Fiche N° 0127 |
Auteur D. Barbier |
12/02/2008 |
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Jean de Coëtmen |
Ascendant ¤ Allié ¡ |
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Un des neufs barons de Bretagne en 1487
Jean
de Coëmen, au centre, entouré de son épouse (à gauche) et de sa mère (à droite)
(Grande verrière de la
collégiale de Tonquélec , donnée par Jean, crée entre 1467 et 1470)
Descendant d’un puiné du comte de
Penthièvre, auteur de la maison d’Avaugour, fut d’abord connu sous le titre de
sire de Chateauguy ; quelques années avant la mort de son père il portait
le nom de sire de Tonquédec.
Dès 1457, Jean était écuyer résidant
à la cour ducale, puis il servit sous les ordres du maréchal de Malestroit et
devint vers 1461 gendarme des ordonnances et commandant de quarante neuf hommes
d'armes et de deux cent soixante dix sept archers.
Il devint chambellan du duc de
Bretagne, puis son conseiller et grand maître de son hôtel.
Chargé d'inspecter les fortifications
de Dol en 1472, le vicomte de Coëtmen tint de nombreuses monstres de 1474 à
1483.
En 1474, profitant d'une période de
paix, il fait reconstruire le front ouest du château de Tonquédec en
"Grand logis", avec ses cinq vastes baies au-dessus de la rivière et
une muraille à corniche.
En 1476, il figure comme l’un des
garants du traité conclu à Senlis, entre le roi Louis Xi et le duc de Bretagne
François II. Traité remarquable par cette
formule que les deux princes contractants exigèrent réciproquement l’un de
l’autre. « Je promets par la vraye crouës cy présente, que tant qu’il vive
je ne prendré ne tuerai, ne consentiré qu’on le preigne ne qu’on le tue ».
En 1484, Jean, sire de Coëtmen, fut
un des seigneurs bretons qui se liguèrent contre Pierre Landais, cet indigne
favori et ministre du duc François II. Lequel
sorti du néant et s’étant élevé aux premières charges, à force de bassesses et
de flatteries, s’était surtout acharné, comme le font tous les parvenus de sa
trempe lorsqu’ils sont au pouvoir, à persécuter les nobles et les militaires.
Il n'en fut pas moins un des plus braves et dévoués gentilshommes du duc dans
la guerre de 1487 et au siège de Nantes.
En récompense de ses services, il
obtint l'érection de la terre de Coëtmen en baronnie par lettres patentes de
septembre 1487, et devint ainsi un des neuf premiers seigneurs féodaux.
"Françoys par
la grace de Dieu Duc de Bretaigne, Comte de Montfort, de Richemont d’Estampes
& de Vertus, à tous ceux qui ces presentes lettres verront, salut.
Comme à nous de nos droits souverains appartiennes, & non à aultre, en
nostre pays & Duché donner telles prééminences, honneurs & avantaiges à
nos vassaux & feaux subjetz qu’il nous plait, & entr’autres ayons
voulloir & affection de le faire à ceux qui le vallent & l’ont meritté
& deservy ; (...) en quoy est de besoing avoir grands personnages, &
gens de grand puissance & faculté de biens, constituez en grand estat,
honneur, dignitté, & Seigneurie, de nostredit pays & Duché (...)
