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Maison LE SENECHAL DE KERCADO


Branche de Molac


   
à gauche les armes initiales (sceau d'Olivier en 1262), identiques à celles des Rohan du Gué-de-l'Isle
Les armes sont à sept macles car les écus étant plus étroits vers la pointe, elle n'en pouvait contenir qu'une.
Quand les écus ont été élargis par le bas (17e siècle), on en a ajouté deux (à droite)
Les armes sont identiques à celles de Rohan, à l'exception des émaux, même ancienneté et même nombre de macles aux mêmes époques





Cette Maison tire son nom de la charge de Grand Sénéchal de Bretagne qu'elle occupait héréditairement depuis sa création par Eudon II, souverain de Bretagne (1148-1156). Un fief était attaché à cette dignité et s'appelait la Sénéchallie. Il était composé des châtellenies de Cœrniel, la Mortedonon, Uzel, Saint-Caradec, Cadelac, Molac, et formait avec les autres droits de la charge, un revenu de 3 000 livres de rente, selon un acte de 1259. Dans certains documents on peut lire que la maison Le Sénéchal est une branche cadette de celle des Rohan, mais la famille "n'a jamais soutenu la positive ni acquiescé à la négative".
Le Sénéchal de Kercado eut les honneurs de la cour le 29 mars 1777 au titre de marquis.

A chaque page de l'histoire de France, on trouve cette famille honorablement citée. Elle n'a jamais cessé de donner, par les armes, des preuves actives de sa fidélité au Roi, et on garde le souvenir de Jean de Kercado qui, à la bataille de Pavie, voyant un arquebusier tirer sur François 1er se précipita entre lui et le monarque, et, par le sacrifice de sa vie, sauva celle du Roi. Avant la Révolution, sept colonels de ce nom furent tués à la tête de leurs régiments, aux sièges de Lerida, de Turin, de Prague, à la bataille de Senef, etc. Jamais leur ardeur ne se démentit et, chose plus rare, dans une si longue lignée, ils furent toujours fidèles à leurs principes.

La terre de Kercado (autrefois Carcado), à Saint-Gonnery dans le Morbihan, fut apportée par une héritière de ce nom, en 1320, dans la Maison de Le Sénéchal, qui toujours l'a possédée. Par lettres patentes données en décembre 1624 et enregistrées au Parlement de Bretagne le 9 octobre 1626, la terre du Bot (près du bourg de Saint-Caradec) est réunie à celle de Carcado (en Saint-Gonnery) et l'ensemble érigé en baronnie en faveur de François le Sénéchal de Carcado, et plus tard en marquisat de Carcado.

Il y a en Bretagne deux terres et fiefs du nom de Molac. Le premier, appelé communément Molac aux Bretons, situé en la paroisse de Saint-Caradec, à quelques km de la baronnie de Carcado, est possédé par la maison de Le Sénéchal, seigneur de Carcado, depuis près de sept siècles. L'autre terre, fief et baronnie de Molac, distante d'une soixantaine de km de Molac aux Bretons, semble avoir été possédée par les premiers et anciens possesseurs de Molac aux Bretons, mais elle est entrée dans la maison de Rosmadec il y a environ un siècle et demi, et elle est aujourd'hui possédée, ainsi que la première, par Corentin-Joseph Le Sénéchal de Carcado, marquis de Molac,héritier de cette baronnie de Molac du chef de son aïeule maternelle Marie-Anne de Rosmadec (La Chesnaye des Bois).

► Les ascendants de Maurice O'Mahony sont écrits en rose


les sires Grands-Sénéchaux féodés et héréditaires de Bretagne

  1. Daniel, connu par la charte de la fondation qu'Alain de Rohan et Constance de Bretagne, sa femme, firent de l'abbaye de Bonrepos au diocèse de Quimper la veille de la fête de Saint-Jean Baptiste de l'an 1184, charte dans laquelle il est cité témoin, comme il l'est dans une seconde charte par laquelle le même Alain de Rohan confirma, peu d'années après, une donation faite à l'abbaye de quelques églises situées en Angleterre.

