Page 411, état civil de Médréac (35), ajout concernant le décès d’Antoine-Henri d’Amphernet de Pontbellanger, voir note 45 :

 

La mort du vicomte de Pontbellanger a fait l’objet de bien des versions. Celle qui suit devra être reconnue comme sinon exacte, du moins retenue officiellement.

 

Le 18 frimaire an 11 (9 décembre 1802), Charles-Félix d’Amphernet de Pontbellanger déclarait que :  « Antoine Henry Damphernet PontBellanger ayant été injustement inscrit sur la liste des émigrés fut obligé de pourvoir à sa sureté en se cachant. Il s’était retiré  en l’an quatre dans le commune de Medreac en attendant l’instant favorable de se pourvoir en radiation. Le quatre ventôse  cette année là, sortant de la maison de ville-neuve située près Le Bourg à ce Medreac, où il avait dîné chez le citoyen Laudrain, a eut le malheur de rencontrer une colonne mobile qui le fusilla et le laissa mort sur le champ. Le lendemain son corps fut inhumé dans le cimetière de l’église de Medreac sans que son décès ait été porté sur le registre de l’état civil de cette commune parce que dans la crainte de se compromettre, personne n’osa se présenter à l’officier public pour l’y faire inscrire. »

 

Une enquête fut faite d’autorité du tribunal civil de première instance de l’arrondissement de Montfort (IetV) à la requête de Charles-Félix. Plusieurs témoins furent entendu qui tous firent le même récit.

 

L’un d’eux, Laudrain, déclara  le 6 nivôse que : « vers le milieu du carême de l’an quatre ou 1796 (vieux style) Antoine Henry Damphernet de Pontbellanger natif de la commune de Pontbellanger, domicilié à Vannes, à peu près âgé de 37 ans environ, sortant de chez le déclarant fut rencontré en entrant dans le chef lieu de la commune de Medreac par la colonne mobile de l’Ain, accompagné de son domestique nommé Jean, sans savoir son nom de famille, ils cherchent l’un et l’autre à s’échapper, ils parvinrent à fuir devant la troupe jusqu’à un demi quart de lieux où ils furent atteints dans un pré nommé le Pontevel appartenant au citoyen Delaunay, maire de Medreac ; ils reçurent l’un et l’autre deux coups de feu tant à la tête que dans le corps et furent couchés par terre environ une heure après midi et ils moururent sur le champ l’un et l’autre de leurs blessures et leur corps furent inhumés le même jour avec ceux des citoyens Crespel et Tiengou, prètres qui reçurent le même jour le coup mortel dans le cimetière de Medreac.

 

Un autre, François Revault, déclara que : «  lui-même a inhumé le corps d’Antoine Henri Damphernet de Pontbellanger avec ceux d’un homme d’environ trente ans qui se disait son domestique et de deux prêtres l’un nommé le citoyen Crêpel et l’autre le citoyen Tieugou, qui furent tués dans le carême de l’an mil sept cent quatre vingt treize. »

 

A la suite de cette enquête, le décès d’Antoine-Henri de Pontbellanger fut porté sur le registre de l’État civil de Medreac :

 

 

 

Archives Ille-et-Vilaine, Medreac, greffe, décès 1795-1796, vue 24/28

 

 

 

 

 

