Version imprimable


Sir Edward HERBERT
1582-1648

Ambassadeur en France 1619-24
1er baron de Castle Island, pairie d'Irlande, en 1624
1er baron de Cherbury, pairie d'Angleterre, en 1629


portrait   blasons

Edward Herbert, peint avant 1622 par Isaac Olivier,
et armes de la Maison Herbert (blason inspiré du site European Heraldry)



Edward Herbert fut le premier baron de Castelisland en Irlande, ville où naquit Barthélemy O'Mahony.

Soldat, diplomate, historien, poète et philosophe, Edward Herbert est né en 1582 à High Ercall, paroisse d'Eyton-on-Severn, dans le comté de Shropshire, en Angleterre, d'où était sa mère Magdelene Newport. Il était le fils aîné de Richard Herbert, membre du Parlement et sheriff de Montgomeryshire.

Il avait huit ans quand mourut son aïeul, à qui son père ne survécut que quatre années.

Dès qu'il commença à parler, il prétend que sa première question fut pour savoir comment il était venu en ce monde. Les femmes qui le soignaient se mirent à rire et les assistants s'étonnèrent, disant que jamais enfant n'avait fait pareille question.

Il commença ses études à sept ans, et profita tellement qu'à neuf ans il était capable de faire sur le thème Audaces fortuna juvat [la fortune favorise les audacieux], une oraison d'une page en soixante vers en un jour. A cet âge il quitta la maison de sa grand-mère qui l'avait élevé. Il fut envoyé dans le Denbigh, auprès d'un maître qui savait le latin, le grec, le français, l'italien et l'espagnol, et un an plus tard à Didlebury (Shropshire), près d'un M. Newton, qui lui montra assez de grec et de logique pour le mettre à douze ans en état d'entrer à Oxford, au Collège de l'Université.

Il était encore à Oxford, lorsqu'il perdit son père, et sa mère reçut presque aussitôt pour lui une proposition de mariage. Sir William Herbert de Saint-Gillian's, héritier du comte de Pembroke, avait laissé à sa fille toutes ses propriétés du Monmouth et de l'Irlande à condition qu'elle épousât un gentilhomme du nom d'Herbert. Mary avait atteint sa vingt et unième année, lorsqu'elle se maria, le 28 février 1598, avec son cousin Edward, qui n'avait pas seize ans, et qui retourna avec sa mère et sa femme à l'université, ayant ainsi, dit-il, une défense contre les désordres auxquels la jeunesse n'est que trop portée.

A dix-huit ans, il entra dans le monde, vécut un peu à Londres, beaucoup à Montgomery-Castle, et tandis que sa femme lui donnait coup sur coup des enfants (il en eut jusqu'à neuf, et n'en devait conserver que trois), il se perfectionna sans maître dans la connaissance des langues vivantes, son intention étant de devenir un citoyen du monde. Il apprit aussi la musique, et ce fut un de ses goûts favoris. Sa curiosité s'étendit à l'étude de diverses sciences, et son esprit réfléchi se forma une sorte de philosophie de l'éducation qu'il a résumée dans ses mémoires.

C'est en 1600 qu'il alla pour la première fois à la cour où il rencontra la reine Elizabeth. Ce n'est pourtant que deux ans après et sous le roi Jacques qu'il fut nommé chevalier du Bain, au milieu des compliments des lords et des dames qui assistèrent à la cérémonie. L'éperon, selon l'usage, lui fut chaussé par un grand seigneur, son cousin, le comte de Shrewsbury.


portrait

Edward Herbert dans sa robe de chevalier du Bain
Portrait par Robert Peake



Il ne tarda pas à devenir sheriff de son comté de Montgomery, et il se vante d'avoir donné, sans indemnité, la commission de sous-sheriff et les autres places qui étaient à sa nomination. Il partageait son temps entre l'étude à la campagne, ses devoirs publics, et quelques actes de présence à la cour; mais il parait qu'un peu d'ennui s'attachait à cette vie monotone. Marié de trop bonne heure, il n'avait pas connu la liberté de la jeunesse. Un certain jour, il déclara à sa femme qu'il passerait la mer et ferait sur le continent le voyage qu'il aurait dû faire, s'il ne l'eût épousée, à moins qu'elle ne consentît à assurer à ses enfants un certain patrimoine dont il leur garantirait l'équivalent. C'était une précaution contre le cas où la mort de l'un des époux laisserait l'autre libre de former un second lien. Sa femme ayant refusé, il se crut libre de la quitter; il la laissa le moins mécontente qu'il put, et il partit, dit-il, assez chagrin, ayant toujours honnêtement vécu avec elle. Cependant il se croyait en droit de faire connaissance avec les pays étrangers, dont il avait pour cela même appris les langues. Muni de l'agrément de la cour, il se mit en route, ayant pour compagnon Aurelian Townsend, gentilhomme qui savait à merveille le français, l'italien et l'espagnol, puis un valet de chambre parlant français, deux laquais et trois chevaux. Il ne manqua pas de s'embarquer à Douvres et de débarquer à Calais.