  2. Fraval, qualifié "chevalier et fils de Daniel" dans un acte de 1204 et un autre de 1213. Il eut deux fils : Olivier, qui suit, et Alain, qualifié "Sire Sénéchal féodé et héréditaire de Rohan, chevalier, et fils de Fraval le Sénéchal" dans une charte de l'abbaye de Bonrepos, datée de l'an 1254. En 1252 il fut faite une enquête définissant les droits de la charge de sénéchal. Il y est dit que la première prérogative du sénéchal, après celle de porter la bannière et de commander les nobles, était le pouvoir de se délivrer aux plaids généraux, d'y mener les sujets, de les congédier, de leur ôter leur héritage et de le donner à d'autres ; qu'il lui appartenait d'instituer un lieutenant en toutes barres et juridictions pour y rendre la justice et mettre un sergent général et féodé qui devait être noble ; qu'outre cela il levait le vingtième de toutes fermes, baillées, tailles, aydes, taxes et amendes, etc.

  3. Olivier, chevalier, sire et sénéchal féodé, fut témoin en 1262 d'une transaction et scella l'acte de son sceau. Il eu de grande démélées avec Alain VI, vicomte de Rohan, sur les droits qu'il exerçait dans le vicomté.

  4. Fraval II a la qualité de chevalier dans une charte de 1272. Il fut père d'Olivier dans la descendance duquel s'éteindra en 1641 le droit de sénéchal, et d'Eudon.
    • Olivier II, Sire, sénéchal féodé et héréditaire de Rohan, n'eut qu'une fille, Jeanne, qu'il laissa héritière du droit de sénéchal féodé et de la Sénéchallie attachée à ce droit. Elle épousa Josselin de Trébrimoel qui n'eut de ce mariage qu'une fille, Marie, restée comme sa mère sénéchalle de Rohan. Elle porta tous ses biens en mariage à Guy de Molac, sire de Molac, qui les transmit à ses descendants mâles jusqu'à Guy de Molac, son arrière-petit-fils, dernier du nom, qui mourut en 1411, laissant pour fille unique et héritère Jeanne de Molac, déjà mariée avec Pierre de Rieux, plus tard maréchal de France, qui devint ainsi sénéchal féodé de Rohan. Le couple n'ayant pas eu d'enfant, les droits de la Sénéchallie, avec le titre de sénéchal féodé héréditaire de Rohan passèrent à Gui de La Chapelle, petit-fils d'une sœur de Guy de Molac. Ayant été tué en 1429, celui qui lui succéda dans la Sénéchallie fut son fils Jean, sire de La Chapelle et de Molac, qui rendit aveu au vicomte de Rohan le 2 décembre 1432. Lui succédèrent ses deux fils Jean de La Chapelle, mort en 1477 sans lignée, et Alain, sire de la Chapelle, de Molac, de Serent, de Pestivien, vicomte de Bignan, chambellan du duc de Bretagne, capitaine d'une compagnie d'Ordonnances, qui mourut en 1506 laissant de Louise de Malestroit un fils et deux filles. Le fils, Guion de La Chapelle se mit en possession de la Sénéchallie et des biens de son père, mais n'en jouit pas longtemps, étant mort en 1510 sans avoir été marié. Ils passèrent donc à sa sœur Ysabeau, ou plutôt à son mari, Jean de Rohan, Grand-Maître de Bretagne, qui devint ainsi le 18e sénéchal féodé de Rohan. Ysabeau étant morte sans postérité en 1519, sa succession fut recueillie par sa sœur Jeanne de La Chapelle, mariée en premières noces à Jean de Rosmadec, dont elle eut Alain de Rosmadec qui épousa le 8 mai 1528 Jeanne, fille aînée de Tannegui du Chastel, qui laissa Tannegui de Rosmadec, baron de Molac, Sénéchal de Rohan, vicomte de Bignah, chevalier de Saint-Michel, lieutenant de Sa Majesté en Bretagne, dont le petit-fils, Sébastien de Rosmadec, marquis de Rosmadec, comte de La Chapelle, baron de Molac, etc., gouverneur de Dinan et de Quimper, vendit à Marguerite de Rohan, héritière du dernier duc, par acte du 8 mai 1641, tous les droits de la Sénéchallie avec ce qui restait du domaine. Ainsi s'éteignait après plus de cinq siècles ce droit de sénéchal de Rohan.
    • Eudon, qui suit.

