Henri de MARLE
Seigneur de Versigny
Premier président au Parlement de Paris en 1404
Chancelier de France en 1413
assassiné lors des massacres de Paris en 1418
Gravure du 17e siècle colorisée et armoiries du chancelier de Marle
Henri de Marle est né Le Corgne, fils unique de Moret Le Corgne, chevalier, lieutenant d'une compagnie de 100 hommes d'armes, tué à la bataille de Poitiers en 1356 et Jeanne Blanche.
Henry de Marle, seigneur de Versigny, fut élu Premier Président du Parlement de Paris le 16 mai 14041 et fait Chancelier de France en 1413,
étant fort âgé.
Les armes de cette famille étaient un écu d'argent à une bande de sable chargée de trois molettes aussi d'argent.
Le véritable nom était Le Corgne, que ce chancelier changea de son autorité privée en celui de de Marle.
Henry de Marle était chancelier de France durant la guerre civile nommée querelle des Armagnacs et des Bourguignons qui fut un des
épisodes de la guerre de cent ans.
Il périt malheureusement, avec son fils aîné, alors évêque de Coutances, massacré dans l'insurrection
qui livra Paris aux Bourguignons le 12 juin 1418.
De nombreux récits de cet évènement existent. Nous retiendrons ici celui de Toustain de Billy dans
son "Histoire ecclésiastique du diocèse de Coutances, tome II, p 202".
Le complot fait avec le seigneur de l'Isle-Adam, gouverneur de Pontoise pour le Bourguignon, Perrinet Le Clerc,
vendeur de fer, le fit entrer la nuit du 28 mai 1418, lui et environ 800 hommes de cheval armés, lesquels, marchant
à enseignes déployées, se trouvèrent accompagnés d'une très grande quantité de peuples et particulièrement des bouchers qui,
se répandant dans les maisons des Armagnacs, car c'est ainsi qu'on appelait les partisans du Dauphin et du duc d'Orléans,
fouillant, pillant et emportant tout ce qu'ils pouvaient trouver, saisissant avec empressement des personnes dont les moins malheureuses
furent enfermées en des prisons particulières pour en tirer rançon. Le chancelier fut pris ce jour là et enfermé au palais.
Le lendemain le connétable4 y fut traîné. Ceux qui avaient été bannis par les Armagnacs, revenus aussitôt de divers endroits,
excitèrent la plus cruelle sédition dont on ait entendu parler. Ils commencèrent par le palais,
le 12 juin suivant, dont ils tirèrent le connétable et le chancelier, les tuèrent et exposèrent leurs corps sur la table de marbre.
De là ils furent aux autres prisons et, massacrèrent dans le petit Châtelet les évêques de Senlis et de Coutances, et firent sauter les autres
du haut des tours, les recevant sur la pointe de leurs épées et des javelots. Il n'y eut endroit dans la ville qui ne fut ensanglanté par leur
fureur ; il fut tué près de 2000 hommes, d'autres disent plus de 3000, dont les corps étaient traînés dans les champs, renversés
sur le dos, avec la peau enlevée en forme de bande ou de chape.
Le 24 mai 1418, Henry de Marle s'était opposé à la signature du traité de la Tombe, comme le rapporte Vallet de Viriville : Henri
de Marle, chancelier de France, appuya le président du conseil. Il déclara que le roi pouvait, s'il le jugeait convenable, sceller lui même
ce traité. Mais il protesta que lui, chancelier, n'apposerait jamais à un pareil acte les sceaux de l'Etat, confiés à sa garde.
