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Barthélemy DE ROYE

Grand Chambrier de France en 1208
fondateur de l'abbaye de Joyenval en 1221


    blason

Gisant de Barthélemy de Roye dans l'abbaye de Joyenval (Chambourcy) et ses armoiries




Né vers 1170 de Rogues, seigneur de Roye et Germiny, et d'Adeline de Guise, Barthélemy de Roye fut un des seigneurs les plus illustres du royaume, et le personnage le plus considérable de la famille de Roye.

Il fut témoin à une donation que le comte de Blois, sénéchal de France, fit en 1186 à l'eglise de Senailly, et aussi à l'engagement que prit le duc de Bourgogne devant le Roi, étant à Vincenes, en 1190, de ne pas s'allier avec le monarque d'Angleterre et de n'épouser aucune princesse anglaise.

Ce seigneur de Roye sut s'attirer les bonnes grâces de Philippe-Auguste, qu'il assista de ses conseils et de son dévouement dans toutes les affaires graves de l'Etat ; en 1190, le Roi lui donna, comme témoignage de satisfaction, la forêt de la Hérelle, près de Montdidier puis plusieurs autres héritages en augmentation de ce fief. Barthélemy, qui était bienfaisant et charitable, fit en 1199, une donation à l'Hôtel-Dieu de Montdidier de quatre bonniers de bois, à prendre pour son usage, dans la forêt de la Hérelle, et ce, pour le repos de son âme et celles de ses ancêtres. On trouve sa signature parmi les barons du roi de France, au pied d'une charte délivrée en mai 1200 par le comte de Glocester. Il cautionna le traité de paix entre ce Roi et Jean, roi d'Angleterre, en 1200, accompagna le premier au siège de Rouen dont il signa la capitulation en 1204. Il était présent à un échange fait en 1203 entre Jean Vilain et l'abbaye d'Ourscamp de quelques pièces de terres et en 1205 il fait avec le Roi un échange du péage de Roye contre certaines terres, par un acte daté du 20 avril et revêtu du sceau du sire de Roye. En récompense de ses services, le Roi lui donna le château d'Acquigny et ses dépendances par une charte de 1206 (ce château sera rasé en 1378 et un nouveau construit vers 1550 par Anne de Montmoreny-Laval).

Des difficultés s'étant élevées au sujet de la délimitation du comté de Soissons et de Valois, Philippe-Auguste, à la prière d'Aliénor, comtesse de Vermandois, charge Barthélemy de Roye et l'évêque de Meaux de faire une enquête à ce sujet.

Le roi de France laisse de plus en plus la direction des affaires à l'équipe qu'il a formé depuis une dizaine d'années, qui se compose de Barthélemy de Roye, du maréchal Henri Clément, de Guérin et Gautier. Il élève Barthélemy, en 1208, à la dignité de Grand Chambrier de France, une des cinq grandes charges de la couronne. Le grand chambrier, ou chambellan, signait aux chartes royales, il exerçait sa juridiction sur certains corps de métiers et percevait certaines redevances, "à cause de sa chambrerie".

Comme chambrier, Barthélemy signe une charte de Philippe-Auguste à Renaud, comte de Boulogne, au mois d'octobre 1208, et l'année suivante, il scelle la charte de Commune que le Roi accorde aux habitants de Péronne. Vers 1215, il construisit le château de Retz au cœur de la forêt de Cruye, qui est aujourd'hui devenue la forêt de Marly. Lorsqu'en 1215 les barons anglais cherchèrent l'aide du roi de France, les pourparlers prirent une autre allure quand une ambassade baronnale vint offrir le trône anglais au prince Louis. Cette ambassade avait une solide introduction à la cour en la personne de Barthélemy, dont l'épouse Pétronille était la fille et héritière de Robert de Beaumont, comte de Leicester [Le cas de Roye est un exemple parmi tant d'autres des liens entre les baronnages français, normands et anglais et de leurs intérêts croisés].

Barthélemy apposa son nom à la charte octroyée, en 1221, aux bourgeois de Dollens, par Guillaume de Ponthieu, et qu'approuva le Roi. Il fut un des bienfaiteurs de la collégiale de Saint-Florent, à laquelle il laisse beaucoup de biens, ainsi qu'à celle de Saint-Quentin. Il donne à l'abbaye d'Ourscamp quatorze bourrées de terre provenant de Beaudouin de Goyencourt, afin de pourvoir à l'entretien de deux moines chargés de célébrer deux messes par jour, à perpétuité, pour lui, pour sa famille et pour ses bienfaiteurs.



