Famille de Gouy
d’Arsy
En épousant
Monique de Gouy d’Arsy au château de Malpierre (Rigny la Salle), en 1787,
Barthélémy O’Mahony se trouve introduit dans une famille d’ancienne noblesse de
Picardie et d’Artois admise à la Cour de France.
Marie
Louise Henriette Monique, née le 11 novembre 1749, eut pour parrain le
dauphin Louis et pour marraine sa sœur Henriette de France. Le baptême eut lieu
dans la chapelle du roi à Versailles, le cardinal de Soubise, grand aumônier de
France officiant. Elle épousa le 17 avril 1769, à Paris en la chapelle de
l’hôtel du sieur Turgot, le maréchal des camps et armées du roi Louis Antoine,
chevalier, marquis des Salles et de Bilgnéville et fut présentée aux
honneurs de la Cour le 9 juillet 1769. De ce premier mariage naquit une fille,
Aurore, dite mademoiselle de Malpierre. Monique épousa en seconde noce
Barthélemy O’Mahony et fut à nouveau présentée aux honneurs de la cour
le 30 avril 1788. De cette union naquit notre ancêtre Arsène. Elle eut deux
frères : le marquis Louis-Marthe et le comte François.
François,
capitaine de dragons, né le 9/11/1755, décédé à 24 ans le 28/8/1780, n’eut pas
de descendance.
Comme sa
sœur, Louis-Marthe naît sous de bons auspices puisqu’il a également pour
parrain le Dauphin, et pour marraine Louise Elisabeth de France, duchesse de
Parme. Il embrasse la carrière militaire, sera colonel des dragons de la
reine puis lieutenant général des armées du roi. Il décide alors de se
présenter aux élections des députés aux états généraux de 1789. Il n'est élu
que suppléant par l’assemblée de la noblesse du bailliage de Melun, mais il
obtient que l'île de St Domingue soit également représentée à Versailles et il
siège alors avec les représentants du Tiers Etat, participe au Serment du Jeu
de Paume et est l'un des auteurs de l'appellation Assemblée Nationale. En 1790,
il propose la création des Assignats et fait choisir Marines comme chef-lieu du
canton. Il s'oppose en 1791 à l'émancipation des esclaves, craignant la guerre
civile à cause de l’isolement provoqué par le blocus anglais. Il reprend la
carrière militaire sous la Législative et est arrêté, selon la loi des suspects
en Septembre 1793 par Collot d'Herbois, alors en mission dans l'Oise. Il est
guillotiné le 23 Juillet 1794 place du Trône Renversé (Nation aujourd'hui), six
jours avant ceux qui le condamnèrent. Il avait épousé en 1780 Anne Amable
Hué de Bayeux dont il a Ange Emmanuel (1782-1861), maréchal des logis des
mousquetaires noirs de la garde en 1814, et Athanase (1785-1849), chevalier de
Malte, conseiller général de Seine et Oise pendant 20 ans, maire de Marines.
Un
petit-fils d’Ange Emmanuel, Jean, a épousé le 18 avril 1903 au château de
Arc en Barrois Jeanne Lebesque, fille illégitime du duc de Penthièvre,
petit-fils de Louis-Philippe, roi des Français.
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Louis-Marthe de Gouy, marquis d’Arsy Colonel des dragons de la reine Grand bailli d’épée de Melun Député de Saint-Domingue aux Etats Généraux Maréchal des camps et armées du roi Louis XVI Périt
sur l’échafaud révolutionnaire le 23 juillet 1794
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Monique
mena pendant près de trente ans, de 1799 à 1825, des procédures contre l’État pour
obtenir la restitution d’une partie des biens de son père qui avaient été mis
sous séquestre ou vendus sous la Révolution. « Femme énergique, tenace et pugnace, elle obtint en partie satisfaction,
ce qui permit d’honorer les créanciers qui lui avaient permis de tenir son rang
pendant ces trente années ». Elle eut aussi à faire face à de plusieurs
procès intentés par sa belle-sœur et ses neveux, par son oncle de Martel et
autres prétendants à une partie de son héritage.
Leur père,
Louis, né en 1717, eut pour parrain le dauphin, futur Louis XV. Le marquis
Dangeau raconte dans son journal : Le roi et madame la duchesse de
Berry tinrent sur les fonts la fille de madame de Mouchy, et ensuite S. M. et
madame la duchesse du Maine tinrent sur les fonts le fils de madame d’Arcy.