  5. Eudon ou Eon, , eut de son frère en partage en autres seigneuries, celle du Bot, dans la paroisse de Saint-Caradec. Il épousa Olive, dame de Kercado, héritière de son nom, qui le rendit père de cinq fils dont il est souvent parlé dans historiens de Bretagne.


  6. branche des Le Sénéchal de Kercado




    Le château de Carcado (Kercado) à Saint-Gonnery près de Pontivy (56) vers 1850
    Le premier château, avec tourelle et pont-levis fut brûlé durant la ligue en 1597
    le deuxième fut vendu nationalement en 1794 et rasé au milieu du XIXe siècle par Mme de la Pervenchère, dernière héritière des Kercado-Molac
    l'édifice actuel, qui est une transformation des dépendances, possède deux cadrans solaires.


    Cadastre napoléonien (voir section entière)


     
  7. Alain son fils aîné et principal héritier, et en cette qualité seigneur de Kercado et du Bot, mourut en 1372 dans son manoir du Bot. Il avait épousé en premières noces Jeanne de Plœuc dont il eut une fille, et en secondes noces Johanette du Pont, de la maison de Pont-l'Abbé, dont il eut Even, qui suit, et Pierre qui fut tué à la défense du poste de Montmartre en 1411.

  8.  
  9. Even, seigneur de Kercado, du Bot, etc., hérita de la seigneurie de Brohais en qualité de plus proche parent de Guillot de Quenesquen. Il mit son sceau sur un acte du vicomte de Rohan, daté du 26 août 1419, lequel sceau était de sept macles à une cotice, pour marque de la juveigneurie des seigneurs de Kercado et leur descendance des anciens sires sénéchaux féodés et héréditaires de Rohan. Even accompagna le duc de Bretagne et son frère le duc de Richemont, dans le voyage qu'ils firent à Amiens en 1423 pour ménager un accommendement entre le roi Charles VII et les Anglais. Il passa un accord avec Olivier du Chastel le 9 octobre 1429, accord scellé du même sceau que ci-dessus. Il mourut dans le cours de la même année. Il avait épousé Jeanne de La Vache et eut de ce mariage sept fils et deux filles.

  10.  
  11. Thibauld, chevalier, seigneur de Kercado, du Bot, de Brohais, etc., était en outre seigneur de Noyant et de Pilmil dans le Maine, et du Preil Robert en Anjou. François 1er, duc de Bretagne, lui donna le commandement d'une armée qu'il envoya en Normandie contre les Anglais, sur lesquels il remporta plusieurs avantages, comme l'indique une ordonnaNce du duc en sa faveur expédiée le 11 octobre 1447 : Mandons à nos amés et féaux conseillers les gens tenans nos générales assignations, de délivrer la somme de six cens écus d'or à notre feal chevalier Thebauld le Senechal, seigneur de Kercado, en récompense des troupes et gens de guerre que ledit chevalier a conduit pour notre service dans la Normandie, et de la valeur qu'il a témoignée en beaucoup de bonnes et notables occasions, etc. Les 18 janvier 1454 et 19 novembre 1455 Thibault reçu deux actes d'hommage-lige et il ne vécut pas longtemps après.
    Il épousa Jeanne, fille de Jean du Fou, ambassadeur de Bretagne en France en 1390, un des plus grands noms de la province, qui descendait d'Ehwarn, vicomte et prince de Leon au Xe siècle. Elle apporta en dot en 1414 la seigneurie de Plesse-Chamillart et la châtellenie de Courcelle-la-Tour, dans le Maine. Il avait eu de son alliance un fils et trois filles.

