Austremoine BOHIER (BOHYER ou BOYER), seigneur et baron de Saint-Cirgues-sur-Couzes à Chidrac, est né à Issoire (Puy-de-Dôme) dans la première moitié du XVème siècle. Il était le fils d'un riche marchand d'Issoire, nommé Jean Bohier, d'une famille très ancienne, comme le témoigne les terriers de leurs rentes directes, écrites en langue auvergnate. Leur maison était celle où se tiennent les Augiers, à la rue du Poisson. Bourgeois et consul, il y fut un des plus riches marchands, et pourvut la ville d'un beffroi (actuelle tour de l'horloge), de la Maison de ville, des deux grosses tours du Ponteil et de la chapelle du Tormeil, où saint Austremoine, dont il portait le nom, avait été martyrisé. Pour améliorer les fonctions de la cité, il y fit installer une recette générale des finances.

Secrétaire du roi Charles VII, il s'installe à Tours où il épouse vers 1465 Béraulde du PRAT, tante du célèbre Antoine du Prat qui fut premier président du parlement de Paris en 1507, chancelier de France en 1515, puis archevêque de Sens et cardinal en 1527. Le père du chancelier du Prat avait aussi épousé une Bohier. Cette parenté ne fut pas inutile à la fortune de la famille Bohier. Aussi des trois fils d'Austremoine, Antoine devint-il cardinal-archevêque de Bourges, Henry, conseiller, secrétaire du roi, son valet de chambre en 1494, maire de Tours en 1506, trésorier et receveur général des finances de 1509 à 1520, général des finances du Languedoc, bailli de Macon, sénéchal du Lyonnais en 1522, et Thomas, notaire et secrétaire de Charles VIII en 1491, général des finances de Normandie en 1496, lieutenant général du roi et trésoroer général des guerres d'Italie en 1523, bâtisseur du château de Chenonceau. Les filles firent de beaux mariages, c'est ainsi que notre ancêtre Madeleine fut la mère de Florimond Robertet, trésorier et notaire de trois rois de France, et l'un des premiers personnages du royaume sous François 1er.

A la mort de Charles VII, Austremoine Bohier reste le secrétaire de Louis XI, puis de Charles VIII qui l'annoblit par lettres données à Provins en 1490. Ne reniant pas ses origines auvergnates, il avait acheté en 1460, le château et la terre de Saint-Cirgues, près d'Issoire. Sur l'emplacement d'une vieille bâtisse féodale, il fit construire le château plus tard détruit par un incendie. Il portait d'or au lion d'azur, au chef de gueules, qui domma les armoiries de Chenonceau dont le château fut construit par Thomas, fils d'Austremoine .