On était en 1608 ou 9. Il descendit à Paris dans le faubourg Saint-Germain, où demeurait l'ambassadeur d'Angleterre, sir George Carew, qui le reçut avec beaucoup de civilité. Auprès de l'ambassade était l'hôtel du duc de Ventadour, gendre du connétable de Montmorency. La duchesse, qui voyait souvent l'ambassadrice, rencontra chez elle sir Edward Herbert, et l'invita à venir chez son père au château de Mello.

Dans cette belle résidence, il fut dignement reçu par le vieux connétable, qui lui dit que la première fois qu'il avait entendu parler des Herberts, c'était au siège de Saint-Quentin. Son grand-père y avait en effet commandé l'infanterie sous William, comte de Pembroke. En partant pour Chantilly, Montmorency le pria de rester à Mello, comme il le désirait, et lui laissa ses écuyers, ses pages et tout un train de maison. Herbert habita tout un été dans ce beau séjour, où il se perfectionna dans la science du cheval, sous la direction du gouverneur des pages du connétable, M. de Mennon, et de son premier écuyer, M. de Disancourt, qu'il proclame l'égal de Pluvinel et de Labroue. Il apprit d'eux, contre ses principes, à chasser le loup et le sanglier. Quelquefois il quittait Mello pour visiter le vieux seigneur dans son autre palais. Quant au roi Henri IV, il demanda un jour dans le jardin des Tuileries qui était Herbert, l'accueillit avec son affabilité ordinaire, l'embrassa, et le fit longtemps causer. La reine répudiée, Marguerite de Valois, tenait alors une cour assez brillante. Elle fit inviter Herbert à ses bals et à ses mascarades. A l'une de ces réunions, il rencontra Damien de Monluc, seigneur de Balagny, le fils du maréchal de ce nom. Après huit mois d'équitation savante, Herbert alla prendre congé de son hôte dans son autre palais et le remercier de ses nobles bontés.

Il débarqua en Angleterre par une tempête qui lui fournit encore l'occasion de donner quelque marque d'intrépidité, soigneusement racontée dans ses mémoires; mais bientôt d'autres rencontres s'offrirent où il put plus utilement montrer son goût pour le péril et un courage digne du métier des armes.

En 1609, le duc de Clèves était mort sans enfants, et tout le monde, disait Henri IV, était son héritier. Cette succession divisait l'Europe. Le roi de France, allié avec l'Angleterre et la Hollande, résolut de la disputer à l'empereur, qui la prétendait par droit de dévolution, et qui déjà s'était emparé de Juliers. Les héritiers que soutenait Henri IV étaient les princes protestants marquis de Brandebourg et comte palatin de Neubourg; mais cette affaire isolée n'était pour lui que l'occasion longtemps attendue d'attaquer la maison d'Autriche, de relever ou de créer les grandes confédérations d'alliés sur lesquelles il voulait appuyer la politique de la France, et de reconstituer l'Europe libre de l'influence prépondérante qui pesait sur elle depuis Charles-Quint. Ses finances et ses armées avaient été dès longtemps préparées pour ce grand dessein, auquel s'associaient l'Angleterre, les Provinces-Unies, les puissances allemandes protestantes, plusieurs des petits états d'Italie. C'est à ce moment solennel de sa vie que le grand roi fut assassiné. Cependant Maurice de Nassau, prince d'Orange, avait, en vertu des traités, commencé le siège de Juliers. Il attendait une armée française et un contingent de troupes anglaises. C'est à cette expédition que sir Edward Herbert résolut de prendre part en volontaire. Le récit de duels manqués compose presque toute son histoire de la campagne, et il semble n'avoir vu dans la guerre qu'une occasion favorable à des prouesses de chevalier errant.


portrait

Portrait qu’Edward fit peindre par Larkin avant son départ



A son retour il fut fêté par tout le monde et eut entre autres démêlées celle avec Sir John Ayres qui l'accusait, à tort dit-il, d'avoir séduit sa femme et lui chercha querelle à plusieurs reprises. L'affaire fit grand bruit et fut évoquée au Conseil privé qui lui donna raison et enjoignit Edward de ne pas pousser plus loin l'affaire.

