Les Marmousets
1388-1392




portrait
Attentat contre le connétable de Clisson, que l'on peut considérer comme le chef des Marmousets
Enluminure française, XVe s. Tiré des Chroniques de Jean Froissart. BnF




Le 3 novembre 1388, au retour d'une expédition contre le duc de Gueldre, Charles VI convoqua le Conseil du roi et remercia ses oncles pour les services qu'ils lui ont rendus : il avait vingt ans et il prenait le pouvoir. Il confia le gouvernement à d'anciens conseillers de son père, éliminés du pouvoir par les ducs durant la minorité du roi, qui furent appelés les marmousets, qui signifiait "petits vieux", nom donné ironiquement par le parti des princes, qu'on appelait les sires de Fleurs de Lys. Leur administration prudente et honnête fit donner au roi le surnom de Bien-Aimé.

L'entourage politique de Charles V avait, pour une grande part, été composé d'officiers issus de la bourgeoisie ou de familles récemment anoblies. Ces gens, comme les Dormans, les Orgemont, les Bureau, les Braque ou les Le Mercier, étaient considérés par l'ancienne aristocratie comme des parvenus, et par le peuple comme des profiteurs. Ils étaient en fait le produit de la promotion sociale des juristes et des financiers, conséquence de la place de plus en plus grande tenue par les problèmes financiers et par les affaires juridiques dans le gouvernement. On peut à bien des égards les comparer aux « légistes » et aux autres conseillers de Philippe le Bel ; c'est pourquoi on a souvent parlé d'une seconde génération de légistes. En fait, les financiers, comme Le Mercier et Braque, jouèrent un rôle essentiel.

La folie du roi, qui se déclara en août 1392, permit le retour au gouvernement des ducs de Bourgogne et de Berry, concurrencés cette fois par le jeune frère du roi, le duc Louis d'Orléans. Les Marmousets furent définitivement écartés.

Les principaux marmousets (nos ancêtres étant en rose) furent :