  12.  
  13. Guillaume, seigneur de Kercado, du Bot-Saint-Caradec, de Brohais en Bretagne, de la chatellenie de Courcelle-la-Tour, de la Plesse-Chamillart dans le Maine, etc., épousa en premières noces le 1er janvier 1444 Sybille Le Veyer, dont le père s'était démis en sa faveur, deux ans plus tôt, de son manoir de Coetmenech, et dont la marrraine, nommée Sybille Le Veyer également, lui avait don du tiers de ses héritages et d'une grande quantité de meubles précieux. Etant morte sans laisser d'enfants, Guillaume épousa en secondes noces le 12 octobre 1463, Yolande de Rohan du Gué-de-L'Isle, arrière-petite-fille d'Alain, vicomte de Rohan. De cette alliance en faveur de laquelle Jean de Rohan donna à sa sœur 200 écus d'or et une rente de 40 livres, sortirent plusieurs enfants dont seul l'aîné est connu comme héritier principal de ses père et mère. Jean, qui suit. Guillaume était à la montre (réunion de tous les hommes d'armes) de Vannes du 8 septembre 1464.

  14.  
  15. Jean, chevalier, seigneur de Kercado, du Bot-Saint-Caradec, de Brohais, etc. fut mis, à la mort de son père, sous la garde de sa mère, comme il apparait dans une sentence rendue aux Plaids généraux de Pontivy le 11 octobre 1473 et d'autres documents de 1477. Il avait eu aussi d'abord pour curateur Yvon du Fou, ainsi qualifié en 1474, puis son oncle Jean de Rohan, ainsi qualifié en 1481 et 1483. Il épousa Simone, fille de Louis d'Avaugour (qui n'est ni celui qui épousa Anne de Malestroit, comme certains le croient à tort, ni même du nom d'Avaugour déjà presque entièrement éteint, mais seulement un gentilhomme de la Maison de Bellouan, dont le bisayeur appelé Jean de Bellouan avait épousé Blanche d'Avaugour, petite-fille de Louis et Anne de Malestroit, et en contractant ce mariage, s'était engagé à prendre le nom et les armes de sa femme). Elle porta en dot à son mari le partage qui lui fut donné dans les seigneuries de Saint-Lean et de Vay. Jean Le Sénéchal était déjà mort en septembre 1497. Leurs enfants furent Jean, qui fut tué à la bataille de Pavie en protégeant le Roi, Guillaume, qui suit et Marie.



  16.    
    Simone d'Avaugour et son fils Jean Le Sénéchal


     
  17. Guillaume II, seigneur de Kercado, du Bot-Saint-Caradec, de Brohais, etc., fut déclaré héritier principal de sa mère par testament du 10 octobre 1531. Il ne posséda pas longtemps cette succession, ni celle de son père, ayant testé dès le mois de décembre 1533, vraisemblablement travaillé d'une maladie qui l'emporta. Dans ce testament il élisait sa sépulture dans l'église de Saint-Gonneri (paroisse dans laquelle est situé le château de Kercado).
    Il avait épousé Catherine de la Motte de Vauclerc, petite fille de Guillaume de Rohan, sire de Montauban, et de Bonne Visconti, fille du duc de Milan qui fut dépossédé par Galeas. Elle lui apporta le 11 mai 1543 la vicomté de Maugremieu et la seigneurie de Châteauneuf-en-Goello. Il eut plusieurs enfants, dont Robert, qui suit.

  18.  
  19. Robert, seigneur de Kercado, du Bot-Saint-Caradec, de Brohais, etc., vicomte de Châteauneuf-en-Goello et de Maugrmieu, du chef de sa mère, fut déclaré aîné et héritier principal et noble aux termes du l'acte du 14 novembre 1549. Il était en 1568 tuteur des enfants de son cousin germain Joseph de La Motte-Vauclerc. Il se distingua par sa fermeté et ses démêlés avec les Guises, dont il était pourtant allié par Simone d'Avaugour. Il fit un parti contre eux en Bretagne, quoiqu'il fut d'ailleurs attaché à la religion catholique. Il fit son testament le 26 décembre 1533.
    Il épousa en premières noces Marie de Tregarenteuc dont il eut François, qui suit, et en secondes noces Jeanne Maydo dont il eut Tanneguy qui a fait la branche des seigneurs de Tredudé, et deux filles.