Trois ans après la guerre toujours active entre l'Espagne et la Hollande le rappela dans les Pays-Bas. Edward Herbert cette fois encore fut honorablement accueilli par le prince d'Orange, qu'il suivit à la prise d'Emmerick et de Rees. Son récit de la campagne de 1614 montre encore sa singulière obstination à ne chercher à la guerre que d'inutiles combats individuels.





Edward Herbert 1610-14
par Isaac Olivier



Dès que les opérations militaires furent suspendues, il visita l'Allemagne, la Suisse et l'Italie, songeant à la musique plutôt qu'à la peinture. Il passa un mois à visiter les curiosités de Rome et il y aurait prolongé son séjour s'il n'avait eu la fantaisie de voir le pape siéger en consistoire ; mais là, s'apercevant que le saint père allait lui donner sa bénédiction, il s'esquiva [il était protestant], ce qui parut suspect. Des amis l'informèrent qu'il était traduit devant l'inquisition et il partit sur le champ.

A Turin, il se laissa donner par le duc de Savoie, qui lui fit très bon accueil, la commission d'aller chercher en Languedoc quatre mille hommes de la religion réformée qu'on lui avait promis, et de les amener en Piémont. Il rentra donc en France mais des démêlées à Lyon firent que la mission du duc de Savoie n'eut pas de suite et qu'il rejoignit le prince d'Orange. L'année 1615 se passa pacifiquement et, aux approches de l'hiver, il songea à revenir dans sa patrie. Chemin faisant il eut encore une ou deux querelles qui faillirent devenir sérieuses. Mais enfin il revit l'Angleterre, où la fièvre le prit et ne le quitta pas d'un an et demi.

C'est vers ce temps qu'il connut dans le monde sir George Villiers, depuis marquis et enfin duc de Buckingham, qui commençait à faire grande figure à la cour de Jacques, lui témoigna beaucoup de bienveillance et lui fit des offres de service. Edward les accepta et attendit son parfait rétablissement pour songer à quelque projet. Le premier qui l'occupa fut de lever deux régiments pour les conduire au service de la république de Venise ; mais lorsque qu'il fut question d'envoyer un nouvel ambassadeur en France, Villiers présenta dix-huit noms, parmi lesquels le Roi choisit celui de sir Edward Herbert.

Sa mission avait pour principal objet le renouvellement de l'alliance entre les deux couronnes. Peut s'en fallut qu'avant de partir il ne dût se mesurer avec sir Robert Vaughan pour quelques propos. Il fallut que le Roi chargeât le lord du sceau privé d'arranger l'affaire et de lui notifier qu'étant désormais revêtu d'un caractère public, il ne devait plus avoir de querelles particulières. Il aurait même été révoqué si Buckingham n'eut répondu pour lui !

Son ambassade fut de son aveu assez tranquille. Aussi a-t-il peu de choses à en raconter si ce n'est qu'ayant laissé sa femme en Angleterre, il ne put réussir à lui rester en France toujours fidèle. Mais les affaires et même les plaisirs lui laissèrent au moins du temps pour son livre et c'est à Paris qu'il composa la plus grande partie de son Traité de la Vérité.

Mais une affaire importante vint troubler la tranquille diplomatie du chevaleresque ambassadeur lorsque la question du protestantisme fut mise en délibération au Conseil et que la guerre contre les huguenots fut décidée. C'était une déviation morale des alliances d'Henri IV et Edward fut chargé par son gouvernement de faire des représentations. Malheureusement on l'écoutait peu. Par ordre venu de Londres, il se rendit auprès de Louis XIII, alors occupé au siège de Saint-Jean-d'Angély, afin de ménager une pacification ; mais Louis XIII le renvoya à M. de Luynes avec lequel l'entretien se termina si mal que le maréchal de Saint-Géran [Jean François de la Guiche], qui était de ses amis, le prévint qu'ayant offensé le connétable il n'était pas en sûreté. Il répondit qu'il était en sûreté partout où il avait son épée à son côté. De retour à Paris, les autres ministres et les seigneurs lui firent la fête, car tous détestaient le pouvoir et l'insolence du favori ; mais il apprit d'eux que Luynes envoyait son frère en ambassade à Londres afin de porter plainte contre lui. Il fut en effet rappelé, se justifia en présence du Roi et du duc de Buckingham, s'engagea à soutenir son dire en champ-clos, et demanda la permission d'envoyer trompette à M. de Luynes pour lui offrir le combat. Ce procédé diplomatique ne fut pas agréé et d'ailleurs le connétable mourut bientôt après (15 décembre 1621). Le comte de Carliste, envoyé extraordinairement en France, confirma le témoignage d'Edward qui retourna prendre son poste à Paris où il fut bien reçu, n'y trouvant personne qui regrettât le favori.