« Au Nom du Peuple Français, vu par le tribunal de première instance de l'arrondissement de Montfort (35) et la pétition de Charles Félix d'AMPHERNET PONT BELANGER, proudant sous l'authorité de Jeanne Françoise THOMAS du GREGO son ayeulle maternelle, par laquelle il expose que par jugement du dix huit frimaire dernier il a été admis à prouver qu'Anthoine Henri d'AMPHERNET fut tué le 4 Ventôse an 4 (23.02.1796) près le chef lieu de la commune de Médréac (35) par une colonne mobile pendant les troubles civils, que par les informations et les enquêtes qui ont suivi il est constaté que le même d'AMPHERNET PONT BELANGER reçu le coup de la mort près le bourg de Médréac les premières semaines de Carême de l'an IV, qu'il fut inhumé dans le cimetière de cette commune avec les corps de CRESPEL et TIENGOU prêtre qui furent le même jour victimes de la fureur du soldat et conclut à ce que par le tribunal il soit ordonné que pour tenir lieu de l'enregistrement du décès du dit d'AMPHERNET à la datte de celui de CRESPEL et TIENGOU prêtre, notte marginal soit inscrit à la marge du registre de l'an IV exposé entre les mains du maire de la commune de Médréac portant qu'il est constant qu'à la même datte le corps d'Anthoine Henry d'AMPHERNET PONT BELLANGER fils d'Anthoine Michel et de Magdeleine Françoise LEFORESTIER époux de Louise Exapérée Françoise Charlotte du BOT du GREGO âgé d'environ 37 ans, a été inhumé le jugement rendu par le tribunal le dix huit frimaire dernier, l'enquête du 6 Nivôse, les conclusions du commissaire du gouvernement de ce jour, le tout vu et examiné.

Question:

Doit-il être ordonné que notte du décès d'inumation du corps d'Anthoine Henry d'AMPHERNET PONT BELANGER sera inscrit sur le registre des actes de décès de la commune de Médréac de l'an 4 à la datte de ceux de CRESPEL et TIENGOU prêtre inscrit sur le même registre. Considérant qu'il est notoire que dans la tourmente révolutionnaire et dans les troubles civiles qui ont agités le département il s'est commis plusieurs ommissions dans le registre de l'état civil des communes, qu'il est de l'intérêt particulier de réparer, le tribunal faisant droit sur la pétition de Charles Félix d'AMPHERNET PONT BELANGER, ordonne qu'à sa diligence et par le premier huissier requis il sera fait injonction à l'officier public chargé des registres de sépultures de la commune de Médréac, d'inscrire en marge des registres de l'an 4 à la datte des ./.

 

 

Archives Ille-et-Vilaine, Medreac, greffe, décès 1795-1796, vue 25/28

 

 

 

 

enregistrements des décès de CRESPEL et TIENFOU prêtre la notte suivante : Il a été ommis à cette datte d'enregistrer l'acte de décès d'Anthoine Henry d'AMPHERNET PONT BELANGER fils d'Anthoine Michel et de Magdeleine Françoise LEFORESTIER époux de Louise Exapérée Françoise Charlotte DU BOT DU GREGO âgé de 37 ans, inhumé le dit jou, on consignera la datte dans le cimetière de cette église, ommission réparée par cette notte conformément au jugement du Tribunal de l'arrondissement de Montfort du 9 Nivôse an XI Ordonne qu'à la fin du même registre si sa tenue le permet le présent jugement sera transcrit au long et dans le cas contraire qu'une expédition y sera jointe et annexée qu'au folio ou sera inscrite la notte marginal portant datte du décès et au folio du registre qui contiendra la transcription du présent jugement ou son annexe que ces différentes nottes marginal seront signés haut et bas par le dépositaire du registre, ordonne qu'à la diligence du même pétitionaire et par l'huissier le premier requis l'arrondissement de Rennes les mêmes nottes émargement et transcription seront insérées sur le registre double des décès de la commune de Médréac de l'an 4 déposé à la Préfecture et que l'exécution du présent sera certifié au commissaire du gouvernement près le tribunal dans le mois. Fait au Temple de la Loi à Montafort le 9 Nivôse an onze de la République Française - signé : LE CHEVALIER, TURIN et DORE juges.Pour expédition conforme signé LE CHEVALIER, LOUVEL commissaire greffier Plus bas est écrit: au Greffe reçu pour remboursement de tout droits et papier dix francs quarant cinq centimes de l'avoué - signé LOUVEL En marge est écrit : Enregistré à Montfort le 17 pluviôse an Onze folio 7.8 case 3, reçu 3 francs plus 5 francs pour l'expédition et quatre vingt centimes pour le dixième du tout - signé BARBOTIN »

 

 

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