sçavoir faisons que nous en consideration de ce que dessus, (...) considerans
les bons, loyaux, grands, & agreables services, que par cy-devant ont fait
à nos predecesseurs Ducs & Princes de Bretaigne (que Dieu adsolle) & à
nous mesmes, à chacun en son temps, les predecesseurs de nostre tres-cher &
bien-aimé cousin & feal Jehan de Coetmen Vicomte de Coetmen & de
Toncquedec, & aussi iceluy Vicomte, qui cette presente année que le Roy a
prins intelligence avecque plusieurs & la plupart des Barons & nobles
de nostredit pays & Duché, nous a invadé & assailly à puissance
d’armes, & fait la guerre en nostre païs, tendant à la totalle destruction
d’icelluy, ne voullant enssuivir l’entreprise dudit Roy, & seditions faite
desdits Barons & nobles, à laquelle ils l’ont à toutte leur puissance
voullu persuader par dons & promesses, menaces, terreurs, &
espouvantements ; mais comme nostre loyal & bon vassal & subjet, en ensuivant
l’ordre de ses progeniteurs, nous accompagner & servir à la deffense de
nostredit païs & Duché ; s’est toujours tenu avecque nous durant ladite
guerre, & le siege qui davant nous & nostre ville de Nantes a esté mis
& assis par les Françoys ; en quoi il a employé corps & biens, & y
frayé & despense de son bien en grande largesse & abondance, & en sa compagnie sont venuz à nostre service
ses fils & freres avecque grand nombre de nobles & grans personnaige de
nostre pays & Duché des parties de Basse-Bretaigne , en enssuivant
nostredit cousin, & le voulloir qu’il avoit à nostre service, lesqueulx
nous ont bien & loyaulement servi à la deffense de nostredit païs ; dequoi
nostredit cousin a meritté & deservy estre grandement de nous recognu ;
considerans mesme qu’icelluy nostre cousin est d’estraction, puissance, &
faculté en biens & richesses pour entretenir & maintenir l’estat &
l’honneur recquis à entretenement de Barons & Baronnie. Pour lesdites
causes, & aultres à ce nous mouvans, avons (de nos autthorité &
planniere puissance) crée & nommé, créons & nommons par ces presentes
nostredit cousin de Coetmen Baron en nostredit païs & Duché, du nom &
tiltre dudit lieu & Seigneurie de Coetmen, aux droits, noblesses, lieux,
rancs, assieptes, privileges, prerogatives, honneurs & prééminences
appartenants à Baronnie & estat de Baron, tels & pareils que ont eu,
ont, & peuvent avoir les aultres Barons de nostredit pays &Duché ; car
ainsi le voullons & nous plait ; voullans & voullons que d’iceulx il
& ses principaux heritiers & successeurs eusent & joüissent en
l’advenir, tout ainsi que font, peuvent, & ont accoustumé faire les aultres
Barons de nostredit païs & Duché ; car ainsi le voullons & nous
plait."
La même année, il fit partie de
l’ambassade envoyée par le Duc de Bretagne au Roi de France.
En 1488, il est encore envoyé en
ambassade par le Duc, pour supplier le Roi de France de faire la paix avec lui.
Cette paix fut accordée et le traité en fut conclu au château de Verger , en
Anjou, moyennant des conditions sévères imposées par le monarque. Le site de
Coëtment fut du nombre des otages livrés jusqu’à leur entière exécution. En
1489 la duchesse Anne l’envoya en Ambassade en Angleterre, où son fils
l’accompagna avec sa femme.
Il mourut en 1496 et choisit pour sa
sépulture le chœur de la collégiale de Tonquedec. Son unique fils étant mort
avant lui, il ne laissait que deux filles de son mariage avec Jeanne, fille du
seigneur du Pont et de Rostrenen. L’aînée, Gillette, apporta la baronnie de
Coëtmen aux Acigné.
Dominant la vallée du Léguer, les ruines imposantes du
Château de Tonquédec et de ses onze tours sont un magnifique témoin de la Bretagne
féodale.
Il fut construit par la famille de Coëtmen-Penthièvre vers1200, puis démoli en 1395, sur ordre du Duc
Jean IV, car Rolland III de Coëtmen a participé à la rébellion d'Olivier de Clisson.
Reconstruit par Rolland IV de Coëtmen en 1406, puis modifié pour l’artillerie en 1577, repaire de
huguenots pendant les guerres de la Ligue, enlevé par surprise en 1614, il est finalement démantelé en 1626, sur ordre de
Richelieu.
Sources : Annuaire de la Noblesse, année
1867
http://www.infobretagne.com/seigneurs-coetmen.htm
Lien de parenté :
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Anne de Coëtmen Julien de Coëtlogon Louise de Coëtlogon Louise Le Forestier Jérôme de Botdéru Jeanne de Botdéru Vincent du Bot du Grégo Jean du Bot du Grégo Thomas du Bot du Grégo Charles-François du Bot du Grégo Louise-Exupère du Bot du Grégo Charles Félix d‘Amphernet de Pontbellanger Michel Adrien d‘Amphernet de Pontbellanger Marthe d‘Amphernet de Pontbellanger Maurice O’Mahony (1849-1929) Yvonne O’Mahony (1885-1965) Monique Bougrain (1912-1968) Dominique Barbier. |
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