C'est vers cette époque qu'il acheva son Traité de la Vérité qu'il fit imprimer à Paris où la première édition parut en 1624 année où l'autobiographie d'Edward est interrompue et où son ambassade prit fin. Quand Edward revint dans son pays, il fut créé baron d'Irlande, sous le titre de lors Herbert de Castle-Island ou de l'île de Kerry (patentes du 31 décembre 1624).


Louvois

Edward Herbert, par Hubert Le Sueur



A dater de ce moment, une lacune commence dans sa vie, qui devint plus régulière et plus paisible en devenant plus obscure. On voit seulement que, la cinquième année de son règne, Charles 1er le créa pair d'Angleterre (1631), et il prit alors le nom de lord Herbert de Cherbury, nom sous lequel il est connu de la postérité. On peut supposer qu'il resta en faveur à la cour, et l'on voit qu'il ne cessa pas de porter un attachement reconnaissant au duc de Buckingham, car il entreprit son éloge ou plutôt son apologie dans une circonstance où le duc encourut les sévérités de ses contemporains.

Richelieu s'était donné la tâche un peu contradictoire d'abaisser au dehors l'Autriche et le protestantisme au dedans. Les nœuds de l'alliance avec l'Angleterre, malgré le mariage qui aurait dû réunir les deux dynasties, s'étaient peu à peu desserrés. Charles 1er, déjà en présence de l'opinion qui menaçait d'une révolution, secrètement en lutte avec la religion de sa femme, se laissa conseiller par Buckingham de rompre avec la France et de soutenir les huguenots contre les armées de Louis XIII. La Saintonge était le théâtre d'une guerre assez animée. La Rochelle, où commandait le duc d'Orléans, ne s'était pas encore déclarée. Les Rohan promirent qu'elle prendrait parti, si le pavillon anglais se montrait dans ces parages. Buckingham partit de Portsmouth, le 27 juin 1627, avec une escadre de près de cent voiles, six à sept mille hommes, ou, selon d'autres, seize mille hommes de troupes. Après quelque hésitation, il s'empara de l'île de Ré, et La Rochelle se souleva. Le roi marcha sur cette ville pour en commencer le mémorable siège. Dans l'île, le maréchal de Toiras défendit énergiquement le fort de Saint-Martin, et donna le temps d'arriver avec six mille hommes au maréchal de Schomberg, qui força les Anglais à se rembarquer. Cette expédition fit peu d'honneur au duc de Buckingham, qui s'y montra hésitant, incapable et présomptueux, et fut accueilli au retour par les censures du parlement et de l'opinion. Ce revers d'un favori ne fut pas étranger aux malheurs de Charles 1er.

C'est pour défendre son protecteur et son ami que lord Herbert prit la plume. Buckingham avait essayé vainement de réparer un premier échec par l'envoi d'une seconde flotte qui revint sans avoir rien fait, et lui-même il en préparait une nouvelle à Portsmouth, lorsqu'il fut assassiné le 2 septembre 1628. A sa demande, Herbert avait commencé une relation de la première expédition. Il l'interrompit à sa mort; mais les écrits qui parurent dans l'intérêt de la France, notamment un récit intitulé La descente des Anglais, puis celui qu'avait publié le Mercure Français, la relation composée en latin par l'avocat Isnard, enfin celle du jésuite Monet, le décidèrent à reprendre son ouvrage pour répondre aux prétentions de nos historiens. Il en terminait la dédicace au roi Charles 1er dans son château de Montgomery le 10 août 1630 mais, pour des raisons qu'on ne peut que soupçonner, il ne publia pas cet ouvrage de son vivant, et ce n'est qu'en 1656 qu'un docteur de l'université d'Oxford l'imprima pour la première fois.





