Attentat contre le connétable de Clisson, que l'on peut considérer comme le chef des Marmousets
Enluminure française, XVe s. Tiré des Chroniques de Jean Froissart. BnF
Le 3 novembre 1388, au retour d'une expédition contre le duc de Gueldre, Charles VI convoqua le Conseil du roi et remercia ses oncles pour
les services qu'ils lui ont rendus : il avait vingt ans et il prenait le pouvoir. Il confia le gouvernement à d'anciens conseillers de son père,
éliminés du pouvoir par les ducs durant la minorité du roi,
qui furent appelés les
marmousets, qui signifiait "petits vieux", nom donné ironiquement par le parti des princes, qu'on appelait les
sires de Fleurs de Lys. Leur administration prudente et honnête fit donner au roi le surnom de
Bien-Aimé.
L'entourage politique de Charles V avait, pour une grande part, été composé d'officiers issus de la bourgeoisie ou de familles récemment anoblies.
Ces gens, comme les Dormans, les Orgemont, les Bureau, les Braque ou les Le Mercier, étaient considérés par l'ancienne aristocratie comme
des parvenus, et par le peuple comme des profiteurs. Ils étaient en fait le produit de la promotion sociale des juristes et des financiers,
conséquence de la place de plus en plus grande tenue par les problèmes financiers et par les affaires juridiques dans le gouvernement.
On peut à bien des égards les comparer aux « légistes » et aux autres conseillers de Philippe le Bel ; c'est pourquoi on a souvent parlé d'une
seconde génération de légistes. En fait, les financiers, comme Le Mercier et Braque, jouèrent un rôle essentiel.
La folie du roi, qui se déclara en août 1392, permit le retour au gouvernement des ducs de Bourgogne et de Berry, concurrencés cette fois par le
jeune frère du roi, le duc Louis d'Orléans. Les Marmousets furent définitivement écartés.
Les principaux marmousets (nos ancêtres étant en rose) furent :
Ceux pour lequel ce qualificatif est indiscutable et qui eurent un rôle très important dans la conduite des affaires du pays :
- Olivier de Clisson, connétable de France, considéré comme leur chef ;
- Nicolas du Bosc, évêque de Bayeux, général conseiller sur le fait des aides ;
- Jean Le Mercier, dit de Noviant voir ici ;
- Jean de Montagu voir ici ;
- Bureau de La Rivière voir ici ;
- Pierre de Villaines, dit Le Bègue de Villaines, grand écuyer de France, sénéchal de Carcassonne, roi d'Yvetot (1401).
Les marmousets étaient entourés d'hommes fidèles que John Bell Hennerman (Who were the Marmousets) qualifie de "marmousets moins largement identifiés au parti",
auxquels on ne peut sans doute pas donne le qualificatif de marmouset car ils n'étaient pas au conseil du roi. On pourrait plutôt les qualifier
de conseillers, amis proches, partisans, etc. des marmousets.
- Pierre Aycelin, cardinal de Laon, mort (probablement) empoisonné le 8 novembre 1388 ;
- Jean de Mauquenchy, dit Mouton, maréchal de France voir ici ;
- Guillaume des Bordes, porte oriflamme de France, conseiller chambellan de Charles V ;
- Ferry Cassinel, évêque d'Auxerre ;
- Pierre de Chevreuse, trésorier de France ;
- Arnaud de Corbie, chancelier de France ;
- Guillaume d'Estouteville, évêque de Lisieux ;
- Jean d'Estouteville, conseiller du roi ;
- Enguerrand d'Eudin, gouverneur du Dauphiné voir ici ;
- Jean de Garencières, seigneur de Croissy-en-Brie, chambellan du duc d'Orléans, maître d'hôtel due Charles VI ;
- Jean de La Grange, cardinal d'Amiens ;
- Guillaume Martel, chambellan du roi, porte-oriflamme de France ;
- Guillaume, vicomte de Melun et comte de Tancarville, grand bouteiller de France ;
- Philippe de Moulins, évêque de Noyon ;
- Jean de Roussay, échanson, chambellan de Louis duc d'Orléans (1391-1407), chambellan de Charles VI (1380-1422) grand maitre de l'hotel d'Isabeau de Bavière ;
- Jean de Vienne, seigneur de Roulans, amiral de France, ami proche de Clisson ;