Fiche N° 0148

Auteur D. Barbier

21/12/2008

Henry de THIÉVILLE

Ascendant ¤

 Allié¡

Capitaine français du château de Saint-Lô en 1360

 

 

 

 

Une charte, dont nous communiquons l'original sur parchemin, nous révèle, tout d'abord, le nom de Thiéville [Thieuville],  très connu dans la région de notre Basse-Normandie, puisque deux prélats de cette famille très distinguée avaient occupée l'un, Raoul de Thiéville, le siège épiscopal d'Avranches, de l'année 1269 à l'an 1292 ; l'autre, Guillaume de Thiéville, sans doute le neveu du précédent, le siège épiscopal de Coutances,  de 1315 au 31 octobre 1345. Cette maison avait de plus donné un abbé à Lessay, ainsi que deux abbesses à l'abbaye royale

de la Trinité de Caen.

Quoique l'origine des de Thiéville se retrouve au canton de Saint-Pierre-sur-Dives, arrondissement de Lisieux (Calvados), cependant sous Philippe-Auguste, ils possédaient déjà les fiefs de chevalier du Mesnilgarnier et du Mesnilhue, dans le Cotentin [canton de Gavray, arrondissement de Coutances dans la Manche] où ils se perpétuèrent.

Henry de Thiéville, celui auquel se réfère notre charte, était fils de Robert, seigneur de Vains et de Chantore, domaines qui tous les deux se trouvaient dans l'Avranchin. Son existence nous le signale comme un homme dont les aptitudes remarquables lui permirent de remplir tour à tour des situations  considérables dans les finances, dans la magistrature, dans la diplomatie, dans le commandement militaire de diverses forteresses importantes et même dans l'entourage des rois de France, puisqu'il fut maître d'hôtel du roi Jean-le-Bon.

Et ce qui démontre surtout sa valeur et la considération exceptionnelle dont il jouissait, c'est que lorsqu'il fut question de régler la rançon royale du prisonnier de Poitiers, fixée à trois millions d'écus d'or, et de composer la commission qui devait aller vers le roi à Londres, pour y représenter les diocèses Normands de Lisieux, Séez, Bayeux, Coutances et Avranches, Henry de Thiéville fut l'un des sept délégués qui furent choisis, avec l'évêque de Bayeux, Messire Thomas Graffart, secrétaire du roi et archidiacre d'Auge, Robert de Warignies, Henry sire de Colombières et les baillis de Caen et du Cotentin.

Tout nous autorise donc à affirmer que c'était un grand seigneur d'un fort beau caractère et d'une très haute distinction.

Nous pouvons, du reste, le suivre dans sa carrière entière.

Ainsi son nom se trouve d'abord inscrit sur plusieurs titres de la Cour des Comptes, de 1339 à 1340.

Avec Jean Paynel, capitaine de Saint-James-de-Beuvron, Robert de Clermont, Le Baudrain de La Heuse et le bailli de Caux, il est du nombre des seigneurs que le roi désigne pour faire observer en Normandie la trêve conclue à Bordeaux, le 23 mars 1357, sur la demande du pape Innocent IV, entre la France et l'Angleterre.

Très peu de temps après, sur la fin de la même année, ou au commencement de la suivante, Henry de Thiéville, alors maître-d'hôtel du roi Jean, est nommé commissaire, avec Henry de Colombières, pour visiter les forteresses des Bailliages de Caen et du Cotentin. En cette qualité, ils durent venir à Saint-James-de-Beuvron, afin d'y procéder à une enquête sur un fait très grave. La population de cette ville s'était soulevée contre Thomas Pinchon, bailli de Coutances et châtelain de Sain--James. Ayant à leur tête Jean Paynel, Etienne Guiton et Olivier de Cresne, les habitants étaient entrés dans le château et en avaient expulsé de vive force Thomas Pinchon, sa femme et ses gens. L'enquête leur fut favorable. Sur leur engagement formel de bien et loyalement garder le castel au nom du Régent, le futur Charles V, ils reçurent de lui des lettres de rémission, datées d'août 1358.

Vers la même époque, pendant la captivité du roi Jean et la régence du dauphin, Henry de Thiéville est lieutenant général des bailliages réunis de Caen et du Cotentin. A ce titre et sur le rapport favorable par lui transmis à la Cour, le Régent accorde leur grâce pleine et entière à quatre bourgeois de la ville de Caen, meurtriers dans une lutte d'un de leurs concitoyens. Les lettres en sont du 5 avril 1359.

