La maison Le Bas
branche de Girangy





  
des ex-libris de la famille Le Bas (Olivier





Aignan Le Bas, fils de Jean, marchand, est né à Ivoy-le-Pré (Cher) où il est décédé le 23 janvier 1588. Il fut marié en 1567 à Catherine Jaupitre, fille d'Etienne, régent royal à Aubigny et de Jeanne Lore, dame de Leschenau.

Aignan Le Bas, dit l'Aîné, marchand tanneur à Ivoy en 1594, greffier de 1606 à 1623, notaire des seigneuries d'Ivoy et Malvoisine de 1613 à 1623, notaire de la baronnie de la Chapelle-d'Anguillon, fut marié à Marie Dabert, puis à Marguerite de Beaulne, fille d'Antoine, receveur de la seigneurie de Menetou-Salon, et d'une demoiselle Le Bas. Il eut 5 enfants du 1er lit et 6 du second. Parmi les enfants du premier lit: Aignan (auteur de la branche non anoblie) et François, qui suit.

François Le Bas, est le premier de cette famille à affirmer son ascension sociale en coupant avec son ancienne famille de tanneurs et de marchands. Il est la souche des rameaux de Girangy, de Montargis et du Plessis. Né le 29 mars 1613 à Ivoy-le-Pré, il fut attiré à Paris par son parrain François Sabatier, qui le fit entrer en 1634 comme commis chez Monsieur Le Pages, trésorier général de l'extraordinaire des guerres, puis il fut secrétaire au service de Mazarin, futur ministre. Il grimpa d'emploi en emploi, secrétaire de la Chambre du Roi le 7 janvier 1639, conseiller du Roi en 1641, Trésorier des Ponts et Chaussées, en Champagne, le 1er octobre 1645, Maître d'Hôtel ordinaire du Roi le 6 juillet 1653, Conseiller d'Etat le 10 mars 1657 puis en 1659 conseiller du Roi en ses conseils d'Etat et privé. Il fut aussi intendant des affaires des ducs de Nevers. Enrichi, il acquit sur Julien du Vivier la charge de secrétaire du Roi, maison et couronne de France et de ses finances. Pour 40 000 livres il en fut pourvu le 30 octobre 1665. Mais il mourut peu après, au mois de mars 1666, apportant ainsi la noblesse héréditaire à ses enfants. Il avait racheté de son père et d'un parent la totalité de la terre de Leschenau, venant des Jaupitre, et y reconstruit le château dans son état actuel avec une chapelle dédiée à Saint François d'Assise (Lachesnay). Il avait épousé le 22 février 1653 Catherine Roger dont il eut trois fils représentés par les trois chênes de ses armoiries :
  1. Claude-Louis Le Bas de Montargis (1659-1731), marquis de Bouchet-Valgrand, seigneur de Vanves, trésorier de l'extraordinaire des guerres (1701) et garde du trésor royal (1708) , greffier des Ordres du Roi (1716) et Conseiller d'Etat, marié avec Catherine Henriette, fille de Jules Hardouin-Mansart, petit neveu du grand Mansart, et d'Anne Bodin. Il fit construire un hôtel particulier place Vendôme. Ils habitaient le château de Vanves, construit pour eux par Hardouin-Mansart.
  2. Louis Le Bas de Girangy (1660-1722), qui suit ;
  3. Michel-François Le Bas du Plessis, seigneur de Plessis-Saint-Jean, de Pailly, de Clévent et de Lescheneau, fût Trésorier de l'Estraordinaire des Guerres sur la démission de son frère en 1709. Il mourut en 1725 laissant plusieurs enfants de son mariage avec Charlotte de Serre, dont Charles, conseiller au Parlement de Paris qui épousa sa cousine germaine Marie-Catherine Le Bas de Girangy. Il est l'auteur des branches du Plessis, de Bouclans, des marquis de Courmont.
   
Claude-Louis Le Bas de Montargis et ses armoiries dessinées par Charles d'Hozier dans l'Armorial général de France



Le château de Leschenau fut construit par François Le Bas au XVIIéme près d'Ivoy-le-Pré, dans le Cher.
Son fils, Claude Le Bas de Montargis vendit sa terre de Lescheneau en 1680 à Joseph de Monnot, seigneur de Vieil-Mannay.