  20.  
  21. François, né le 1er août 1560, héritier de toutes les terres qu'on a vu ci-dessus, chevalier de Saint-Michel, gentilhomme ordinaire de la Chambre du Roi, il commandait déjà une compagnie de gens d'armes le 1er avril 1578, date d'une lettre que lui écrivit le prince de Dombes, général des armées du Roi en Bretagne, pour se rendre avec sa compagnie au camp de Domaigné. Au temps de la Ligue, il s'unit avec son cousin René de Tournemine, baron de la Hunaudaye, lieutenant général au gouvernement de Bretagne, pour soutenir le parti du roi Henri IV. Ce prince établit une garnison et un capitaine au château de Carcado sur l'avis qu'il avait eu que sa maison était fort d'importance et enviée des ennemis de Sa Majesté. Mais le château fut pris et détruit par le duc de Mercœur, après une longue résistance dont le duc se vengea en livrant au pillage toutes les terres de François, comme on le voit dans les lettres d'érection en baronie de la terre de Kercado (en faveur de son fils, 1624) et l'établissement de deux foires par an pour sa seigneurie de Saint-Mauden, accordé à titre de dédomagement par le roi Henri IV en juillet 1600. François agit avec autant de zèle dans les états de Bretagne et contribua beaucoup à détacher les partisans du duc de Mercœur, qui fut le dernier des ennemis du Roi et le plus difficile à réduire. Ce prince, pour le récompenser, le créa chevalier de son ordre (Saint-Michel) le 26 novembre 1596 et gentilhomme de sa chambre le 22 janvier 1598, mais il ne jouit pas longtemps des faveurs de ce grand roi car il mourut dans les premiers mois de l'année 1614.
    Il avait épousé en premières noces Jeanne de Gourvinec et en secondes noces le 16 août 1596 Jeanne Harpin, fille d'un président à mortier au parlement de Bretagne qui lui donna en dot les terres nobles de la Chenardière, de Longlée, de la Louasrie, de l'Orne et autres. Les enfants de cette seconde union furent François, qui suit, Claude, qui fut seigneur de Saint-Mauden, Gillette, mariée en 1627 avec Pierre Le Boudoul et Thomasse, mariée à Louis Le Voyer, baron de Tregomar.

  22.  
  23. François II, 1er baron de Kercado, né le 16 mai 1597, qui par un mélange bizarre, dont on voit plus d'un exemple sous Louis XIII, allia l'Eglise, la Robe et l'Epée : il prit la tonsure pour jouir de plusieurs bénéfices simples, prit ensuite une charge dans le parlement de Bretagne, sans cesser de porter les armes dans tous les troubles qui agitèrent la France. Il obtint du Roi en décembre 1624 des lettres patentes en forme de Charte portant réunion des terres de Brohais et du Bot à celle de Kercado, et érection de la dite terre en Baronie "en considération tant des fidèles et recommandables services qui avaient été rendus par Jean, Guillaume et François le Sénéchal, seigneurs de Carcado, gentilhommes ordinaires de la chambre du Roi et chevaliers de son ordre, aux feus Rois prédécesseurs de Sa Majesté, que de ceux que rendait journellement ledit François le Sénéchal, lequel par son mérite personnel répondait à sa naissance, étant issu d'une des plus illustres Maisons de la Province de Bretagne, alliée aux ducs de Rohan, barons d'Avaugour, de Malestroit, du Fou, etc." (Ces lettres ont été enregistrées au parlement de Bretagne le 9 octobre 1626). Pour faire honneur tant à cette dignité nouvelle qu'à la considération dont jouissait alors sa maison, il reconstruisit le château qui avait été ruiné par les soldats de Mercœur et y "créa un décor de jardins, de terrasses superposées, de larges avenues, de colline boisées et de vastes pièces d'eau d'un caractère de réelle grandeur et de vrai noblesse." Il partagea avec sa sœur Thomasse la succession de leurs parents le 16 octobre 1630. Il fit son testament le 29 septembre 1638, testament remarquable, tant par les sentiments religieux et élevés qui s'y trouvent exprimés que par les conseils détaillés et pratiques qu'il donne à sa femme pour l'éducation et l'établissement de leurs enfants. Il mourut le 24 mai 1639 à Rennes âgé de 42 ans. Son corps fut déposé le lendemain aux Grands-Carmes pour être conduit à Kercado.