Sceau et contre-sceau de Barthélemy de Roye
sur un acte de donation à l'abbaye de Joyenval en 1221




Barthélemy de Roye prend une part active à la bataille de Bouvines (27 juillet 1214). Il avait amené avec lui une compagnie d'archers. Dans son livre sur cette bataille, Lebon précise que "La personne du Roi était gardée par Guillaume des Barres, la fleur des chevaliers, Barthélemy de Roye, d'un âge mûr et d'une prudence consommée, etc." Il était l'année suivante à Compiègne, à la suite du comte de Soissons.

Il assiste le Roi dans un accord conclu avec les chanoines de Saint-Quentin en 1220, et le 21 mars à Paris, il réconcilie l'évêque avec le Roi. Il fut le fondateur en 1221 de l'abbaye de Joyenval de l'ordre des Prémontrés, à laquelle il donna beaucoup de biens du consentement de sa femme. Le seigneur fait des libéralités en faveur du prieuré de Saint-Maximin (1222) et cinq années plus tard, il aliène le domaine d'Acquigny à Mathieu de Montmorency.






l'abbaye de Joyenval
Cette abbaye, édifiée à Chambourcy, n'a pas résisté à l'assault de la Révolution et vendue comme bien national, son église fut transformée en carrière à pierres.
Aujourd'hui un golf se trouve sur les lieux.



A la mort de Philippe-Auguste, son fils est sacré à Reims le 6 août 1223, sous le nom de Louis VIII. Le cercle du pouvoir ne s'élargit guère et sa principale modification est l'accroissement de la puissance de Barthélemy et le recul du chancelier Guérin, les deux survivants de la grande équipe dirigeante de Philippe-Auguste qui assurent la continuité de sa politique. Possesseur du fief de Grivillers, Barthélemy donne son consentement à une vente de pièces de terres en 1223 par son neveu Jean de Viry. En 1223 il assiste, comme témoin, au jugement de la cour du Roi, rendu à Vernon, qui attribue le comté de Beaumont à Thibault d'Ully. Il fut présent l'année suivante à la sentence arbitrale donnée par le chancelier de France, par-devant le Roi, en faveur de la comtesse de Nevers contre le prieur de la Charité. Il était un des grands du royaume présents au conseil du Roi Louis VIII (1224) où il fut ordonné qu'il serait fait une enquête pour savoir si les évêques et autres prélats de la Normandie ne devaient pas le service de l'Ost (armée) au souverain. La même année 1224 il suivit le Roi contre le roi d'Angleterre, et il assista au traité qui se fit entre la comtesse de Flandre et Jean de Nesle, châtelain de Bruges, et à la cession que fit en 1225 au roi Louis VIII la comtesse, Marie de Ponthieu (av.1199 ? 1250), de la terre de Saint-Riquier, de Doullens, de la terre d'Avesnes et de ses dépendances, qui furent réunies au bailliage d'Amiens. En 1227 il participe à la libération de Lambert Cadoc à la demande de Blanche de Castille.

Il est mort le 24 janvier 1237 et est inhumé dans l'église de l'abbaye de Joyenval, au pied du grand autel. On y voyait dix tombeaux de marbre et de bronze, avec des épitaphes en vers latins en l'honneur de plusieurs membres de la famille royale





Extraits du livre d'Emile Coët : Histoire de la ville de Roye, Champion, Paris, 1880









Lien de Parenté

Barthélemy de ROYE
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Amicie de ROYE
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Guillaume V CRESPIN
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Jean CRESPIN
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Guillaume VII CRESPIN
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Guillaume VIII CRESPIN
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Guillaume IX CRESPIN
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Marie ROUVROY de SAINT-SIMON
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Antoinette ROUVROY de SAINT-SIMON
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Jehanne de CANOUVILLE de RAFFETOT
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Gabriel d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
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René d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
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Gabriel d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
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Antoine-Henri d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
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Charles-Félix d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
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Michel-Adrien d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
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Marthe LAFRETE d'AMPHERNET de PONTBELLANGER
épouse de Maurice, comte O'MAHONY