C'est en 1434 que Jean du Perrier-Quintin donna sa part d'héritage à
Béatrix de
Penhoët, sa nièce, femme
de Guyon de la Chapelle, sire de la Chapelle et de Molac.
Les biens qu'elle reçut en Noyalo et Sulniac constituèrent la seigneurie de
Botbleiz
(en français, le bois du loup, aujourd'hui Botblay) anoblie deux ans plus tard (1436) par lettres de Jean V et confirmée en haute justice
par Louis XII et la duchesse Anne en 1509. Aucun manoir n'y étant présent, Béatrix de Penhoët, ou
son fils Jean de la Chapelle, édifièrent une demeure qui devint le siège de la seigneurie.
Cette construction
ne résista pas aux attaques du temps et elle était déjà en ruines en 1633 ; on a du mal à en trouver les traces
aujourd'hui.
Le dit
Jean de la Chapelle-Molac, seigneur de Botbleiz, le Rohic, Quintin en Elven et Quintin en Malestroit,
épousa Marguerite Raguenel, dîte de Malestroit, et mourut en 1455, laissant trois enfants : Jean 2, Jeanne et Alain.
Le premier aveu complet de Botbleiz est celui que rendit, en 1456, Marguerite Raguenel, dîte de
Malestroit, au nom
de son fils, après le décès de Jean de la Chapelle, son époux. La seigneurie s'était considérablement agrandie
depuis sa création puisque outre les paroisses précédentes, elle s'étendait à Questembert, Berric et
Brehet, comptait 43 tenues (terres louées à des paysans), deux moulins, et un grand nombre de sous avouants nobles.
Jean 2 de la Chapelle vendit ses terres de Botbleiz et du Rohic mais sa sœur Jeanne
les ressaisit par retrait féodal (1471) pour en assurer la possession à Guillaume Guillemet,
maître d'hôtel ordinaire de la reine, qu'on trouve cité comme seigneur de Botbleiz en 1474.
Après de longues procédures et à la suite de plusieurs accords,
Alain de la
Chapelle,
frère du vendeur,
entra en possession de ces deux terres (1496-1499).
De son second mariage, avec Louise de Malestroit, il eut Guyon, mort en 1510 sans héritier,
Isabeau mariée à Jean de Rohan, morte en 1519 sans héritier et
Jeanne
de la Chapelle mariée en premières noces
à Jean de Rosmadec, héritière de sa sœur, morte en 1544.
C'est donc au milieu du XVIe siècle, que faute de descendants directs, le patrimoine des la
Chapelle passa aux Rosmadec.
Alain de Rosmadec, fils de
Jeanne de la Chapelle, était qualifié seigneur
de Botblay, le Rohic, Quintin en Elven, Quintin à Malestroit, la Chapelle sous Plouërmel,
la Chapelle en Sérent, Pontcroix, Tyvarlan, etc. Il mourut en 1560 ayant épousé Jeanne du Chastel en 1528.
Les Rosmadec conservèrent
Botbleiz un siècle environ, se succédant comme seigneurs :
- Tanguy, mort en 1574 ;
- Sébastien, son fils, gouverneur de Dinan, mort en 1613
avant de recevoir son baton
de maréchal de France (voir ici) ;
- Sébastien, son fils, gouverneur de Quimper et de Dinan mort en 1652 ;
- Sébastien, son fils, marquis de Rosmadec, baron de Molac, gouverneur de Nantes, mort en 1693 ;
- Marie-Anne, sa sœur, reçut en 1680, en héritage de son père, Botblay, le Rohic et Quintin en Elven, pour lesquelles elle
rendit aveu en 1684. Elle avait épousé René le Sénéchal de Carcado (Kercado.
Sur les familles de la Chapelle-Molac et de Rosmadec,
voir ici.
Au commencement du XVIIe siècle Botbleiz, qui se transforma en Botblay ou Boblay, comprenait encore la métairie
et le lieu noble de Treguz, 29 tenues à domaine congéable en Sulniac, Questembert et Larré, des chefrentes dans les mêmes paroisses,
et même dans Berric et Noyalo (1627). Mais à partir de cette époque diverses portions en furent aliénées.
Les Rosmadec, que leurs charges à la cour et aux armées entrainaient à des dépenses excessives, ne purent
soutenir leur rang sans faire argent de leurs terres.
Sébastien de Rosmadec, marquis de Molac, obtint des lettres d'Henri IV
l'autorisant à vendre ses terres, tant à l'évêché de Quimper qu'à celui de Vannes, et se procura
ainsi une somme de 120 000 livres.
Botblay perdit ainsi Tregus (vendu par acte du 5 octobre 1647 à Alain de Trevegat) et diverses tenues, mais subsista cependant avec son domaine principal et ses droits féodaux jusquà
le Révolution.
Botblay avait droit de foire à Saint-Doué, le 30 avril, et un grand nombre d'officiers pour son service, un sénéchal,
un alloué, un lieutenant, un procureur fiscal, un greffier, des sergents (7 à la fin du XVIIe siècle),
des notaires (11 à la même époque), un forestier pour la conservation des bois. Ils jouissaient
de tous les droits prééminenciers (armoiries sur vitres ou murs, enfeus, escabeaux, bancs et accoudoires, lisières dedans et dehors, etc.) dans les églises de Sulniac et de Noyalo, comme dans les chapelles
de Saint-Jean du Gorvello, de la Vraie-Croix (en Sulniac) et de Saint-Doué (en Questembert).
Pour les mêmes raisons, que prédédemment, l'héritage des Rosmadec
fut recueilli par les le Sénéchal de Kercado
(Sur cette famille
voir ici).
René Alexis Le
Sénéchal de Kercado,
leur fils,
était qualifié seigneur de Botblay, le Rohic, Quintin en Elven, Molac, Pontcroix, etc.
Il mourut en 1744 ayant été marié à Jeanne Magon.
Leur fille,
Louise Françoise Le Sénéchal de Kercado, reçut en partage Botblay, le Rohic et Quintin en Elven, terres qu'elle apporta
en mariage à Hyacinthe Thomas, comte de la Caunelaye, héritier du Vaudequip.
Jeanne-Vincente Thomas, sa fille unique et héritière,
porta ces terres dans la maison du Bot du Grégo en
épousant en 1768 Charles François Jules, marquis du Grégo. Elle mourut le 22 mai 1822 au
couvent de la Retraite à Redon, où elle s'était retirée (
voir ici).
De ce mariage elle eut une fille unique, Louise, qui épousa Antoine Henri d'Amphernet de
Pontbellanger.
Son fils
Charles-Félix d'Amphernet de Pontbellanger, marié
en 1819 avec Zulmé Quesnel de la Morinière (
voir ici).
A son décès, en 1827, ces terres se trouvèrent dans la part de sa fille Antoinette,
comtesse de Virel.