Né bien probablement au château de Vains [canton de Sartilly, arrondissement d’Avranches (Manche)], non loin d'Avranches, Henry de Thiéville avait épousé Isabelle de Meullent [Meulan], qui appartenait elle aussi à l'Avranchin. Ils n'eurent qu'une fille Catherine, mariée à Olivier de Mauny, chevalier, baron de Thorigny, auquel elle apporta les seigneuries de Thiéville, du Mesnilgamier, de Vains, de Chantore [château en la commune de Sartilly), et de Saint-Pierre-Langers [canton de Sartilly].

Par son mariage avec Jean Goyon, sire de Matignon, Marguerite de Mauny, leur héritière, la branche aînée des Thiéville, se trouve encore actuellement représentée par les de Grimaldi, des princes de Monaco, dont le chef S. A. S. M. le prince Albert est l'un des présidents d'honneur de notre chère Société.

L'écusson héraldique des de Thiéville était d'argent à deux bandes ou cotices de gueules, accompagnées de 7 coquilles de même, posées 1,3 et 3 [2,3, 2 selon la plupart des autres armoriaux]

 

 

Notre capitaine Henry de Thiéville est donc le deuxième des gouverneurs de Saint-Lô dont nous pouvons nous occuper. Le titre original, inconnu jusqu'ici et que nous produisons, sans avoir une importance exceptionnelle, présente cependant à nos yeux un certain intérêt, parce que, d'abord, il inscrit les noms du guerrier et sa qualité de chevalier d'une manière indiscutable, bien que le scribe qui le rédigea eût eu une distraction en écrivant, - d'un premier jet de plume, - le mot de Saint-Vaast, au lieu de celui de Saint-Lô : mais il s'aperçut instantanément de l'erreur qu'il commettait, et aussitôt il restitua le mot de Saint-Lô.

Cette pièce concerne de plus la fin d'une première période de la guerre de Cent-Ans, celle où, après avoir expulsé les Anglais, et, comme le dit notre charte « fait la ouidange des  forteresses occupées par l'étranger, il fallut que Louis de Harcourt, lieutenant du roi Charles V, indemnisât les officiers sous ses ordres des dépenses qu'ils s'étaient imposées pour reconquérir les châteaux- forts précédemment au pouvoir des ennemis. En un mot, c'est un ordre donné au receveur général des finances de faire payer par Jean Guichard, son receveur, les sommes qui lui seraient réclamées par Henry de Thiéville, capitaine de Saint-Lô. En réalité, ce mandat est un blanc-seing, un acte dénotant la pleine confiance du Souverain pour son gouverneur. Il est daté de Lisieux, le 12 mars 1360.

Trois ans plus tard, ce même de Thiéville était-il encore capitaine de Saint-Lô? Nous ne saurions le dire ! Ce n'est pas impossible, probable plutôt. Mais les Archives nationales ont conservé une autre charte originale, datée de Pontorson, le 1er mai 1363, qui le concerne. Celle-ci est un ordre donné par l'illustre Bertrand Duguesclin, qui n'était pas encore connétable de France, mais capitaine des bailliages de Caen et de Cotentin, de lui payer ses gages, pour le temps qu'il emploierait, avec seize hommes d'armes, à s'emparer du château d'Aunay-sur-Audon [arrondissement de Vire].

Enfin, le 13 juin 1364, Charles V donna commission à ce fidèle chevalier pour recevoir l'obéissance « des sujets nobles ou non nobles » du roi de Navarre et leur faire prêter le serment de fidélité.

 

Remparts de Saint-Lô

 

 

 

Notre Mémoire était entièrement terminé lorsque nous nous sommes avisés de consulter le riche Cabinet des Titres manuscrits de la Bibliothèque Nationale. Là nous avons retrouvé dix-neuf chartes qui nous ont permis de compléter nos données précédentes sur Henry de Thiéville.

Ces nouveaux documents nous permettent de le suivre jusqu'en 1374, et de prolonger ainsi d'une dizaine d'années son existence toujours remplie d'un certain éclat.

Tout d'abord ils nous autorisent à assurer, d'une façon à peu près positive, qu'il conserva constamment sa capitainerie de Saint-Lô. Seulement lui fallut à plusieurs reprises la quitter momentanément pour entrer en campagne et répondre aux nombreux appels sous les commandements supérieurs de Guillaume Du Merle, sire de Messey, en juin 1366, et de G. Le

Beigue de Fayel, en août 1374.

Et la preuve que Saint-Lô eut au moins pendant quatorze ans de Thiéville pour gouverneur, c'est que quatre de ses quittances de payes sont datées de cette ville, les 30 mai 1366, 13 juin 1366, 24 mars 1371 et 27 mars 1371.