Louis Le Bas de Girangy, auteur de la branche de Girangy qui nous intéresse ici, est né le 1er août 1660. Ecuyer, seigneur de Girangy et de Claye-Souilly, il était conseiller du roi et trésorier général des gardes du corps et des grenadiers à cheval. Il est décédé à Paris le 16 octobre 1722. Il avait été marié par contrat du 21 décembre 1698 par devant Bellanger, à Marie-Anne, fille de Jean de Sauvion, avocat au Parlement et Françoise Renouard, sœur de Charles Renouard de La Touanne, trésorier de l'Extraordinalre des guerres. La dot de la future était de 80 000 livres et celle du futur de 260 000. Marie-Anne décéde 6 mois après et en 1706 il épouse Marie Catherine Quentin, fille d'un perruquier de renom, anobli en 1693, qui devint premier barbier puis porte-manteau ordinaire du roi Louis XIV, et d'une dame d'atours de la dauphine de Bavière, devenue par la suite femme de chambre de la duchesse de Bourgogne (voir ici). Par cette alliance avec Marie Catherine Quentin, Louis entrait dans une famille récement anoblie et comportant déjà de nombreux proches du roi, tels que : ses frères, Louis Quentin et Jean Quentin de Champlost, premiers valets de garde-robe du Roi ; son beau frère, le marquis d'Esgrigy , chevalier de Saint-Louis, alors colonel du régiment de Forez ; son oncle François Quentin, dit Quentin de la Vienne, 1er marquis de Champcenetz, gouverneur et capitaine des chasses des châteaux des Tuileries et de Meudon ; son cousin germain, fils du précédent, dit Quentin de Richebourg, qui succédera à son père comme gouverneur du château de Meudon ; le marquis de Denonville , ancien gouverneur de la Nouvelle France et maintenant sous gouverneur des enfants de France, beau père de sa cousine germaine Jeanne Catherine Quentin de La Vienne ; Guillaume Le Brun du Brueil, Cornette-blanche de France , mari d'une autre cousine germaine, Elisabeth ; son cousin issu de germain, Charles Bonaventure Quentin de Richebourg, futur marquis de Sancergues, Précy et Coudray, qui est alors conseiller du roi. ; Louis Urbain Lefèvre de Caumartin, arrière petit-fils du célèbre garde des sceaux de France, lui-même conseiller d'état et intendant des finances de Louis XIV est le mari de sa cousine issu de germaine .

Il avait acquis une maison rue de l'Université sur Thomas de Bragelonne le 1er décembre 1712 (voir ici) et une partie de la seigneurie de Claye par adjudication sur saisie des biens de Jean Baptiste Anjorrand, avec les fiefs de Lagrange, Meresse, Arzillière, Courbault la Prerière et des Prés à Piessy ou Tiessy le 20 août 1711.

Il eut neuf enfants de son second mariage :
  1. Marie-Catherine (1707-1737) mariée à son cousin Charles Le Bas du Plessis, conseiller à la 5e chambre des enquêtes du parlement de Paris ;
  2. Angélique (1708-1712) ;
  3. Louis-Michel (1709-1711) ;
  4. Charles-Louis (1711-1713) ;
  5. Marie-Thérèse (1713-) mariée à Jean-Philippe Le Clerc ;
  6. Henriette-Catherine (1714-1715) ;
  7. Pierre-René (1715-1769), qui suit ;
  8. Louis-César (1717-1791), dit le chevalier de Claye, lieutenant-colonel au régiment des dragons de la Reine en 1769, marié à Elizabeth du Barry de Perreou, d'où descendance Le Bas de Girangy de Claye ;
  9. Anne-Madeleine (1721-1770) a épousé en 1740 Claude-François Boquet de Courbouzon, deuxième président à mortier du nom au Parlement de Besançon et père de Claude Antoine, cité plus bas.



Anne-Madeleine dont descendent également les O'Mahony



Pierre-René Le Bas de Girangy, est né le 20 décembre 1715 à Paris et fut baptisé à Saint-Sulpice. Enseigne au régiment de Forez le 28 mai 1731, lieutenant le 20 septembre 1732, gentilhomme ordinaire de la Maison du Roi le 6 septembre 1736, capitaine de cavalerie au régiment de Chappy (depuis de Bellefonds) le 5 novembre 1737, il est reçu chevalier de Saint Louis le 21 juillet 1745 et quitte le service en 1747. Il devient premier maître d'hôtel de la Maison du Roi. En 1745 il vend sa seigneurie de Claye à Melchior, vicomte de Polignac et entre en possession par retrait lignager du Boisgeloup et du fief d'Aumont ainsi que des meubles et du matériel contenu au château de Boisgeloup. Il habitait Paris avec son épouse, locataire Place Royale d'une maison appartenant à l'Hôtel Dieu, l'immeuble leur appartenant rue de l'Université étant loué au marquis de Broglie. Il habitait une partie de l'année au château de Boisgeloup. Il reçut une lettre datée du 6 mars 1747 de Versailles dans laquelle le comte d'Argenson lui annonçait que le Roi venait de lui accorder une pension de retraite de 600 livres. Il est décédé le 28 avril 1769, dans sa maison de la place Royale, et il fut inhumé à Saint-Sulpice. (source : Michel de Rivero-Denjean)