Madame d’Arcy est fille de madame de la Lande, sous gouvernante du roi. S. M.
donna des belles boucles d’oreilles à madame Mouchy et envoya une belle
bague à madame d’Arcy (tome XVII p 33). Certains, comme d’Hozier, le
prénomment Charles, mais il s’agit bien du même : chevalier, marquis de
Gouy, seigneur d’Arsy, d’Avrigny, de Troussencourt et Francastel, lieutenant
général, gouverneur de Clermont, lieutenant général au gouvernement de l’Ile de
France pour le département du Vexin Français. Il possédait les châteaux de
Marine, Riquebourg et La Neuville ainsi que des terres dans la région de
Compiègne, et habitait à Paris dans un vaste hôtel particulier à l’angle de la
rue de Provence et de la Chaussée d’Antin. Hélas tous ces biens seront
confisqués à la révolution et Monique passera sa vie de requêtes en procès à
essayer de récupérer une partie de sa fortune d’antan. Il commença sa carrière
militaire comme mousquetaire, fut successivement capitaine au régiment de
Saint Aignant Cavalerie (25 mars 1734), colonel du régiment de Gastinais
infanterie (6 mars 1743), colonel lieutenant du Régiment de la Reine
infanterie (régiment qu’il achète le 12 août 1746), reçu chevalier de
Saint-Louis le 16 mars 1747, brigadier le 11 septembre 1747, maréchal de camp
le 10 février 1759 et lieutenant général le 1er mars 1780. Plusieurs
sources disent qu’il se distingua à Fontenoy le 11 mai 1745. Ceci est étonnant
car le Gastinais infanterie n’était pas présent sur ce champ de bataille. Sans
doute y a t-il confusion avec la bataille du col de l’assiette en 1747,
au cours de laquelle il fut blessé. Il a épousé Esther de Rivié, dame
d’accompagnement de Madame Adélaïde de France, veuve de César de Saint-Georges,
comte de Vérac, dont elle n’avait pas eu de postérité. Par ce mariage, Louis
devient baron de Chars, seigneur de Marines , Santeuil et nombreux autres
lieux, et s’allie à des familles puissantes et renommées.
Lettre du marquis Louis de Gouy d’Arsy au ministre de la guerre
Les ascendants de
Louis de Gouy d'Arsy
1. Guy, possesseur de fief à Gouy-sous-Bellonne
2. Guillaume de Gouy, chevalier, vivant en 1206
3. Wibert de Gouy, décédé en 1304
4. Heuvin de Gouy, décédé en 1311, avait épousé Emelos de Mons
5. Wibert de Gouy mourut en 1345 laissant de Catherine
Coultier sa femme : Martin, qui suit ; Heuvin dont la branche
s’éteignit à la troisième génération ; Guillaume vivant en 1380, décédé en
1430, dont le fils Jean eut un enfant naturel, nommé Hector, qui a fait souche.
6. Martin de Gouy qui mourut en 1399, avait épousé Isabelle
d’Agnhener, mariée en deuxièmes noces à Guillaume Bonnebroque. Il eut de cette
union Jean, qui suit ; Martin dont la branche s’est éteinte à la troisième
génération.
7. Jean de Gouy épousa Marie Dez, femme en deuxièmes noces de
Jacques Hannique, écuyer, prévôt de Laon. Jean fut pète de : 1° Jean, qui
suit ; 2° Martin, décédé sans postérité ; 3° Arnould,
chevalier, seigneur d’Auby et de Corbehem, bailli de Douai, grand bailli de
Gand, maître d’hôtel du duc de Bourgogne, marié avec Jeanne Bonmarchié. Leur
petit fils, Jacques de Gouy, eut un enfant naturel, Meliader, auteur d’une
branche existante à Tournay, éteinte de nos jours dans la descendance mâle.
8. Jean de Gouy, décédé en 1457, avait épousé Marguerite de la
Chérie, qui lui apporta un fief tenu en Santerre de la seigneurie de Wavrin. Il
eut de cette union : 1° Jacques, qui suit ; 2° Jean, marié avec
Michelle de Montigny, et décédé en 1473, laissant un fils, Havin de Gouy, qui
n’a pas eu de postérité ; 3° et 4° Gérard et Antoine, fieffés en
Santerre ; 5° et 6° Jeanne et Béatrix.
