James Lawlor



Aucune descendance porteuse du nom Lawlor n'est issue de ce couple qui n'eut que des filles, au nombre de quatre. Elles furent d'abord éduquées par une gouvernante, jusqu'à ce que leur père commençant à perdre de l'argent dans ses affaites, les envoie à l'école de garçons de Thames, supprime les leçons de piano, etc. Ce sont :
  1. Mary Augusta 1877-1925 mariée avec Arthur Earle Elliers DODD, dont descendance ;
  2. Charlotte Lilian 1879-1941, non mariée, auteure devenue assez connue, voir ici ;
  3. Winifred 1882 mariée avec William Newell Butler LUSK, dont descendance ;
  4. Maribel Georgina 1885 mariée en 1912 (18 spt) avec George HARRIS, du Geological Survey Department à Wellington, dont au moins un fils, chef d'escadrille de la R.A.F. néo-zélandaise, tué en Europe en 1942.




Tombe des époux Lawlor au cimetière de Waihi, Hauraki District, Waikato, Block F, Lot 86
" In Loving Memory of George James Lawlor Beloved Husband of Augusta Eliza Lawlor died 4th Marth 1913 Aged 60 Years - Peace Perfect Peace"
"Also Augusta His Loved Wife Died 21st April 1933 Aged 77"







IIIc.- Theodore Minet Haultain LAWLOR, troisième fils d'Henry Charles, est né à Onehunga le 4 octobre 1854. Il fut envoyé en Ecosse en 1865 et fit ses études à Edimbourg. De retour en Nouvelle-Zélande en 1871, il se livra à des activités minières à Thames, à Tairua et à Owharoa, puis entra dans la fonction publique (Département de la Justice) en 1880 en tant que greffier adjoint à Marton. En septembre 1882 il fut nommé greffier du tribunal d'instance de Picton et greffier du "Licensing Comitee" (de nos jours chargé des demandes de licence d'alcool) pour les districts de Picton et ses faubourgs. Il était également registraire des naissances, mariages et morts (officier d'état civil) et inspecteur des vaccinations pour le même district. Le 16 mai 1884 il fut nommé greffier du tribunal d'instance d'Havelock, greffier chef de la "warden's court" du district de Marlbourough, "receiver of gold revenue and mining registrar" (percepteur des impôts sur l'or) pour le même district, et greffier du "Licensing Comitee" de Havelock et Pelorus. De là, il fut transféré dans divers postes de la colonie jusqu'en 1888, date à laquelle il fut nommé à Te Aroha greffier de la cour, registraire (officier public chargé de tenir les dossiers du tribunal) minier et séquestre des revenus de Goldfields pour le district de Coromandel. Le 12 juin 1891, il signe "Theo. M. Lawlor, Returning Officer for the Electoral district of Te Ahora" l'annonce d'une élection pour remplacer un membre de ce district. Le New Zealand Herald du 28 octobre 1892 le cite comme un des "native land purchase officers" à Te Haroha. En octobre 1892, il fut transféré à Coromandel (il y est cité dans l'annuaire de la province d'Auckland de 1902) et ensuite à Kumara, dans le Westland. Il fut ensuite (octobre 1907) greffier adjoint à la "magistrate'court" (remplaçant les magistrats résidents) de Napier puis greffier à celle d'Hastings (Novembre). Il resta dans cet emploi jusqu'à sa retraite en 1919 (lire ici l'article du Hastings Standard relatant la fête de départ). Il avait été nommé en 1915 greffier de la commission de licences (Licensing committee) pour le district d'Hawke's Bay. Il est mort le 31 janvier 1924 à Napier, Hawke's Bay, à 69 ans et est enterré au cimetière Hastings à Hawkes. Il avait épousé le 2 juillet 1888 en l'église Saint-Georges de Thames Kate Parnell Cleave (1868-1952).



Theodore Minet Lawlor et Kate Parnell Cleave



Le couple eut quatre enfants :
  1. Theodore "George" (1889-1941), rescapé du transport de troupes Marquette coulé le 23 octobre 1915 sur la route entre l'Égypte et le golfe de Salonique (150 morts). Il épousa Matilda Jane Roulston (1881-1952) en 1919 et mourut en 1941 âgé de 51 ans ;
  2. Thomas Henry Loraine, fiancé quand la guerre éclata, il s'engagea et fut tué le 4 août 1916 à l'âge de 25 ans et est enterré au cimetière des Trois arbres à Steewerck, dans le Pas-de-Calais en France ;
  3. Henry Charles (1896-1972), marié à Ursula Muriel Scheele (1895-1954) en 1923, enterrés à Takapau Cemetery, Takapau, Hawke's Bay, New Zealand ;
  4. Annie Cora, mariée à Ralph DOUGLAS en 1921.