 : 
Pierre-René le Bas de Girangy et son épouse Marie Anne Suzanne Rouälle, dame de Boisgeloup

  
Le château de Boisgeloup, près de Gisors, a été apporté à la famille Le Bas de Girangy au milieu du XVIIIème siècle par Marie de Rouäle, dame de Boisgeloup, dont la famille avait acquit le château vers 1713.
En 1814 ou 1815, ils ont du choisir entre Boisdeloup et Courbouzon et se sont défait du premier.
Trois propriétaires s'y sont succédés jusqu'à ce que Picasso s'en porte acquéreur en 1930. Un de ses petits-fils en est actuellement propriétaire. (source Damien Labrot)





Il avait épousé le 1er février 1747, en l'église Saint-Louis en l'île, Marie Anne Suzanne Rouälle, dame de Boisgeloup, fille de Louis Rouälle, écuyer, seigneur de Rouville, d'Aumont et autres lieux, conseiller du Roi, payeur des rentes de l'hôtel de ville, dont il eut :
  1. Louis René (1748-1811), baron de Claye, chevalier de Saint-Louis, mousquetaire réformé avec commission de capitaine de cavalerie ;
  2. Alexandre Claude Narcisse (1750-1781) ;
  3. Louise-Suzanne, née en 1755 ;
  4. Charles-Pierre (1760-1831), qui suit ;
  5. Anne-Nicole, née en 1762.

Louis-René, le fils aîné, toile 73cmx58cm vendue 6 196 € en 2011 chez Drouot
"Portrait de Louis René Lebas de Girangy
mousquetaire reformé avec commission
de Capitaine de Cavalerie né le
3 7bre 1748 fils de P. R. Lebas
de Girangy et de M. A. S. Roualles
Peint le 3 7bre 1778"



Charles Pierre Le Bas de Girangy est né à Paris le 8 septembre 1760 et a été baptisé à Saint-Sulpice ayant pour parrain Etienne Louis Roualle, conseiller au Parlement et pour marraine Adélaïde Julie Garnier d'Isle, épouse du fermier général Louis Antoine Mirbeau de Neuville, écuyer. Il entra dans les Gardes du Corps, compagnie du Luxembourg, le 27/12/1776 et fut capitaine de cavalerie en 1783. Il a épousé à Besançon (paroisse Saint-Pierre) le 27 juin 1791, Marie Marguerite Françoise, que l'on surnommait Victoire, fille du président Claude Antoine Catherine Boquet de Courbouzon, 3ème Président à Mortier du nom au Parlement de Franche Comté (voir extrait du registre des mariages). Le jeune marié, par ailleurs cousin des Courbouzon, avait été sous officier aux Gardes du Corps de Louis XVI et s'était trouvé aux funestes journées de Versailles avant le licenciement de la Maison du Roi (voir ici). Peu après le mariage, le jeune ménage prit le parti d'émigrer en Allemagne, accompagné dans cette escapade par madame de Courbouzon et sa sœur la chanoinesse Chifflet de Fangis, ainsi que par deux jeunes sœurs de Victoire, alors âgées de quinze et sept ans. Leur fuite devant les armées révolutionnaires les mena de Hanovre à Brunswick et enfin à Wolfenbuttel.



Charles Pierre Le Bas de Girangy, à l'époque de son mariage
(communiqué par Monsieur Damien Labrot)

  
Charles Pierre Le Bas de Girangy et son épouse Victoire Bocquet de Courbouzon



Comme tous ceux de son état, Charles Pierre de Girangy commença par servir, chez les Princes d'abord, puis à l'armée de Condé. Il était avec le régiment de Broglie Infanterie en 1794. Licencié en décembre 1795. En 1797 il rejoignit sa famille à Hidelsheim près d'Hanovre. Les décès des trois premiers enfants, faute de nourriture, en dit assez long sur le montant et la régularité des soldes. Les secours des allemands et le travail de tous, permirent de passer les mauvais caps. Ces épreuves révélèrent les aptitudes de Charles Pierre pour les arts mécaniques : lors de la paix d'Amiens (25 mars 1802), le choix se posait même de savoir si, l'affaire de tissage montée près de Wolfenbuttel prospérant, il était avantageux ou non de regagner la France.



