Le château de Paulmy (Indre et Loire)

propriété de nos ancêtres de 1244 à 1750





Paulmy


L'actuel château de Paulmy
Le château appartenait à la branche aînée des Voyer, dite de Paulmy, dont le dernier fut Jean-Armand, tué à Senef en 1674 encore jeune, laissant une fille et un fils qui mourra à 15 ans en 1688.
La seigneurie passa alors à la famille de La Rivière par le mariage de Marie-Céleste de Voyer, notre ancêtre.
Cette famille la posséda jusqu'en 1750, date à laquelle elle fut rachetée par le comte d'Argenson, ministre de la guerre, issu de la branche cadette des Voyer.




Le château de Paulmy, depuis sa première origine, qui remonte, s'il faut en croire Belleforest, André Duchesne, l'Hermite de Soliers, et tous les auteurs qui ont écrit depuis eux , au temps des rois de la seconde race, a subi lui-même bien des vicissitudes. Mais ce qui n'a pu varier, c'est sa situation sur la cime d'une colline élevée, d'où l'on découvre de toutes parts un paysage riant et étendu. Détruit par les Anglais vers l'an 1420, il ne reste du château primitif, dessiné par Belleforest, qu'une tour encore reconnaissable, appelée la tour des archives. Paulmy fut reconstruit une première fois en 1441 par Pierre de Voyer.





Paulmy en 1575


Le château de Paulmy en 1575, tel que reconstruit par Pierre de Voyer.
gravure sur bois de 1575 conservée à la BNF.
(base Mémoire)

Alors repaire de catholiques, Paulmy fut saccagé et pillé lors des dévastations des protestants de 1562 à 1569. Il fut reconstruit de nouveau par le vicomte Louis de Voyer, en 1615. Duchesne en publie sa description en 1647. Bien qu'inférieur au premier, le château offrait encore, dans son ensemble, quelque chose de digne et de grandiose, qui ne se voit plus dans les constructions récentes. Durant les deux campagnes de construction engagées par Louis puis Jacques, on élève d'abord un ensemble comprenant un bâtiment semblant être une orangerie (dénommé chapelle au plan terrier de 1750) et deux pigeonniers-murs qui bordent une avant-cour flanquée de deux pavillons ; on modifie ensuite le plan de reconstruction du château en adoptant un plan en U (3 ailes et 2 pavillons) entouré de douves ; ce plan intègre, à l'angle Nord-Est, la tour du 15e siècle, la chapelle, amputée au Sud, et les douves, et, au Sud, l'avant-cour bordée des pigeonniers murs ; celui de l'Est ouvre par deux portes sur la cour rectangulaire des communs bâtis à l'Est ; un jardin potager régulier à la française, des parterres et un verger dans lequel est bâti un colombier, entourent le château.





Paulmy en 1713


Le château de Paulmy en 1713.
(base Mémoire)




Gabriel de Voyer


Gabriel de Voyer, évêque de Rodez
fils aîné de Louis et frère de Jacques




"de la ville et du château de Paulmy"
par A. Duchesne dans "Antiquités et recherches des villes, châteaux et places plus remarquables de toutes la France" (M.D.C.IX)

Non loin de Loches est l'ancien château de Paulmy, situé sur le sommet d'une haute terrasse, et gracieux en séjour pour la sérénité et température du Ciel. Un spacieux parc merveilleux en étangs, prés, bois et allées, limite sa vue par derrière. La terre y est en quelques endroits applanie en plate campagne où blondoyent annuellement toutes sortes de bleds, et d'autres relevées en petits tertres et collines chargées de taillis et de bois de haute-futaye, et plus près du château un grand paysage abondant en toutes sortes de plantes et arbres de rare bonté.

Le premier corps de logis qui s'offre en venat de ce grand domaine, est large de 40 à 50 pas, et composé de cins à six étages fort bien proportionnés, et embellis au dessus d'une galerie plombée et couverte d'ardoise, ainsi que le reste du bâtiment, lequel est aussi éclairé de plusieurs vitres et fenêtrages, et enrichi par le dessus de pointes pyramidales. Ses défenses sont deux grosses tours rondes, et bien flanquées, dont l'une est ancienne, et l'autre non. L'entière couverte d'ardoise, plombée et relevée en neuf étages sur les caues et prisons. En peu de paroles, c'est un logis des plus remarquables de la Touraine, entrepris l'an 1449 par messire Pierre de Voyer, chevalier, isu d'un valeureux capitaine grec, appelé Basile, et surnommé Voyer, du mot qui signifie vaillant et belliqueux en notre langue. Vaillance que pour une glorieuse qualité il assura dès lors à son succésseur Conrad, lequel venu au Pays de Touraine jeta les fonmes de de la ville de Paulmy, que son fils Othon reçu à la succession d'icelle, par le Roi Louis III, l'an 935, poursuivit et appela ainsi pour les palmes et lauriers qui avaient honoré les victoires et hauts faits d'armes de sa race.

Le reste du château est presque tout vieil, comme il y en a encore une salle, qui porte le nom de vieille, et un autre corps de logis, appelé Château Gaillard, où se voeint artistement dépeintes les armoiries et alliances de la maison de Paulmy.

La chapelle, le petit mausolée de ces seigneurs, fut rebâtie par le susnommé Pierre de Voyer, et dédiée l'an 1476, à l'honneur du glorieux évêque Saint Nicolas, par l'archevêque de Tours. Il y a doyenné, avec quetre chapelains établis pour le service divin, doyenné dont la collation leur appartient comme à ceux qui en sont patrons et fondateurs.

La ville est arrosée d'un petit fleuve appelé Brignon et ont les dits seigneurs droit de justice, haute, moyenne et basse, distribuée en leur nom par un bailli et son lieutenant. Il y a aussi un prévôt pour la réception des amendes et des péages qui se lèvent tant pour le pont et la billette que des marchés et des quatre foires qui s'y tiennent tous les ans.




Charles-Yves-Thibault de La Rivière, fils de Céleste de Voyer de Paulmy, n'ayant eu que des filles, la seigneurie passa en 1750 à la branche cadette des Voyer, dite d'Argenson. Dans la 2e moitié du 18e siècle, les ailes centrale et occidentale du corps de logis, et le pigeonnier mur occidental, sont détruits ; le château appartient alors aux Marquis Voyer d'Argenson. ; dans la 1ère moitié du 19e siècle, on élève une nouvelle aile entre les deux pavillons subsistants et on comble les douves ; le parc, existant depuis le 16e siècle au moins (Belleforest), est aménagé en jardin paysager dans sa partie centrale, vers 1860 ; une grotte artificielle, fidèle réplique de la grotte de Lourdes, y est construite à l'initiative de Gertrude de Stacpoole, Marquise d'Oyron, et bénite le 25 décembre 1885 d'après l'inscription portée à la verrière de l'église paroissiale de Paulmy à proximité de la grotte, un mont-Calvaire élève sur une petite butte artificielle fut béni le 13 septembre 1896 d'après l'inscription de la verrière de l'église paroissiale





Paulmy en 1750


Le château de Paulmy, tel que nos ancêtres le vendirent à la branche d'Argenson, en 1750.


Carte de Paulmy


Carte générale de la châtellenie de Paulmy, du vicomté de la Roche de Gesnes, etc., dressée en 1750.
(base Mémoire)