Du reste, il est certain qu'appartenant à la noblesse, qui était assujettie au service militaire, il s'en acquitta sans cesse en passant les montres et revues de ses hommes dès le 1er février

1355, le 1er  mai 1355 et le 24 mars 1374.

A ce titre aussi, il avait délivré des récépissés des appointements de sa compagnie, le 22 janvier 1357 et le 21 août 1374.

Il le faisait avec d'autant plus de satisfaction et de régularité, qu'il avait même la qualité de chevalier banneret c'est-à-dire qu'il pouvait lever bannière et composer une ou plusieurs compagnies de ses propres vassaux. Ce titre lui donnait ainsi un rang supérieur à celui de chevalier.

En effet, outre le titre de seigneur de Vains et de Chantore, qu'il tenait de son père, il y joignait celui de sire du Mesnil-Garnier. Il possédait donc deux paroisses, situées l'une dans l'Avranchin, l'autre dans le Cotentin.

Il est à remarquer néanmoins que dans aucun de tous les actes qui émanent de lui ne se trouve la signature d'Henry de Thiéville. Au contraire son écusson héraldique y apparait sur cire rouge avec ses deux bandes et ses sept coquilles. Il est décrit de même sur des pièces de 1533 et de 1736.

Thiéville dans ces conditions avait pu amener avec lui à Guillaume du Merle, capitaine général, en 1366, le nombre de 3 autres chevaliers, 21 écuyers et 16 archers, formant sa propre légion. Leur prêt, du 29 mai au 12 juin 1366, s'était élevé à 47 francs d'or; il en avait donné le reçu à Saint-Lô, le 13 juin.

De même, en 1374, il avait accompagné G. Le Beigue du Fayel, dans une nouvelle campagne, avec sept de ses écuyers. Le trésorier des guerres lui avait compté 805 francs d'or pour leurs gages, dont le récépissé est daté de Bayeux, le 21 août 1374.

Il est facile dès lors de se rendre compte que dans une telle situation Henry de Thiéville ait joué un rôle important.

Aussi, des 1357, à la requête pressante des bourgeois et des habitants de Falaise qui, disaient-ils, n'avaient aucun capitaine capable de les gouverner et qui étaient en péril et en grant doubte de estre surpris et gastez par les ennemis, le prince Charles, fils ainé du roi, alors régent et futur Charles V, lui expédia-t-il, le 28 septembre 1357, des lettres de commission de capitaine et garde de la dicte ville, castel et vicomté de Faloise.

Peu après il était pourvu de la capitainerie de Saint-Lô, qu'il conserva tout au moins jusqu'en 1374.

A ce moment du reste - (1357) - après avoir été maître d'hôtel du roi Jean Thiéville, remplissait le même office près du dauphin, devenu Régent du Royaume, pendant la captivité de son père, et il y fut maintenu par le nouveau roi Charles V. Ces faits ressortent parfaitement des manuscrits de la Bibliothèque Nationale.

De même ils indiquent bien qu'il était lieutenant général des bailliages de Caen et du Cotentin, le 11 mai 1358.

On ne saurait douter que ce fut du temps où Thiéville gouvernait la citadelle de Saint-Lô qu'il reçut la mission d'aller s'emparer, en 1363, du château d'Aunay, non loin de Vire ; nous en avons déjà parlé.

Deux ans plus tard, il fut encore chargé d'accomplir le même devoir et de réduire la forteresse de Saint-Sever, dans le même rayon du Bocage. Le traité de la capitulation qui en fut faite est du 12 novembre 1365. Les assiégés se soumirent à payer une composition de 9.000 francs. Le 2 décembre suivant, une assemblée se tint à Saint-Lô afin de répartir la moitié de cette somme sur la terre du Roi. M. Léopold Delisie a publié un vidimus de ces actes, daté du 4 décembre 1365, d'après les chartes Royales de la Bibliothèque Nationale, t. VI, n° 70.

Le 12 mars 1366, Thiéville reçut le paiement des sommes qui lui étaient dues pour le fait du ouidement de Saint-Sever.

Du reste, pour préparer les dernières opérations militaires sur diverses forteresses, Charles V avait, par mandement daté de Senlis, le 27 juillet 1365, chargé Jean de la Roche et Etienne du Moustier de dresser les rôles d'emprunts forcés de la Basse-Normandie, en leur recommandant de se transporter es bonnes villes de Caen, de Baieux, de Saint-Lo et autres villes notables des diocèses de Lisieux, Sez, Baieux, Coustances et Avrenches.

