Fiche N° 0014 |
Auteur D. Barbier |
06/03/2008 |
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Ambroise de Loré |
Ascendant ¤ Allié ¡ |
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Compagnon de Jeanne d’Arc, dit le du Guesclin du Bas-Maine
Maréchal des armées du duc d’Alençon en 1431
Prévôt de Paris de 1436 à 1446
Les lecteurs n’apprendront pas sans étonnement qu’Antoine de Loré fut
un des plus illustres capitaines du XVè siècle, qu’il marcha l’émule de Lahire
de Dunois, et que les fonctions civiles le montrèrent aussi éclairé, aussi
sage, aussi dévoué, que l’anglais l’avait trouvé habile et terrible sur le
champ de bataille. Le guerrier intrépide qui contribua si puissamment à chasser
l’étranger de nos provinces, à reconquérir à Charles VII le royaume que la
trahison et la volupté lui avaient fait perdre ; qui, au milieu des
désordres de la guerre, et d’une guerre de partisans, sut donner à ses soldats,
et trop souvent à ses chefs, des exemples de subordination, de continence, de
justice et d’humanité ; qui, chargé d’une haute magistrature, rétablit
dans Paris, l’ordre et l’autorité, et, au milieu des horreurs de la famine et
de la peste, par un heureux mélange d’énergie et de modération, maintint la
tranquillité dans cette population turbulente ; celui-là aurait sans doute
quelque droit de reprocher à ses compatriotes de n’avoir pas consacré le plus
simple monument à sa mémoire, et d’avoir presque laissé s’éteindre le souvenir
de ses exploits et de ses services.
Ambroise de Loré est né au château du
même nom, à Oisseau en Mayenne, vers
1396. Baron d’Ivry, fils d’Ambroise de Loré et de Marie de Prez, il est une des
plus belles figures militaires du XVè siècle. .En 1414, il avait été marié
prématurément et grâce à des manœuvres assez compromettantes de sa mère, veuve
alors, et de sa grand-mère, avec Guillemette de Courceriers , fille d'un riche
et puissant chevalier du pays, dont il aura deux enfants.
Deux ans après sa victoire à la bataille d’Azincourt (25 octobre 1415), le
Roi d’Angleterre revient en Normandie avec une armée de plus de 10.000 hommes
et une artillerie à feu considérable pour l’époque. Les Anglais s’emparent de
Fresnay et de toutes les places fortes du Maine.
Le château est repris peu après, par quelques seigneurs hardis, qui passent la
Sarthe à la nage et l’emportent de vive force. Parmi eux se trouve le jeune et
bouillant Ambroise de Loré, qui n’a guère plus de 20 ans, et qui sera, pendant
30 ans, l’âme de la résistance du Maine contre l’occupant anglais. Pour ses
exploits, il est, en 1418, nommé capitaine de la ville, de la citadelle et de
toute la contrée avoisinante.
Bien loin de
s’enfermer dans ses remparts, il lance des raids hardis qui surprennent et
déciment les anglais en rase campagne. Une autre fois, il massacre 400 ennemis
aux environ d’Arçonnay et ramène les autres prisonniers. A la fin de 1419, il
les attaque et les détruit près de Mieuxé. Furieux des défaites successives
qu’Ambroise leur inflige, les Anglais viennent à l’improviste attaquer le
château de Courceriers que le guerrier habitait occasionnellement entre deux
batailles. Le château fut pris et les vainqueurs le détruisirent aussitôt pour
ne pas avoir à le défendre.
Reconstitution du château de Courceriers
Malheureusement, en 1420, il est fait
prisonnier près de Villaines-la-Juhel et le reste près d’un an. Les anglais en
profitent pour reprendre Fresnay, qui va rester en leur possession pendant 30
ans.
Dès la fin de sa captivité, Ambroise de
Loré reprend la lutte dans le Maine, participant à plusieurs
batailles, menant sa troupe dans des chevauchées héroïques, présidant à des
combats singuliers. Le commandement de Sainte-Suzanne, "qui estoit la
place la plus prochaine des frontières des Anglois", lui est donné en
1422.
Cette même année, avec le comte
d'Aumale, le vicomte de Narbonne et le baron de Coulonches, il fait une
campagne heureuse en Normandie. Deux combats sont livrés l'un au-delà de
Bernay, l'autre au retour, sur la route de Mortagne. Loré est à l'avant-garde
dans la marche en avant, à l'arrière-garde dans la retraite.
Au mois de septembre 1423, c'est lui
qui, averti par la duchesse d'Anjou que les Anglais vont passer sur les
frontières du Maine avec un convoi de 1 200 bœufs et vaches enlevés des
pâturages de l'Anjou, prévient le duc d’Aumale, prépare la bataille de la
Brossinière et, le premier à l'escarmouche, décide la victoire par une attaque
au flanc.