    Registre des bms de Saint-Gonnery 1586-1680 vue 12/227
    naissance de François le Sénéchal
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    Il avait contracté mariage le 14 août 1620 avec Catherine du Lys, fille de Gilles, garde-scel et commissaire aux requêtes au Parlement de Bretagne, conseiller à la chancellerie de Bretagne. Elle lui apporte les fiefs des Clouets et La Ville-Maupetit, annexés à la seigneurie de Grenolle. Veuve elle épousera Jean de Keroüartz, sénéchal au présidial de Quimper. François eu de son épouse trois fils et une fille :

  24. branche des comtes de Kercado, marquis de Molac

    Le château de Molac
    Le château de Molac ou de Trégoet se compose aujourd'hui d'une grande maison délabrée, avec une cour au nord et un jardin au midi.


     
  25. René, chevalier, appelé le vicomte de Kercado, 3e fils de François et de Catherine du Lys, dans la succession desquels il eut son partage le 20 novembre 1652. Il était dans le service depuis l'âge de seize ans, avait reçu du Roi le 10 janvier 1652 une compagnie de cavalerie dans le régiment du Grand Maître (de la Meilleraye), où il avait servi jusqu'en 1659. Sa compagnie fut réformée en 1661 mais le 7 décembre 1665 le Roi lui a donné une commission pour lever une nouvelle compagnie de cavalerie de 90 maîtres avec laquelle il servit dans la campagne de Flandre en 1667. Il fut fait colonel d'un régiment de cavalerie de 4 compagnies du nom de Kercado par commission du 15 janvier 1668, qui fut employé à la défense de Grave en 1673. Il fut ensuite brigadier des armées du Roi. Il comparut, avec son neveu Hyacinthe Anne, à la Chambre pour la réformation de la Noblesse en tant que "comte de Carcado, Maître de camp d'un régiment de cavalerie entretenu sous son nom, tant pour lui que pour Messire René-Alexis et Sébastien-Hyacinthe le Sénéchal, ses deux fils" et a été maintenu dans la noblesse le 21 août 1670 (voir Extrait des Registres de la Chambre de Réformation). Gouverneur des ville et château de Dinan, il est mort des blessures qu'il reçut à la bataille de Senef le 11 août 1674, où il donna des marques de la plus grande bravoure. Il ne fut remplaçé qu'en 1676 à la tête de son régiment.
    Il avait épousé à Rennes le 31 mai 1660, Marie-Anne, fille et héritière de Sébastien II de Rosmadec, comte de la Chapelle, baron de Molac, etc., et de Renée de Kerhoënt, dame de Kergounadeac'h, comme héritière de sa branche. René transigea le 2 janvier 1663 pour la dot de sa femme avec son beau-frère, Sébastien III, marquis de Rosmadec. Elle avait également reçu la terre de Botbleiz (Boblay) pour partie de son partage dans la succession de son père, terre pour laquelle elle rendit aveu au Roi en 1683.


  26. Registre des bms de Rennes paroisse Saint-Etienne 1652-1670 vue 76/195
    mariage de René le Sénéchal, seigneur de Carcado et Marie-Anne de Rosmadec
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    Il s'agit là de Molac, distante de 12 lieues de Molac-aux-Bretons, ancienne possession des Le Sénéchal, passée aux Rosmadec. Les deux Molac étaient de nouveau réunies. Le marquis de Molac eut deux fils :

     
  27. René-Alexis, comte de Kercado, baron puis marquis de Molac (Pont-Croix), est né en 1659 et est mort à Paris le 29 août 1743 âgé de 85 ans. Colonel du régiment de Bresse de 1684 à 1706, il était lieutenant général (1708) et quitta le service après son premier mariage pour se retirer dans ses terres (voir sa fiche complète).
    Il avait épousé en premières noces, par contrat du 8 janvier 1709 au manoir Magon, Jeanne, fille de Jean Magon (voir ici), morte en son château de Molac le 2 novembre (17 juillet) 1724 âgée de 37 ans, et en secondes noces Marie Hollande de Koenigsmark, des comtes de ce nom en Suède, cousine germaine, selon certains, du Maréchal de Saxe, qu'il a laissé veuve sans enfants et qui est décédée le 3 décembre 1747 (son corps a été transporté en l'église des petits Augustins lieu de sépulture de Messieurs de Molac). Il rendit aveu au Roi le 19 octobre 1734 pour la terre et seigneurie de Boblay, "située et s'étendant aux paroisses de Sulniac, Theix, Berric, Questembert et Noyalo", à lui échue de la succession de sa mère. En 1710 Hyacinthe Rigaud exécuta pour 300 livres les portraits du comte de Kercado et de son épouse Jeanne Magon. Du premier mariage, il eut :