Ces moyens de répression ne suffirent pas cependant pour pacifier le Cotentin.

D'après deux chartes royales du 16 mai 1366, de nombreuses compagnies de révoltés continuèrent « à piller, rober et destruire le païs et noz subgiez. Pour obvier, dit le roi, à leur mavoise volenté et emprise, pour pitié et compassion de notre peuple » il dut donner l'ordre à Guillaume du Merle, capitaine général de la Normandie, de se rendre à Caen et à Saint-Lô, avec une imposante armée afin de rétablir la paix. Renier LeCoutelier, vicomte de Bayeux, et Aymar Bourgoise, trésorier des finances, reçurent des instructions pour solder les émoluments des troupes employées.

Il est absolument positif que dans ces circonstances fort critiques les bourgeois et les habitants de la ville de Saint-Lô eurent à soustenir de grans griefs, extortions et dommages, selon l'expression de Charles V, lui-même. Aussi voulut-il leur faciliter les moyens de relever leurs fortifications qui avaient beaucoup souffert.

A cet effet, en plus de certains droits fiscaux qu'ils possédaient déjà, il leur concéda le privilège de prélever le dixième denier de tout ce qui serait cueilli, levé et reçu franchement, pendant une année, à son profit, en la ville de Saint-Lô, sur les aides récemment ordonnés pour la défense du royaume.

Cette ordonnance est datée de Paris, le 20 octobre 1369.

Ces mêmes droits furent renouvelés à plusieurs reprises par le Souverain. Ainsi, une ordonnance du 9 décembre 1373 prolongea d'une année l'autorisation qu'il avait accordée déjà aux mêmes bourgois et habitans de Saint-Lo, ville fermée, de percevoir cette fois le sixième de l'imposition de douze deniers par livre, pour l'employer aux fortifications et réparacions de leur ville.

Enfin, par deux dernières Chartes des 17 janvier 1376 et 27 janvier 1378, le Roi voulut continuer de nouveau, « comme par plusieurs années passées » ainsi qu'il le déclare, l'octroi de la sixième partie de l'imposition de XII deniers pour livre de toutes denrées et marchandises vendues en la ville de Saint-Lô, «  dans le but de convertir en la fortification de la dite ville et en la garde et autres necessitez d'icelle ».

A n'en pas douter ces bienfaits, qui se renouvelèrent sans cesse, furent dus au concours généreux et puissant d'Henyy de Thiéville et à l'affection du Roi pour ce vaillant guerrier qui fut, en même temps, un homme supérieur. Ce qui constate tout particulièrement à nos yeux la haute confiance et le grand crédit qu'il avait su conquérir à la Cour, c'est que, dès le 7 avril 1364, la veille même de la mort du roi Jean le Bon, il avait reçu du Régent de France une commission générale pour voir et visiter certains chasteaux et forteceses de Normandie.

Devenu roi, Charles V renouvela les mêmes pouvoirs à son conseiller pour la visite des fortereees du bailliage de Cotentin, en compagnie du bailli de Coutances. Robert Le Roussignol, recheveur de Saint-Lô et du diocèse de Coutances, s'acquitta des indemnités dues pour ces opérations, le 24 mars 1372.

Sans conteste, Henry de Thiéville et Suffolk furent les plus remarquables des gouverneurs que compta la ville forte de Saint-Lô, durant cette longue guerre de Cent-Ans. Suffolk prima peut-être son prédécesseur par sa situation de général commandant l'armée Anglaise, mais il ne le surpassa jamais par ses qualités de patriotisme à la grande cause nationale de la France.

Nous avons aimé à pouvoir reconstituer cette existence glorieuse dans ses moindres détails.

 

 

Pièces

 

Lisieux, le 12 mars 1360. (1361, n. st..).

 

Mandement délivré à Henry de Thieville, capitaine de Saint-Lô, pour les dépenses faites par lui à l'occasion des forteresses Anglaises de la Basse-Normandie.

Charte originale sur parchemin, en notre possession, que nous désirons offrir aux Archives du département de La Manche, par l'intermédiaire de la Société d'archéologie de Saint-Lô et de son vénéré Président, M. Lepingard.

 

Atouz ceulz qui ces lettres verront Aubery de Crepon, garde du scel des obligations de la viconté de Baieux, Salut.