Il
reprend Nogent et la Ferté-Bernard en 1424 et rebâtit, en le transformant, le
château d’Amilly, et l’église de Saint-Agnan.
Pendant
l’été 1425 le comte de Salisbury prend le Mans puis Sainte-Suzanne dont le
gouverneur, Ambroise de Loré, est fait prisonnier avec sa garnison. Il paie 200
écus pour sa rançon, puis se retire à Sablé pour reprendre une lutte sans
défaillance.
En
1426, avec un détachement de 150 hommes, il vient jusqu’en vue de
Sainte-Suzanne surprendre à Ambrières Henry Branch qu’il capture avec sa
troupe, et pousse même jusque dans les faubourgs du Mans, qui tombent un
instant en ses mains.
Quand Arthur de Richemont quitte le
Maine pour aller à Châtellerault pendant l'automne de 1427, Loré a maintenant
le commandement, où il soutient une première attaque de Falstaf , devient son
centre d'opérations.
On le signale ensuite à la cour, en
1429, où il rencontre le Duc d’Alençon et où le Dauphin lui demande de conduire
Jeanne d’Arc à Blois. Il part ensuite pour rejoindre l'élite de la chevalerie
française sous les murs d'Orléans. Il se distingue sous les yeux de Jeanne
d'Arc et la suit à toutes les étapes glorieuses de la route de Reims, souvent à
l'avant-garde et aux postes périlleux. C'est le 29 avril, au soir, que Jeanne
d'Arc fit son entrée à Orléans[],
amenant un premier convoi. A la vue de la famine et de la misère de la ville,
cernée de forteresses défendues par les anglais, elle oronne au maréchal de
Rais et à Ambroise de Loré, de retourner chercher de nouvelles provisions à
Blois. Ambroise revint à Orléans le 4 mai et fut assez heureux pour introduire dans
la ville, vivres et troupes, sans combat, sous les yeux de l'ennemi.
Le même jour avait lieu la bataille et
la prise de la bastille de Saint-Loup. Le 6 mai 1429, il participe avec fougue
à l'assaut de la bastille des Augustins. Le 7, c'était la bastille des
Tournelles que Jeanne d'Arc enlevait de vive force ; le 8, les Anglais
déconcertés battaient en retraite. Loré prit part à tous les assauts.
Après la levée du siège d'Orléans,
Jeanne d'Arc veut savoir dans quelle direction se replient les différents corps
de l'armée anglaise : c'est Loré et de La Hire qu'elle détache en
éclaireurs, avec une centaine de cavaliers, pour suivre et observer l'ennemi
pendant près de huit lieues.
Siège d’Orléans par
Lepneveu
Ambroise revient dans le Maine, en 1431,
avec le titre de Maréchal des armées du Duc d’Anjou, lieutenant général pour le
Roi dans la province. Il est chargé de défendre la place de Saint-Céneri-le-Gérei
contre laquelle les garnisons anglaises s'acharnent opiniâtrement, il reprend ses activités de harcèlement
et lance les raids sur Fresnay. []
Lui-même est investi ; mais, la nuit, il traverse les lignes ennemies et
court à Chinon demander des secours au roi, puis revient chasser l'Anglais qui
l'attend à peine. A 5 reprises, les Anglais viendront l'assiéger à
Saint-Céneri. A la fin, en 1435, il ne faudra pas moins de 15 000 hommes pour
avoir raison de sa résistance.
Le duc Jean II d'Alençon était entré en
lutte avec le duc de Bretagne, Loré, qui commande à La Guerche, trouve moyen de
ravitailler Pouancé assiégé par les Bretons, mais négocie entre les deux ducs
et les réconcilie le 19 février 1432.
De Sablé, où il ne fait que passer, il
se hâte d'accourir à Saint-Céneri-le-Gérei au secours d'Armange, son brave
lieutenant, qui soutient un nouveau siège. Il campe à Vivoin (il capture
Matthew Gough près de Vivoin en 1431) et une autre partie de la troupe de
secours sur l'autre rive de la Sarthe. Les Anglais viennent les surprendre, ont
d'abord le dessus. Loré est blessé, dégage, rallie son monde et remporte un
avantage signalé et entre sans coup férir à Saint-Céneri, car les assiégeants
ont décampé.
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En
septembre 1417 Saint-Céneri tombe aux mains des Anglais. Un gentilhomme va
jouer un rôle important : Ambroise de Loré, capitaine du comte d'Armagnac,
fidèle au Roi de France. Loré
participe a de nombreux coups de main contre les Anglais dans l'Alençonnais.
