Cimetière de Saint-Goazec (29)



C'est dans ce cimetière que furent transférées depuis la chapelle Saint-Hubert du château de Trévarez, en 1854, les tombes de Louise du Bot du Grégo, de son père Charles, marquis du Grégo, et de son second mari, le général Bonté.
Ces tombes ne furent pas entretenues et aujourd'hui, la tombe de Louise a mystérieusement disparue !

On pouvait lire dans La Dépêche de Brest du 4 juillet 1931 : « M. E. Delécluse a visité récemment Saint-Goazec et a recherché dans son cimetière le tombeau de la célèbre Louise du Bot du Grégo, baronne Bonté, transporté là de la chapelle du château de Trévarez, où Fréminville l'avait vu vers 1835. Il l'a trouvé avec beaucoup de difficulté, une nappe de lierre qu'il faut soulever comme un manteau pour en déchiffrer l'inscription le couvrant entièrement. C'est un sarcophage de marbre blanc dont la seule matière représente une grande valeur. M. Le marquis de la Ferronays, châtelain actuel de Trévarez, et M. l'abbé Saout, recteur de Saint-Goazec, sont très qualifiés pour veiller à la conservation et à l'entretien de cette sépulture d'un personnage historique. » Selon A.-A. Chabal, « lorsque le cimetière dut être transféré ailleurs, les deux superbes sarcophages de marbre blanc, déjà bien endommagés par l'humidité et l'abandon, subirent cette nouvelle translation. Puis ils furent envahis par les herbes et les ronces et prirent rapidement l'aspect de deux blocs informes de végétation. Ce n'est qu'en ces derniers temps qu'ils ont été dégagés par les soins de M. de Saint-Simon, maire de Saint-Goazec (de 1919 à 1929), et de M. l'abbé Le Saout, recteur de la paroisse. » (La Dépêche de Brest, 23 janvier 1935, ici). Le Bulletin de la Société archéologique du Finistère de 1931 rapporte que : « M. l'abbé Le Saout signale le triste état d'abandon dans lequel sont laissées les deux belles tombes en marbre blanc du général Bonté, baron de l'Empire et de sa femme Louise du Bot du Grégo, veuve du vicomte d'Amphernet. Autrefois placées dans la chapelle du château de Trevarez, elles sont aujourd'hui au cimetière de Saint-Goazec, presque entièrement recouvertes de lierre et de ronces.«  D'autres ont pu écrire qu'un arbre, tombant pendant une tempête, pulvérisa la tombe de Louise du Bot. Ses restes sont enterrés anonymement à Saint Goazec.

Dans un long article paru dans Le Télégramme en janvier 1952, et illustré d'une photo (ci-dessous), Oges écrivait « L'été dernier, passant par ce bourg, j'ai voulu les voir (les tombes, ndrl). Le sarcophage en marbre blanc du baron Bonté a été respecté par le temps et par les hommes. L'orgueilleuse épitaphe gravée sur les côtés est encore lisible. Quant au mausolée qu'il avait élévé à son épouse, il est dans un état lamentable. Les dalles de marbre blanc qui fermaient les côtés du sarcophage et qui portaient les inscription relevée par Fréminville (dans la chapelle de Trévarez en 1835, ndlr) sont brisées. Les morceaux gisent éparsdans l'herbe, rongés par l'humanité. A l'intérieur du sarcophage béant poussent les ronces et les orties... »

Pour agrandir le cimetière, la chapelle Notre-Dame qui était au centre du cimetière fut démolie et une église, sous le vocable de Saint-Pierre, fut construite dans le village et consacrée par l'évêque de Quimper et de Léon le 12 octobre 1896. La tombe de Louise y était signalée encore en 1952, en très mauvais état (article d'Oges du Télégramme de janvier). Lors du réaménagement du cimetière, les restes de Louise sont très certainement restés en terre, à leur place, et non pas déposés dans l'ossuaire. Interrogée à ce sujet, la mairie me répondait en 2021 "jusqu'à maintenant aucun registre pour le cimetière n'était tenu, nous ne pouvons donc pas répondre à vos interrogations."
Selon Mme Guillou, fille de l'architecte qui fut en charge de l'agrandissement du cimetière, le sarcophage a été démoli mais les restes de Louise seraient restés en terre à son emplacement et non pas déplacés dans l'ossuaire.

En 2020, la mairie décida d'octroyer des concessions funéraires pour mettre le cimetière communal en conformité avec la législation. Les durées proposées étant de 30 ans ou de 50 ans, j'en ai donc pris une de 30 ans pour la tombe de notre ancêtre Charles (carré n°1, tombe n°214).





Au deuxième plan, monument du général Bonté, identique à celui qu'il avait fait élever pour Louise
Au premier plan, la dalle funéraire du marquis du Grégo, père de Louise
-photo D. Barbier 2009-




Les trois tombes prises en photo par M. Georges Le Cler en 1964
La tombe de Louise est à gauche


La tombe de Louise
-photo parue dans Le Télégramme en janvier 1952 pour illustre l'article signé Oges-