Savoir faisons que pendant lan de grace mil trois cens sexante le samedy avant Pasques XXIIe jour de mars voismes et diligemment regardé lez lettres de très noble et puissant segneur monsegneur Loys de Harecourt, viconte du Chaste,, étant lieutenant du Roy nostre segneur es parties de Normendie, contenant la forme qui ensuit:

« Loys de Harecourt, viconte du chaste,, étant lieutenant du Roy es parties de Normendie, et Jehan Mauvoisin, receveur- général de l'aide ottroié ès bailliages de Caen et de Costentin pour la despense de nous et de noz gens et autres besoignez com gardes touchantes le fait de la vuidange des forterestes engleiches, et aux autres receveurs particuliers de la dicte aide et à chascun d'eulx, Salut.

« Nous vous mandons que des deniers par vous reçeus de la dicte aide vous bailliez et delivriez ou faites bailher et delivrer à nostre bien aimé Messire Henry de Thieuville,chevalier, capitaine de Saint-Lo pour la despense qu'il a fait ou fera pour le fait des dictes forterestes tout ce que pour icelle cause il aura mis, forcé et despendu, mettra, forcera et despendra en prenant de ce que paié  luy aurez quittancé, par laquelle rapportant avequez ces presentez ou vidimus a dicellez souz scel auttentique tout ce que paie vous luy aurez pour celle cause, vous sera rabatu et déduit en vos comptez, non obstant que il soit contenu en vostre commission que vous ne paiez rien fors à Jehan Guichatt ce fait que dessus. n’y ait.

« Donné àLisiex (Lisieux), le XIIe jour de mars l'an mil CCCLX sexante (1361, nouveau style).

 

 

A Pontorson, le 1er  mai 1363.

 

Mandement donné par Bertrand Duguescliu, capitaine souverain ès bailliages de Caen et de Cotentin, au vicomte de Bayeux, pour qu'il ait à payer à Henry de Thiéville, chevalier, ses gages pour le temps qu'il emploiera avec 16 hommes d’armes ou archers, pour s’emparer du château d’Aunay, et pour le raser et le démolir.

 « Bertran Duguesclin, sire de Broon et de La Rochetesson, cappitaine souverain ès bailliages de Caen et de Costentin pour notre très redoubté segneur et Monsegneur le duc de Normendie, lieutenant de Monsegneur le duc Daureliens (Orléans), entre la rivière de Saine et Bretaigne, au viconte de Baieulx, receveur du subside nouvellement ordené. Salut :

« Comme nous avons ordené et estably à noble homme Henry de Thieuville, chevalier, pour Monsegneur le duc de Normandie, à aler prendre la saisine du chastel de Auney avecques les gens de Monsegneur le Roy de Navarre, pour yceluy faire raser et abbatre et aussy pour visiter les lieux et places que de brief et en peu de temps pouroient estre enfortée afin de ycelle degrader, si vuilliez.

« Savoir nous voulons et à vous ordené que il ayt en sa compaignie XVI hommes d'armes ou archiers lequel que il lui plera.

« Pourquoy nous vous mandons et commandons que au dit Monsieur Henry payez et vous laciez procéder au paiement de gages pour luy se pour ses gens pour le temps que il sera à faire et acomplir les choses dessus dictes si et en telle manière que par vous ny ait deffance et de ce que vous baillerez par rapportant lettre de quitances scellees de son scel avecques la copie de ceste, vous sera deduict et ralenii de vostre compte.

Donné à Pontorson, le premier jour du moys de may l’en milcccLxm.»

 

 

Sources : =================================================

-          Les capitaines et gouverneurs du château de Saint-Lô pendant la guerre de cent ans, de 1337 à 1453, par Hyppolyte Sauvage

 

 

Lien de parenté : =============================================

Henri de Thieuville

Catherine de Thieuville ( 1451)

Marguerite de Mauny

Isabeau de Goyon-Matignon ( 1505)

Henri d’Espinay ( 1506)

Madeleine d’Espinay

Jacqueline de Mathan (1541-1612)

Louise Marquer (1541-1612)

Catherine Bourgneuf ( 1620)

Jean de Robien de Kerambourg (1606-1670)

André de Robien de Kerambourg (1641-1694)

Jeanne de Robien de Kerambourg

Thomas du Bot du Grégo (1714-1768)

Charles du Bot du Grégo (1741-1812)

Louise du Bot du Grégo (1770-1826)

Charles-Félix d’Amphernet de Pontbellanger (1788-1827)

Michel d’Amphernet de Pontbellanger (1820-1886)

Marthe Lafreté d’Amphernet de Pontbellanger (1856-1936)

Yvonne O’Mahony (1885-1965)

Monique Bougrain (1912-1968)

Dominique Barbier