En 1429 Saint-Céneri est repris aux Anglais par Jean Armange, lieutenant de
Loré. Celui-ci rejoint Armange dans Saint-Céneri. En 1430,
une forte armée anglaise assiège le château. Loré, par un souterrain partant
d'un puits, quitte la place pour chercher des renforts. A l'arrivée de ceux
ci les Anglais lèvent le siège. Le château de Saint-Céneri sera encore
victorieusement défendu en 1432 et 1433 avant d'être pris et détruit par les
Anglais en 1434. |
Il peut soigner en paix ses blessures,
et quand il se sent remis en vigueur et en santé, il entreprend une de ses plus
audacieuses chevauchées, à travers trente lieues de pays d'occupation anglaise.
Une foire célèbre se tenait tous les ans dans les faubourgs de Caen, le jour de
la Saint-Michel, 30 septembre. Loré trouve aussi plaisant que profitable
d'aller y faire une razzia de provisions et de prisonniers. Il part avec sept
cents hommes, traverse tout le pays sans donner l'éveil aux nombreuses
garnisons, accomplit son coup de main avec un bonheur inouï et ramène trois
mille prisonniers avec un butin immense.
Ce sont alors des escarmouches sans fin
entre Saint-Céneri, et Fresnay. Loré bat d'Arondel à Gratiel.
Les Anglais viennent le 1er mai
1433 planter par bravade un premier mai sous les murs de Saint-Céneri, mais les
manceaux le reportent devant Fresnay, et Loré profite de l'incident pour amener
les ennemis dans une embuscade où Ralph Hodeston , maréchal de Fresnay , est
fait prisonnier et perd un grand nombre de ses hommes.
Il est capturé en 1433 et échangé
contre John Talbot. Saint-Céneri succombe pourtant cette même année 1433, entre
le 5 septembre et le 26 novembre. La femme d'Ambroise de Loré était, dit-on,
dans la place. On ne la retient pas prisonnière, car le 26 novembre elle
obtient un sauf-conduit pour aller, à partir du 10 décembre, pendant trois
mois, avec Jean de Cordon, son serviteur, quatre hommes, quatre femmes et deux
pages, à Saint-Ceneri, La Ferté, Sablé, Château-Gontier, Beaumont, Sillé... voler,
gibayer et chasser. Pareille liberté lui est accordée le 8 mai 1434 pour
aller hors l'obéissance du duc de Bedford.
Ambroise de Loré est pendant ce
temps-là en Normandie avec le duc d'Alençon. De Laval, il attaque Vénable,
retranché dans l'abbaye de Savigny, le retrouve peu après à deux lieues de
Lassay, lui tue deux cents hommes et rentre à Laval d'où il était parti. Pierre
Le Porc était de cette affaire.
Ses exploits, au cours de la lutte
contre les Anglais, le firent surnommer le Du Guesclin du Bas-Maine.
En 1435, c'est Mathieu Got et sa
troupe, se rendant au siège de Saint-Denis, qu'il défait de compte à demi avec
le sire de Bueil. Appelé lui-même par le roi pour le siège de Paris, il se
signale encore par son habileté et son courage, contribue efficacement au succès
et reçoit du roi Charles VII, avec le titre de conseiller et de chambellan, la
charge de prévôt de la capitale,
en 1436, en reconnaissance de ses éminents services.
Il occupe ces fonctions durant dix ans.
Afin de rendre plus
efficace son autorité, Charles VII le gratifia commissaire spécial et général réformateur sur les malfaiteurs
sur toute l’étendue du Royaume.
Il est présent en 1439 à la prise de
Meaux, en 1441 à celle de Pontoise. Dans ces fonctions, Ambroise de Loré
réprime les séditions et n'épargne pas les partisans des Anglais. Le prévôt
ravitaille hardiment par la Seine les Français qui tenaient Pontoise assiégé,
et contribue à sa prise le 17 septembre 1441.
Loré meurt à Paris dans ses fonctions
de prévôt le 24 mai 1446.
Il avait épousé en secondes noces
Catherine de Marcilly, baronne d’Ivry par sa mère Guillemette d’Ivry, dont il
eut Ambroisine, dont nous descendons.
Sources :
Article Wikipedia complété
de différentes informations.
Lien de parenté :
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Ambroise de Loré Marie d’Estouteville Anne de Châteauvillain Anne de la Baume Guillaume de Hautemer (1536-1613) Jeanne de Hautemer Claude d’Etampes Michel Clériade du Faur de Pibrac Marguerite du Faur de Pibrac Bénigne Berbis de Rancy Marie Marthe Berbis de Rancy (1728-1782) Marie Jeanne Chifflet d’Orchamps (1751-1807) Victoire Bouquet de Courbouzon (1771-1866) Adèle Le Bas de Girangy (1796-1857) Marie Eugénie Garnier de Falletans (1823-1906) Maurice O’Mahony (1849-1929) Yvonne O’Mahony (1885-1965) Monique Bougrain (1912-1968) Dominique Barbier. |
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