Charles Louis "Ernest", comte O'Mahony, avocat à Paris, est né à Boulogne-sur-mer le 30 mars 1826 et y est décédé en son domicile du 34 rue Saint-Martin, le 2 janvier 1868, âgé de 41 ans.
Alors domicilié à Amiens où vivait sa mère, et précédemment à Paris, il a épousé à Lille le 11 février
1850 Ernestine, âgée de 18 ans, fille de Charles Dubois des Cretons, capitaine dans un régiment de chasseurs d'Afrique, tué en Algérie en 1841, à l'âge de 37 ans, et d'Elizabeth
Fromentin (1807-1837). Ernestine, qui appartenait à une riche famille de négociants Lillois, perdit sa mère à 6 ans et son père à 10. Orpheline, ses grands parents prirent soin
de sa jeunesse et lui firent donner une éducation en rapport avec la fortune considérable qui lui appartenait et le rang qu'elle semblait destinée à tenir dans la société.
La mariée apporta le château de la Vigne, à Bondues, au nord de Lille, qu'elle avait reçu en héritage.
Après trois ans de mariage, la comtesse forma contre son mari une demande en séparation de corps. Le comte résista à cette demande. L'avoué de la comtesse produisit alors plusieurs
lettres anonymes qui, attribuées au mari, venaient former un grief de plus ajouté à douze ou quatorze autres. Ernest déclina toute participation dans la rédaction et
l'écriture de ces lettres. Une enquête eut lieu, à la suite de laquelle la comtesse O'Mahony s'est vue placée sous le coup d'une inculpation pour faux. Le procès s'est ouvert
le 5 juillet 1854. La publication dans les journaux des débats fut interdite "dans l'intérêt de l'ordre public et pour le repos des familles". Les débats durèrent 4 jours et la comtesse fut déclarée non coupable et immédiatement mise en liberté.
On pouvait lire dans le
Mémorial d'Amiens (août 1854) :"Le drame intime qui a si vivement préoccupé notre ville, il y a quelques semaines, vient d'avoir son dénouement. Le tribunal civil a prononcé la séparation de corps des époux O'Mahony."
(
Voir ici l'article de
La Presse).
Sans doute privé du château des Vignes, Ernest avait racheté en 1860 le château d'Honvault qui avait été vendu en 1842 à un M. Roberval.
Tout ceci explique pourquoi Ernest n'a pas eu de postérité. Son légataire
fut son neveu Gontran Bourdon, né en 1842, qui vendit le château d'Honvault le 7 mai 1869 (Me Bary à Versailles, enregistré le 8 par Me Guéry) pour 260 000 francs à
Hercule Adam, juge au Tribunal de commerce et banquier. Ernest s'était rendu à Dunloe en 1855 et avait été reçu par Daniel O'Mahony. A son retour il avait écrit
des notes sur les O'Mahony de Dunloe ... dont il fut le dernier de la branche française. Il maintenait des rapports avec ses cousins O'Mahony, comme en témoigne une lettre datée
de Boulogne-sur-mer le 16 août 1866, adressée à Maurice O'Mahony qui passa chez eux les mois de juillet 1866 et 1867.
Il est enterré avec ses parents au cimetière de l'Est, à Boulogne-sur-Mer.
Le château de la Vigne, aujourd'hui un golf renommé, fut construit peu avant la Révolution sur les plans de l’architecte
Lesaffre par Michel-Eugène-Joseph Aronio
de Romblay, arrière-grand-père de la comtesse O'Mahony.