L'ordre du Croissant fut institué le 11 août 1448 à Angers par René d'Anjou, dit le Bon, roi de Naples et de Jérusalem, duc de Lorraine et d'Anjou, sous l'invocation de Saint Maurice. Nul ne pouvait y être reçu ni porter le croissant, « s'il n'était duc, prince, marquis, comte, vicomte ou issu d'ancienne chevalerie, et gentilhomme de ses quatre lignées, et que sa personne fut sans vilain cas de reproche ». Les trente-six chevaliers formant l'ordre portaient un manteau de velours rouge cramoisi doublé de satin blanc, un mantelet de velours blanc, et un habit long de même couleur, sur le côté droit duquel était cousu un croissant d'or. Sur ce croissant était gravé le mot loz. Le vieux français loz, en style de rébus, voulait dire « loz en croissant », ?'est-à-dire qu'« en avançant en vertus, on mérite des louanges ». L'ordre du croissant ne survécut pas à son créateur René d'Anjou lui-même. Le pape Pie II le supprima par une bulle vers l'année 14602, ou sous son successeur désigné en 1464, Paul II, ennemi de René d'Anjou. Il s'éteignit progressivement dans les 25 années suivantes.

Baron de Précigny, seigneur de Sillé-le-Guillaume et de Briançon, sénéchal d'Anjou et de Provence, grand maître d'hôtel du roi de Sicile, bailli de Touraine, capitaine d'Angers, sénateur du Croissant en 1452, conseiller et chambellan du roi de France, président de la Cour des Comptes d'Anjou ; fils de Jean de Beauvau et de Jeanne de Tigny ; marié : 1° avec Jeanne de La Tour-Landry ; 2° avec Françoise de Brézé ; 3° avec Ida de Châteaudun ; 4° avec Blanche d'Anjou, fille naturelle du roi René. Il est mort à Anger le 30 septembre 1474. Nous sommes issus du 1er mariage.

Comte de Maulévrier, baron du Bec-Crespin et de Mauny, seigneur de Nogent-le-Roi ; Grand sénéchal d'Anjjou, de Normandie et de Poitou ; fils de Pierre et de Jeanne Crespin ; marié à Charlotte de France, fille naturelle du roi Charles VII et d'Agnès Sorel ; mort le 14 août 1494.

Seigneur du Plessis-Clerembault, de Maurepas, de La Machefolière et de La Plesse ; fils de Gilles et de sa deuxième femme Jeanne Sauvage ; époux de Catherine du Plantis, vicomtesse de Montevreau (1447) puis de Philippe Chabot (1449) ; mort après 1498.

Seigneur de Haraucourt, de Loppey, de Chauvirey et de Bayon, Gouverneur et sénéchal de Lorraine et du Barrois, conseiller de René d'Anjou ; fils de Jean et de Yolande de La Marck ; époux de Catherine de Chauffour ; mort après 1475.

Comte de Laval, seigneur de Loué, Benais, Montsabert, la Faigne, Marcillé, etc. Premier chambellan de René d'Anjou, grand veneur d'Anjou, Barrois, Lorraine et Poitou (1445), sénéchal et grand-maître des eaux et forêts d'Anjou (1472), sénateur de l'ordre du Croissant dès sa création, chambellan de Charles VII ; fils de Thibaut et et de Jeanne de Maillé-Brezé ; époux de Charlotte de Sainte-Maure ; mort le 19 décembre 1484. Il fut un des tenats du fameux pas d'armes de Tarascon (1449) au cours duquel il rompit 3 lances contre Philippe de Lenoncourt, qui suit.

Co-seigneur de Lenoncourt, seigneur de Gondrecourt, de Serres et de Frouart, conseiller et chambellan du roi Louis XI, grand écuyer de René d'Anjou, et son lieutenant dans le duché d Bar, conservateur des juifs en Provence ; deuxième fils d'Hermann et de Jeanne de Luxembourg de La Tour ; époux de Catherine de Beauvau, fille de Bertrand, cité plus haut ; mort après 1483. Il avait été, en 1436, avec son frère Thierry, otage et caution du roi René, alors prisonnier du duc de Bourgogne. Il était au tournoi de Tarascon.

Une assemblée de l'ordre, en 1448, à Angers (Bibliothèque de l'Arsenal)
Les chevaliers sont assis, au nombre de 25.
Celui dont le siège est le plus élevé est le sénateur (ou Maître de l'Ordre, office annuel).
Les 4 hommes debout sont les bas officiers.