9. Jacques de Gouy, chevalier, épousa, à ce que l’on croit,
Marie de Melun et aurait été inhumé dans l’église Sainte Catherine de Bruxelles
en 1492
10. Louis, chevalier, entre au service de la France
après la mort de Charles le Téméraire. Il épouse, le 13 mars 1480, Jeanne de
Villiers, dame d’Arsy, fille de Thomas de Villiers, seigneur des Trois-Estôts,
et de Jeanne de Berteaucourt. Il devient ainsi seigneur d’Arsy. Il aura :
1° Jean, qui suit ; 2° Jacqueline, mariée en 1502 à Jacques de
Bigant, seigneur de Trenlloy ; 3° Catherine, religieuse à Saint-Marcel.
11. Jean I, chevalier, seigneur d’Arsy, mourut en
1512, laissant d’ Antoinette Le Bigant, sa femme : 1° Jean, qui
suit ; 2° Antoine, marié à Charlotte de Fresnoy. Leur postérité s’est
éteinte au XVIIème siècle ; 3° Adrienne, mariée à Jean de Bourges, seigneur
de Berteaucourt.
12. Jean II, seigneur d’Arsy, homme d’armes du
nombre des soixante lances des ordonnances du roi sous la charge du Daupin. Il
escortait Charles-Quint à son entrée à Paris. Il fut conseiller au parlement de
Paris, décéda en 1553. De son mariage avec (Hélène ou) Madeleine de Bazincourt,
fille d’Antoine, seigneur de Bazincourt et de Cartigny et de Marie du
Hamel-de-Bellenglise, il eut : 1° Michel, qui suit ; 2° Madeleine,
mariée le 18 juin 1565 à Gaspard de Wignacourt ; 3° Marie, femme de
Charles Garcias, seigneur de Levignen ; 4° Marguerite, femme de Jean de
Sermoise, seigneur d’Olisy ; 5° Jeanne, chanoinesse de Denain, reçue en
1553.
13. Michel (+1615), seigneur d’Arsy et de Cartigny,
gentilhomme ordinaire de la chambre du roi, fut gouverneur de La Fère, de Laon
et de Pierrefonds, chevalier de l’ordre de Saint-Michel (« provisions
de la capitainerie de la ville de Crespy en Laonnais, 14 janvier 1581 … en
considération de ses recommandables services »), épouse le 20 mai 1571
Françoise de Hallwin, fille d’Antoine, seigneur d’Esquelbecq. Michel et
Françoise auront 4 enfants : Anne qui épouse François d’Amfreville,
Anne-Antoine qui suit, Georges seigneur de Senences et Laurence chanoinesse à
Denain.
14. Anne-Antoine, seigneur d’Arsy, Avrigny, Pont-Saint-Mard
etc…, vicomte de Cessières, est mort le 10 septembre 1643. Il avait bien servi
le roi qui l’a récompensé en 1594 (« Provisions du gouvernement du
château de Pierrefons donné par le roi le 8 mai 1594 à Anne-Antoine de
Gouy en récompense des preuves qu’il avoit données de sa fidélité dans la
réduction de cette place ») et ensuite en 1614 (« Brevet de
retenue de la charge de conseiller d’ Estat donnée par le roi le 12 mai 1614 à
Anne-Antoine de Gouy en considération des services recommandables qu’il avoit
rendu à Sa Majesté dans les grandes et importantes affaires qui lui avoient
esté confiées »). Au moment du mariage de Louis Huault, son
beau-frère, qui a lieu cette année là, ses titres sont « chevalier,
conseiller du roi en ses conseils d’Etat et privé, gentilhomme ordinaire de la
chambre du roi, seigneur de Cartigny ». En mourant en 1615, son père lui
lègue d’autres terres, dont celle d’Arsy. En 1628, son cousin Charles de
Vignacourt lui lègue la seigneurie d’Avrigny. Il avait épousé le 21 février 1604
Charlotte, fille de Charles I Huault de Montmagny (1553-1610), avocat, maître
des requêtes, conseiller du Roi en ses conseils d’Etat et privé et
d’Antoinette du Drac (1558-1618). Charlotte était la soeur ainée de Charles II
dit le chevalier de Montmagny, chevalier de Malte (1622), premier
gouverneur de la Nouvelle France (1636), représentant de l’Ordre de Malte aux
Antilles (1656). Anne-Antoine et Charlotte eurent 9 ou 10 enfants dont
François, qui suit ; Louis, sieur du Russeau ; Charles, chevalier, seigneur
de Pont Saint Marc ; Alphonse, vicomte d’Arsy, seigneur de Dampmarest et
autres lieux, un des signataires du traité d’union de Paris le 28 février
1651 ; Antoinette, religieuse ; Laurence, chanoinesse de Denain en
1615.