  28.  
  29. Louise-Françoise, née le 2 décembre 1715, a été baptisée le 5 août 1717 (voir acte). Elle épousa le 23 février 1745 à Vannes Hyacinthe Thomas, seigneur et comte de la Caunelaye, Seigneur de la Ribaudière, de Vaudequip, du Plessis-Beaublé et autres lieux (sur cette famille, voir ici). Elle hérita de Botblay (Sulniac) pour laquelle Corentin avait fait aveu au Roi. Les origines de Botblay (anciennement Botbleiz) se confondent avec celles de Kerdavy-Quintin. Les deux domaines étaient des démembrements de Quintin.
    Veuve, elle habitait en 1757 dans son hôtel à Vannes, près des Cordeliers, paroisse Saint-Pierre. Le 2 avril 1759 à Vannes, Louise Françoise fut la marraine de Blanche Romarin [Le père, juif converti, avait quatre filles. Deux d'entre elles avaient été placées aux Ursulines de Vannes et il voulut y mettre les deux autres, qui habitaient Bordeaux et que leur mère, restée fidèle au judaïsme, refusait de lui confier. Il s'adressa à l'intendant de Bretagne qui les fit arrêter et enfermer au couvent des Ursulines. Elles refusent de se faire catholique (1757) et sont envoyées à Vannes rejoindre leurs sœurs où elle sont baptisées par l'évèque].
    Leur fille épousa le marquis du Bot du Grégo.
acte de mariage
-cliquer sur la miniature-




branche de Tréduday (Le Sénéchal de Kerguezec)

Le manoir Saint-André à Tredudais était la demeure du trésorier général de Bretagne Hervé Maydo en 1447 (google street-view)
Il ne reste que les dépendances, transformées au XVIIe siècle.
Le portail d'entrée conserve les armes des Le Sénechal.

     
  1. Tanneguy, fils de Robert et Jeanne Maydo, dame de Tréduday, sa seconde femme, possédait un grand nombre de terres ; outre Tréduray (paroisse de Theix), sa mère lui avait laissé en héritage Le Val-Jouin, en Lizio, et La Ville-Denoual, en Guégon. Par ailleurs sa femme Jeanne de Kerguizec lui apporta Kerguisec (Kerguezec) en Surzur, La Sauldraye en Plumenec et le Rhéau en Sérent. Les premiers représentants de cette branche résidèrent à Tréduday qui leur donna son nom. Ils eurent au moins deux enfants :
    • René, auteur de la branche des Kercado-Kerguisec (voir ici) ;
    • Louise, qui suit.

  2.  
  3. Louise, mariée le 10 novembre 1617 avec Jérôme de Botdéru, écuyer, seigneur de Kerdreho et autres terres, conseiller au parlement de Bretagne. Leur fille unique Jeanne de Botderu contractera mariage le 22 février 1646 avec Charles du Bot du Grégo.


A sa création en 1684 le régiment de Bresse fut donné à René-Alexis, comte de Kercado-Molac
puis à ses neveux Louis-Alexandre-Xavier en 1733 et Louis-Gabriel en 1745


Lettre signée Carcado, datée de La Rochelle le 19 août 1755, adressée à d'Argenson


Le chevalier d'Eon
Louis-Gabriel, comte de Kercado et Corentin-Joseph, marquis de Molac, assignèrent en rétractation et réparation M. de La Fortelle qui avait fait paraître une brochure faisant descendre le Chevalier d'Eon de l'ancienne Maison Le Sénéchal en Bretagne. M. de La Fortelle s'est soumis et a supprimé tout ce qui contenait cette assertion.



Branche de Kercado Kerguisec (ici)






Sources principales :
Le grand dictionnaire historique ou Le melange curieux de l'Histoire sacrée par Louis Moreri
Collection généalogique sur la maison de Le Sénéchal en Bretagne Auteur : Chérin, Bernard (1718-1785)





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