Le château de la Tour du Raynier

possession de la famille de 1447 à 1642





la Tour-du-Raynier
Le château de La Tour du Raynier, à Verneuil-le-Château (37)



Au Nord du bourg de Verneuil-le-Château (Indre-et-Loire), une ancienne forteresse a conservé son donjon en fer à cheval et son logis attenant. Ce château fort portait le nom de « La Giraudière » en 1447, en parti détruit par Dimanche du Raynier qui rebâtit sur son emplacement en 1454 un nouvel édifice. Le donjon de la Tour-du-Raynier est une importante construction polygonale arrondie au nord et carrée au sud, dont le couronnement en crénelage a été remplacé par une toiture de tuiles canales sans supprimer les mâchicoulis. Il se compose de trois pièces superposées, toutes trois avec cheminées à hotte et un voûtement différent. De grandes ouvertures à meneaux éclairent les deux pièces supérieures. Un escalier à vis est incorporé à l'ouest du donjon. Le corps de logis contigu date de la fin du XVe siècle. Les fenêtres à meneaux sont encore encadrées par leurs volets d'époque avec panneaux à serviettes.
Le donjon (intérieur et extérieur) ; le logis ; les façades et toitures ainsi que les cheminées et menuiseries anciennes (cad. A 27) ont été inscrits aux Monuments Historiques par arrêté du 5 août 1963
Ce fief relevait du prieuré Notre-Dame de Loudun.



la Tour-du-Raynier
L'emplacement du château sur le cadastre de 1836




Les frères du Raynier

Raynier


Une bien curieuse famille que celle des Raynier, ces gentilshommes Piémontais étaient venus en France dès le XVe siècle. Comme tant de leurs compatriotes d'outremonts, attirés par le charme que la France et particulièrement nos belles provinces de Touraine et d'Anjou ont toujours exercé sur les étrangers, l'un d'eux, Dimanche du Raynier (Maître d'Hôtel du Roi, Capitaine de 100 lances de la grande ordonnance et l'un des otages de la trêve pendant le siège de Vannes sous Louis XI), s'établit en Touraine par un mariage avec Perrine de Maillé, qui, par suite de la mort d'un frère devint héritière des domaines paternels de Cravant, Chézelles et la Giraudière (1492). Cette dernière seigneurie sur la paroisse de Verneuil, très proche de Chézelles et de Rilly, dans un site un peu sauvage et d'accès difficile plut aussitôt à ce nouveau seigneur qui se hâta de faire abattre le modeste castel qui s'y trouvait et le remplaça par une « maison forte », défendue par un puissant donjon qui demeurent aujourd'hui et fort intéressants, dès lors, la Giraudière prit le nom de la Tour du Raynier. Demeure fort intéressante, elle existe encore de nos jours.

Cette race était hautaine et querelleuse, Joachim du Bellay qui lui fut allié, eut fort à s'en plaindre. François, seigneur de la Tour du Raynier et de Chézelles, fils de Lancelot et d'Antoinette de Mathefelon, d'une des grandes maisons féodales de l'Anjou, lui apporta d'importants domaines et ne vit pas d'un œil favorable le partage des biens de son père qu'il dût faire avec ses frères, Charles du Raynier, Baron de Clermont, et Gabriel du Raynier, Seigneur de Dorée, il ne conserva de bons rapports qu'avec sa sœur Jeanne du Raynier, mariée à Gabriel Seigneur de Rasilly, l'un des 100 gentilshommes de la maison du Roi et gouverneur du château de Chinon ; sa haine se porta particulièrement sur son frère Gabriel du Raynier, qui lui contestait ses droits sur un Moulin situé entre la Tour du Raynier et Chézelles. La lutte commença par des procès, d'interminables procès qui n'accommodaient pas les parties. Le cadet, Gabriel, transporté de colère, poussé à bout, brusqua les choses, il arma une centaine d'hommes tant gentilshommes que paysans, les pourvut de « pistollets à feu, arbalestes, piques, Hacquebuttes a crocs » et s'enferma avec sa troupe dans le moulin convoité qu'il fit solidement fortifier, faisant « dresser et affuster plusieurs Faulxcohneaux entre les murailles. » l'aîné n'avait pas perdu son temps, prévoyant ce qu'il allait arriver, il prépara son ttaque dans le plus grand secret. A la tête de cinquante gentilshommes, ses vassaux ou ses voisins et de ses serviteurs « portant rondelles, chemises de mailles, morions, espées, dagues, pistollets » il entreprit une expédition nocturne contre ses adversaires et, à l'improviste, attaqua le moulin qu'il emporta d'assaut après une lutte acharnée.

Gabriel avait juré en s'y renfermant « qu'on ne le ferait sortir que par la force » ; c'est ce qui se produisit. Les vainqueurs se livrèrent au pillage, criant : « chair Dieu, sang Dieu, paillards vous êtes morts ! Ou estes vous mastins, paillards ! tués les, tués les tous ! » Cette scène de carnage prit fin par l'arrivée de la Maréchaussée. François du Raynier et ses principaux complices furent arrêtés. Pour sa défense il déclara ; « que ce qu'il a fait a esté pour la conservation de ses droits et déffence de sa personne par les moyens qui lui sembloient estre les meilleurs et sans inconvénient. » Ceci se passait en l'année 1556, la justice était indulgente pour ces sortes de faits. Peut-être craignait-elle les représailles car François du Raynier avait de bons appuis à la Cour. Peu après les événements tragiques, le roi lui accorda des lettres de rémission ainsi qu'à son frère. Il put couler des jours heureux et fortunés avec Yolande de la Jaille, sa femme, au milieu de ses nombreux enfants jusqu'à sa mort, en 1575.

Le petit-fils de François du Raynier, Dimanche, 2ème du nom, Seigneur de la Tour du Raynier, Chézelles, etc., ne laissa que deux filles, l'une porta Chézelles dans la Maison de Tusseau, sous la Restauration ; le marquis Henri de Rilly, descendant de l'autre, vendit la « Tour du Rilly » ou de Rigny.



la Tour-du-Raynier
Ensemble nord-est, vue générale











Lien de Parenté

Dimanche RAYNIER (DE), Seigneur de Dorée et de la Tour-du-Raynier
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Lancelot RAYNIER (DE) , Seigneur de Dorée et de la Tour-du-Raynier
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Gabriel RAYNIER (DE), Seigneur de Dorée et de la Tour-du-Raynier
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Lancelonne RAYNIER (DE), Dame de Dorée
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Françoise LARSAY (DE), Dame de Larsay ?1631
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Jacques VOYER de PAULMY (DE), Vicomte de Paulmy 1605-1674
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Jean Armand VOYER de PAULMY (DE), Vicomte de Paulmy ?1674
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Marie Françoise Céleste VOYER de PAULMY (DE), Dame de Paulmy, de la Celle Saint-Amant, Châtellier, Ciran, La Roche-de-Gennes etc... 1662-1732
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Françoise Anne "Agathe" Marguerite LA RIVIERE (DE) ?1762
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Anne "Yvonette" Marguerite Esther RIVIÉ de RIQUEBOURG (DE) 1723-1798
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Monique GOUY d'ARSY (DE) 1749-1823
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Arsène O'MAHONY, Comte 1787-1858
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Maurice O'MAHONY, Comte 1849-1920