Miniature réputée représenter Charles Pierre Le Bas de Girangy, à son retour d'émigration
(communiqué par Monsieur Damien Labrot)



C'est bien le parti que prit le ménage. Il s'installa d'abord au Boisdeloup, près de Gisors, puis vers 1810 se décida pour la Franche Comté, et Courbouzon (voir ici). Réintégré le 1er juin 1814 dans les Gardes du Corps, compagnie de Raguse, il est promu maréchal des logis le 1er juillet suivant, chef d'escadron le 3 octobre 1814, major de cavalerie le 1er février 1815. Charles Pierre accompagna Louis XVIII dans sa fuite vers Gand lors des Cent Jours. Il fut mis à la retraite le 1er novembre 1815, avec la croix de Saint Louis (1/7/1814) et le grade d'officier dans la Légion d'honneur (15/7/1815).

Actif, la sinécure de conseiller de préfecture du Jura qui lui avait été offerte en 1818 ne pouvait lui suffire. Il se lança avec succès dans l'exploitation de carrières de plâtre sur le territoire de Courbouzon, ce qui assura à la famille une prospérité certaine après sa mort, survenue dans cette maison le 31 janvier 1831. Sa veuve, une des dernières chanoinesses non professes du chapitre de Lons, décédera au même lieu le 4 juin 1866 (lire son éloge funêbre par le vicomte Chifflet).

Elle avait vu disparaître, entre autres, deux de ses filles, dont l'aînée, Adèle, en 1857, née en émigration en Allemagne le 14 novembre 1796 à Hanovre, qui avait épousé le 26 novembre 1817 à Courbouzon, Paul Eugène GARNIER de FALLETANS et en 1852 sa sœur Pauline, née le 20 décembre 1797 à Brunswick, qui avait épousé le 5 février 1817 à Courbouzon, Charles, marquis de Richard d'Ivry. En 1834 elle avait également enterré son fils Théodore, tué à 30 ans au service de la reine Marie du Portugal et, en 1859, son unique petit-fils Charles Jean Guy, jeune conseiller de préfecture sur lequel reposaient les espoirs d'un père (Maurice Le Bas de Girangy (1799-1871), marié à Anne de Bessey de Contenson) qui avait quitté la Cour de Besançon en 1830.

Monsieur et madame Le Bas de Girangy avaient eu douze enfants dont seulement quatre eurent une descendance. Parmi ceux-ci, Adèle, et un fils, Maurice, qui eut lui-même trois enfants dont un seul fils, Charles Jean Guy, mort à 27 ans le 23 novembre 1859 à Hyères (83), avec lequel s'éteignait la branche de Girangy qui avait eu pour auteur François Le Bas. Seul neuf nous sont connus :
  1. Adèle Le Bas de Girangy (Hanovre 1796-Dole 1857) mariée à Paul Eugène Garnier de Falletans. Ils sont les parents de la comtesse O'Mahony (3e épouse d'Arsène) ;
  2. Pauline (Brunswick 1797-Bourbon-Lancy 1852), mariée à Charles, 2ème marquis de Richard d'Ivry, mère du célèbre compositeur et dont descendent les Gillet de Thorey, Choderlos de Laclos, Lauriston, Lassus de Saint Genies, Fredault, Larminat, Passerat de la Chapelle ;
  3. Maurice (Wolfenbüttel 1799-Courbouzon 1871) d'où descendent les Rance de Guiseuil, Rotalier. Il avait épousé le 10 octobre 1831 Anne du Bessey de Contenson au château de Sercy dont il eut trois enfants dont un seul fils, Charles Jean Guy, mort à 27 ans le 23 novembre 1859 à Hyères (83), avec lequel s'éteignait la branche de Girangy. ;
  4. Louise néee en 1800 et décédée jeune en Allemagne ;
  5. Reine ( Wolfenböttel 1802-Dole 1894) ;
  6. Théodore (Boisgeloup 1804-1824) tué à 20 ans au passage de la Bidassoa au Portugal ;
  7. Frédérique (Boisgeloup 1807-Dole 1887);
  8. Claire Fidèle (Boisgeloup 1808-Dole 1879), mariée en 1838 à Jacques Désiré Arnaud Texier de la Pommeraye, colonel de la Garde de Paris, d'où postérité Champeaux de Saucy et Brocheton de Circourt ;
  9. Marie Adélaïde (Courbouzon 1814-Courbouzon 1855).



         
Adèle (coll. O'M), Pauline (coll. Decharme) et Maurice (coll. O'M)






Sources :
Les Gardes du corps de Louis XVI, faisant référence au dossier SHAT 3Yf 34288 et 1Yf 2503)
"Postérité de Jean Jacques Chifflet"