15. François I est ainsi désigné en 1651 :
« Me François de Gouy, chevalier, marquis d’Arsy, Cartigny et
autres lieux, conseiller du roi en ses conseils, grand maître des eaux et
forêts en l’Ile de France ». Par cette dernière charge, François
participait à une des administrations les plus importantes du royaume, ayant
dans ses attributions la supervision de tout ce qui concernait l’hydrographie
et la sylviculture. Il épouse le 26 juillet 1643 Anne, fille de Victor Brodeau,
seigneur de Candé et de Claude Duval de Fontenay-Mareuil, dont il a Henri et
Charles, cadets dans les gardes du corps, tués à Senef en 1674 ; François,
qui suit ; Claude tué également à Sénef ; Louis, vicomte de
Cessièress, major d’infanterie, dit le chevalier d’Arsy, chevalier de Malte en
1661 ; Louis, abbé de Cartigny ; Louis-Alexandre, abbé de Saint-Jean
d’Ypres ; Michel, maintenu en 1667 ; cinq filles dont
Charlotte-Louise et Marie- Françoise-Louise qui fut reçue à Saint-Cyr le 4 août
1689.
16. François II, comte d’Arsy, marquis de Cartigny,
est né en 1649 et maintenu dans sa noblesse en 1667. IL épouse le 9 septembre
1685 Marie-Elisabeth d’Oranges, fille de Nicolas d’Oranges, seigneur des
Roches, maréchal général des logis de la cavalerie légère, premier gouverneur
des Invalides où il est enterré) et de Michelle d’Amfreville. Ils ont deux
filles religieuses (Marie-Françoise, abbesse de Moret, et Françoise-Dorothée,
religieuse au même lieu) et deux fils : Michel-Jean, qui suit, et
Balthazard-Joseph, décédé sans postérité.
17. Michel-Jean, chevalier, marquis d’Arsy,
seigneur d’Avrigny, Francastel, Troussencourt, etc…, gentilhomme de la marche
du roi, gouverneur de Béziers, maréchal des camps et chevalier de Saint-Louis.
Il épouse en première noce le 7 avril 1715 Françoise-Madeleine Salomon de
Poulard de La Lande, fille de Jacques , seigneur de La Lande et de
Jeanne-Françoise de Biaudos de Casteja, sous gouvernante des enfants de France
et notamment de monseigneur le dauphin [voir
sa fiche au chapitre ancêtres célèbres
XVIIIe siècle]. Le marquis de
Dangeau raconte : « Mademoiselle de la Lande, fille d’une des deux
sous-gouvernantes de monseigneur le Dauphin, se marie au marquis d’Arcy, et en
faveur du mariage le roi donne à la demoiselle 50 000 francs sur la maison de
ville valant 2 000 livres de rente, et il donne un brevet de mestre de camp à
celui qui l’épouse » … « Mademoiselle de la Lande fut
fiancée dans la chapelle à six heures du soir ; monseigneur le Dauphin y voulut
être. Elle fut mariée après minuit, et la noce se fait chez madame de Ventadour
». Il eut un fils, Louis,
dont nous avons parlé plus haut, et une fille, Henriette-Louise, morte
en 1738. Michel-Jean épouse en seconde noce le 27 mars 1728 Françoise-Madeleine
Tarteron de Montiers dont il eut Michel-Balthasard, vicomte d’Arsy,
capitaine au régiment du roi, marié le 29 février 1764 à Marie-Charlotte
Hardoin de Beaumois, fille du Trésorier général du marc d’or et sœur des
comtesses de Mazencourt et de Sparre ; Elisabeth, mariée à Henri de
Mannay, comte des Camps, et dont descendent les Macé de Gastines, et Henriette-Julie.