Edward Herbert 1610-15
par Isaac Olivier



Les opinions exprimées dans les mémoires et dans les ouvrages de lord Herbert, l'esprit dans lequel est écrite son histoire de Henri VIII, ce que nous savons de sa conduite à la cour et dans les affaires, tout porte à le considérer comme un serviteur dévoué de la couronne, et rien ne nous aurait laissé soupçonner jusqu'ici qu'il eût aucune des idées et des passions qui devaient soulever une partie même de la noblesse anglaise et contre Buckingham, et contre Strafford, et enfin contre Charles 1er. Cependant, lorsque la lutte s'engagea entre la royauté et le parlement, il prit plutôt parti pour le pays, non qu'il allât dès l'abord à la pensée d'une révolution. Quand le roi fut menacé, il le défendit à la chambre des lords au risque de blesser l'assemblée, et il le suivit à York. Quelle part prit-il à la guerre, on l'ignore. On raconte seulement qu'il se sépara la même année du camp royaliste, et Horace Walpole assure qu'il combattit avec les parlementaires. De là des ressentiments et des vengeances qui, dit-on, l'atteignirent, lui et ses héritiers, dans sa fortune. Son château de Montgomery fut démoli, et le parlement dut l'indemniser plus tard de cette perte. Il est probable que sa santé, dès longtemps fort altérée, ne lui permit pas de prendre une part bien active ni même un intérêt bien vif aux luttes de ses dernières années. On voit, par une lettre tout intime à son frère, sir Henry Herbert, que dès 1643 il ne pouvait plus supporter aucun travail et songeait aux eaux de Spa pour se rétablir.

Deux ans après, en publiant la troisième édition de son ouvrage, il se plaignait de la fatigue de l'âge et du malheur des temps. On sait encore qu'au mois de septembre 1647 il vint à Paris et rendit visite à Gassendi, à qui il avait envoyé son livre; mais il ne vécut pas assez pour voir les dernières extrémités de la révolution, car le 20 août 1648 il mourut à Londres dans une maison de la Cité, Queen-Street, et fut enseveli dans l'église de Saint-Giles-des-Champs. Une inscription latine insignifiante y fut gravée sur son tombeau par lord Stanhope. Il en avait composé lui-même une en huit vers anglais, destinée au monument allégorique élevé à sa mémoire dans l'église de Montgomery suivant la description qu'il en a laissée. Cette épitaphe respire une pleine espérance de paix, de joie, de vérité et d'amour.

La religion, comme il la concevait, tenait une grande place dans son esprit et remplissait son cœur de confiance et de sérénité. Dans les vingt dernières années de sa vie, il régla sa conduite sur ses principes. Il faisait régulièrement deux fois par jour la prière dans sa maison, et le dimanche son chapelain lui lisait un sermon de Smyth. A son lit de mort, il fit appeler le primat d'Irlande pour recevoir le sacrement; mais avec une singulière indifférence il lui dit que c'était une chose qui ne devait être que bonne ou tout au moins ne pouvait faire aucun mal. Le prélat se récria un peu et finit par refuser. Le mourant alors demanda l'heure et dit : " Dans une heure d'ici, je quitterai ce monde; " puis, tournant la tête d'un autre côté, il expira dans le plus grand calme. Il a laissé une prière écrite pour son usage. Elle est assez longue et n'a pas un grand mérite de style ni de pensée.





Auteur : Wenzel Hollar



Parmi les écrits d’Edward Herbert, De Veritate (1645), De religione laici (1645), De religione gentilium (1663), Poems (1665), une biographie d’ Henry VIII (1649) et sa propre biographie.




Source principale :
article de Charles de Rémusat paru dans La revue des deux mondes, tome septième, année 1854, qui est en fait la traduction de la préface des Mémoires d’Edward Herbert.









Lien de Parenté

Edward HERBERT, 1er lord Castleisland et 1er lord Cherbury
¦
Richard HERBERT, 2e lord Castleisland et 2e lord Cherbury
¦
John HERBERT
¦
***FILIATION PROBABLE MAIS NON PROUVÉE***
Margaret HERBERT
¦
Georges HOLLES
¦
Roger HOLLES
¦
François HOLLES
¦
Helena HOLLES
¦
Barthelemy O'MAHONY
¦
Arsène O'MAHONY
¦
Maurice O'MAHONY