Nous trouvons un autre récit le concernant dans le "Dictionnaire raisonné des Sciences, des Arts et des Métiers" (p391) :
Nous nous contenterons de rapporter ici un trait singulier sur Jean de Nesle qui était chancelier d'Aquitaine au commencement
du siècle, dans le même tems qu'Henri de Male étoit chancelier de France. Dans un conseil du roi en 1412, où présidoit
le duc d'Aquitaine, il y eut quelques paroles entre le chancelier de France & celui d'Aquitaine: ce dernier ayant par plusieurs fois donné à
l'autre un démenti formel, Henri de Marle lui dit: « Vous m'injuriez, & l'avez déjà fait autrefois, qui suis chancelier du roi;
néanmoins je l'ai toujours souffert par respect pour monseigneur d'Aquitaine qui est ici présent, & suis encore prêt de le
faire ». De quoi le duc d'Aquitaine tout ému, prit son chancelier par les épaules, & le chassa hors de la chambre, lui disant
« Vous êtes un mauvais ribaut & orgueilleux, nous n'avons plus besoin de votre service, qui avez ainsi injurié en notre présence le
chancelier de monseigneur le roi ». Cela fait, de Nesle rendit les sceaux, & un autre fut nommé à sa place.
Jeton d'Henri de Marle
Son corps fut porté à Senlis et enterré en la grande église, "dans la première chapelle en entrant à droite par la porte du midi. Ses armoiries étaient sur les vitres de la chapelle appelée lors chapelle de M. le Président."
Il avait épousé Mahaut Le Barbier avec laquelle il acquit, par contract du 15 février 1401, la terre et seigneurie de Versigny en la chatellenie de Senlis, de Jean de Barly et de Perette de Lain sa femme, et en fit hommage au Roy le 11 mars 1401.
Il eut 7 enfants, à savoir :
- Jean de Marle, évêque de Coutances, massacré à Paris avec son père ;
- Arnoul ou Arnaud de Marle, chevalier, seigneur de Versigny, premier conseiller au Parlement de Paris (1412), puis maitre des requetes ordinaires
de l'hôtel (1414-1444), quatrième 1444-1445) puis premier (1445-1451) président au Parlement de Paris. Il fut ambassadeur près le doge de Venise et Garde des Sceaux
de France en 1444.
Sa femme fut Marie de Ruffay, dont il eut un fils et une fille. Sa seconde femme fut Martine Boucher, fille de Bureau Boucher, seigneur d'Orsay et de Piscop,
maitre des requetes, et de Gillette Raguier, dont il eut encore un fils et des filles. Il mourut en sa maison de Paris, le 26 avril 1456
et fut enterré dans l'église des Filles-Dieu. Parmi les filles, notre ancêtre Charlotte, épouse Arbaleste.
- Philippe, trésorier des guerres de Charles VI, n'eut pas d'enfants de Philippe Raguier, sa femme ;
- Marie, mariée au sieur de Chisy ;
- Jacqueline, mariée à Pierre Buffière ;
- Anne, mariée au seigneur de Vemars ;
- Hilaire, mariée au seigneur de Sey.
Malgré les troubles de la guerre de Cent Ans et la division de la seigneurie entre deux branches familiales (Marle et Hector de Marle), les Marle restent propriétaires de Versigny jusqu'en 1700.
À la fin du XVIIe siècle, le château présentait un aspect bien différent de son état actuel avec une cour fermée,
un logis asymétrique et une basse-cour au sud-est. Une ferme, dite du "Petit Hôtel", le jouxtait au nord-ouest.
Elle se situait à l'emplacement du château médiéval.
En 1635, Richelieu ordonna que le Château soit brûlé. Il n'en restera alors que Son ancienne tour d'entrée surnommée « le donjon »
(qui s'est s'est effondrée à la fin des années 1950) et son pigeonnier (encore présent). Le château fut reconstruit à la fin du 17e siècle, dans le gout du temps ...
Dans l'église de Versigny se trouve la dalle funéraire (223x116 cm) de deux frères de Marle, chevaliers.
"Histoire Des Chanceliers Et Gardes Des Sceaux De France Distingués Par les Règnes de nos Monarques" de François Du Chesne
Lien de Parenté
Arnaud de MARLE
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Charlottte de MARLE
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Nicole ARBALESTE
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Adrien du DRAC
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Antoinette du DRAC
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Charlotte HUAULT de MONTMAGNY
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François de GOUY
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Michel de GOUY
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Louis de GOUY d'ARSY
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Monique de GOUY d'ARSY
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Arsène, comte O'MAHONY
¦
Maurice, comte O'MAHONY