Fiche N° 0137

Auteur D. Barbier

26/11/2008

Robert de BÉTHUNE

Ascendant ¤

 Allié ¡

Baron de Béthune, avoué d’Arras, fait prisonnier à Bouvines en 1214

 

Image:Blason Maison de Béthune.svg

 

 

 

 

La famille de Béthune était illustre dans les fastes de la noblesse, dès avant l’an mil de notre ère, puisque Robert, dit Faisseus, seigneur de la ville de Béthune et avoué d’Arras, vivait sous le règne d’Hugues Capet, chef de la troisième lignée des rois de France. La ville de Béthune en Artois lui appartenait, et lui avait donné son nom. Les aînés de cette famille étaient barons et joignaient à ce titre celui d’avoué d’Arras, c'est-à-dire de l’église et de l’abbaye de Saint-Vaast d’Arras ; car la charge d’avoué, en latin advocatus, qui avait été introduite pour maintenir les droits et les biens temporels des ecclésiastiques et des serviteurs de Dieu, contre les entreprises et les oppressions des puissances séculières, n’était confiée qu’à des personnes de haut rang.

 

 

Abbaye Saint Vaast, autour de laquelle se construisit la ville d’Arras.

Ayant souffert des dévastations bourguignonnes, françaises et espagnoles, elle fut entièrement reconstruite au XVIIIe siècle

 

Robert VIIe et dernier du nom, dont nous avons à parler ici, était titré seigneur de Béthune, de Tenremonde, de Richebourg et de Warneston, avoué d’Arras et de Saint-Bavon de Gand. Il était second fils de Guillaume de Béthune et de Mahaut de Tenremonde.

En 1213, n’étant encore que chevalier-banneret, et ayant été envoyé comme chef d’ambassade à Jean, roi d’Angleterre, par Ferrant, comte de Flandre, qui venait de rompre sa paix avec Philippe-Auguste, il harangua ce roi et le fit consentir à envoyer du secours à son prince. Revenu d’Angleterre avec la troupe auxiliaire que commandait le comte de Sarisbery, il combattit avec elle contre le roi de France.

Peu de temps après, le comte de Flandre, voulant aller lui-même en Angleterre pour y obtenir de nouveaux secours, fit repartir ses ambassadeurs pour devancer son arrivée. Le roi, les recevant à Windsor, leur dit : « Seigneurs, vos sires le comte de Flandres est arrivez en ceste terre. » A quoi Robert de Béthune, passionné pour l’honneur de son prince, répondit : « Sire, qu’attendez-vous pour n’alez à l’encontre ? » et le roi dit en souriant : « Oez de ce flamenc, qui cuide que ce soit grant cose de son seigneur. » Robert repartit : « Par le foy que je doy Dieux, si est-ce. » Le roi rit encore plus fort en entendant cela, et cependant montant à cheval, il alla au devant du comte jusqu’à Cantorbéry.

L’an suivant [1214], Robert s’étant trouvé avec son suzerain à la bataille de Bouvines, fut fait prisonnier en même temps que lui. Un courtois chevalier, en la puissance duquel il tomba, lui rendit sa liberté moyennant une rançon ; mais le comte de Flandre fut enfermé dans la tour du Louvre alors nouvellement bâtie.

 

Bataille de Bouvines, le 27 juillet 1214

Paris, musée de l’Armée

Estampe de Dick (illustrateur) et Michelet (graveur)

 

A la mort de Guillaume de Béthune, ses fils s’étant partagé son héritage, Daniel, l’aîné, eut toutes les propriétés paternelles, tandis que Robert et ses cadets n’eurent qu’en promesse celles de Mahaut leur mère. En 1222, il ratifia la charte que son frère ainé avait octroyée aux bourgeois de Béthune. Ce dernier frère étant mort sans enfants en 1226, Robert succéda à ses titres et à ceux de sa mère, morte deux ans auparavant.

Ensuite de quoi, dit du Chesne, n’ayant point encore de femme, il arrêta ses pensées sur une dame de grande et illustre extraction, appelée Isabeau de Moreaumès. Ce mariage se fit en 1230.

Trois ans après [1233], la veuve du comte de Flandre ayant envoyé une petite armée pour combattre les Stadingues, hérétiques allemands, contres lesquels le pape Grégoire IX avait fait prêcher une croisade, le baron Robert en eut le commandement, et recueillit ainsi le principal honneur de la victoire.

Cette même année les notables de Tenremonde tinrent leurs états généraux, révisèrent leurs coutumes et les décrets de leurs anciens princes, et Robert de Béthune dressa de leur consentement la nouvelle Coutume et lui donna sa sanction. Cet acte renferme trente et un articles dont quelques uns sont assez remarquables.

En I236 il fut garant du traité de Péronne entre le roi de France et la comtesse de Flandres.

Ce fut le même baron qui fit entourer la ville de Béthune de fossés et de murailles, et qui la fortifia de nouveaux boulevards en 1237 et 1238.

Le sire de Béthune, après avoir mis ordre à tous ses biens, et répandu ses largesses sur les églises de ses terres, et surtout sur celles d’Arras, partit, comme c’était alors l’usage, pour le voyage de la Terre Sainte. Mais ayant pris son chemin pour le royaume de Sardaigne, il y demeura malade dans le château de Challes, où il acheva le cours de sa vie, le deuxième jour de novembre 1248. Son corps fut rapporté en France, inhumé dans l’église de Saint-Vaast d’Arras, contre la clôture du chœur, et son tombeau orné à l’entour de trois écussons à la fasce de gueules. Du Chesne, le savant historiographe, a donné à la fin de la vie de Robert de Béthune, la gravure de son mausolée, et dans les Preuves, plusieurs modèles de la figure de son sceau, où il est représenté sur un cheval richement caparaçonné, armé de pied en cap, et l’épée tirée.

Robert de Béthune avait épousé Isabeau de Morealmes [Morialmé] dont il n’eut que deux filles. Mahaut fut mariée en 1246 à Guy de Dampierre, depuis comte de Flandre. Leur fils est connu sous le nom de Guillaume de Crèvecœur, du nom de l’une de ses seigneuries, de même que son fils est connu sous celui de Guy de Richebourg pour les mêmes raisons.

 

 

 

Sources : ==================================================

"Histoire littéraire de la France", tome XVIII, commencé par les religieux de Saint-Maur et continuée par des membres de l’Institut.

 

Lien de parenté : =============================================

Robert VII de Béthune (+1248)

Mahaut de Béthune (+1264)

Guillaume de Crèvecoeur (+1312)

Guy de Richebourg (+1345)

Alix de Flandre (+1346)

Guy de Luxembourg (+1371)

Jean de Luxembourg (+vers1397)

Pierre de Luxembourg (+1433)

Louis de Luxembourg (+1475)

Jeanne de Luxembourg

Antoine d’Ailly (+1509)

Anne d’Ailly

Marie de Hames(+1574)

Françoise de Hallwin

Anne-Antoine de Gouy (+1643)

François de Gouy (+1688)

François de Gouy

Michel de Gouy (1751-1807)

Louis de Gouy d’Arsy(1717-1790)

Monique de Gouy d’Arsy (1749-1823)

Arsène O’Mahony (1787-19858)

Maurice O’Mahony (1849-1920)